I'm I Interrupting ?

Laboratoire

— Nous ne vous décevrons pas, ajouta Viktor, déterminé.

Heimerdinger hocha la tête, toujours grave.

— J’espère que vous en êtes conscients… ce que vous entreprenez pourrait bien changer le monde.

Jayce sourit en coin.

— C’est exactement ce qu’on compte faire.

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Ils quittèrent la salle lentement, Viktor prenant appui sur sa canne tandis que Jayce verrouillait soigneusement la porte derrière eux. L’adrénaline de leur confrontation avec Heimerdinger commençait tout juste à retomber, et un profond soulagement se mêlait à l’excitation qui palpitait encore dans leurs veines.

— Bon, après tout ça, je crois qu’on mérite une pause, lança Jayce en étirant ses bras au-dessus de sa tête. Direction la cafétéria ?

Viktor esquissa un sourire fatigué.

— À condition qu’ils aient encore quelque chose d’à peu près comestible, répondit-il en ajustant sa prise sur sa canne.

Les deux inventeurs prirent le chemin de la cafétéria du campus, un lieu toujours animé, peu importe l’heure. Des étudiants de l’Académie étaient éparpillés un peu partout, certains plongés dans des manuels volumineux, d’autres en pleine discussion animée autour de plans et de schémas. L’odeur du pain chaud et du café flottait dans l’air, rendant l’atmosphère étrangement réconfortante.

Alors qu’ils récupéraient leurs plateaux, Jayce optant pour une assiette bien remplie tandis que Viktor, plus réservé, se contentait d'une assiette de poulet et carottes une voix familière résonna derrière eux.

— Eh ben, regardez-moi ça, le duo d’inventeurs en pleine pause ! J’aurais parié que vous dormiez dans votre labo.

Jayce se retourna avec un sourire en coin en reconnaissant Vi, bras croisés, son éternel air espiègle sur le visage. À ses côtés, Caitlyn, impeccable comme toujours, les observait avec une curiosité polie.

— On a failli, admit Jayce en riant. Mais il semblerait qu’on ait survécu à une confrontation avec Heimerdinger, alors on célèbre ça comme on peut.

Vi haussa un sourcil, prenant une bouchée d’un sandwich qu’elle venait de voler à Caitlyn, qui la fusilla du regard.

— Il vous a enfin grillés, hein ? J’me demandais combien de temps ça allait prendre.

— Il nous a surtout mis en garde, rectifia Viktor en s’asseyant avec précaution. Mais on a réussi à le convaincre de nous laisser poursuivre sous sa supervision.

Caitlyn arqua un sourcil, posant sa tasse de thé avec élégance.

— Impressionnant. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit Heimerdinger céder à l’enthousiasme de deux scientifiques têtus.

Vi ricana, donnant une tape sur l’épaule de Jayce avant de s’asseoir à leur table.

— En parlant de ça, c’est quoi votre dernier coup de génie ? Rien qui risque de faire sauter la moitié de Piltover, j’espère ?

Jayce et Viktor échangèrent un regard avant que Jayce ne réponde, un sourire malicieux sur les lèvres.

— Disons juste qu’on est à deux doigts de révolutionner l’énergie telle qu’on la connaît.

Vi éclata de rire.

— Vous êtes de vrais cinglés, mais j’aime bien ça.

Caitlyn, elle, les observa un instant, songeuse.

— Vous devriez vraiment faire attention. Une avancée de cette ampleur pourrait attirer l’attention… et pas forcément la bonne.

Viktor hocha lentement la tête.

— On en a conscience. Mais c’est un risque que nous sommes prêts à prendre.

Un silence s’installa, seulement interrompu par le brouhaha ambiant de la cafétéria. Finalement, Jayce haussa les épaules et attrapa une fourchette.

— Bon, assez parlé de boulot. Mangeons avant que Vi ne vole tout ce qu’il y a sur la table.

— Hé ! protesta l’intéressée, faussement offensée, avant de subtiliser un morceau de pain du plateau de Jayce.

Caitlyn leva les yeux au ciel tandis que Viktor secouait doucement la tête, un mince sourire sur les lèvres.

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Une fois leur repas terminé et après avoir échangé quelques plaisanteries avec Vi et Caitlyn, Jayce et Viktor quittèrent la cafétéria.

Ils marchaient côte à côte en silence pour rentrer chez eux, leurs esprits encore en ébullition après leur discussion avec Heimerdinger. Mais Jayce n’arrêtait pas de jeter des regards en coin à Viktor, observant la manière dont il s’appuyait sur sa canne à chaque pas. Il voyait la fatigue, la tension discrète dans ses gestes, la façon dont il masquait sa douleur avec une détermination silencieuse.

Finalement, Jayce rompit le silence.

— Ça te fatigue beaucoup, hein ?

Viktor tourna légèrement la tête vers lui, haussant un sourcil.

— Marcher ? Un peu, mais je suis habitué.

Jayce soupira et passa une main dans ses cheveux.

— Justement. Ça fait combien de temps que les médecins essayent de t’aider ?

Viktor eut un bref sourire sans joie.

— Toute ma vie. Ils font ce qu’ils peuvent, mais leur approche est… limitée.

Jayce s’arrêta et posa une main sur l’épaule de Viktor, l’obligeant à faire de même.

— Et si on essayait nous ?

Viktor le fixa, intrigué.

— Comment ça ?

— On a passé des mois à créer un carrousel puis une source d’énergie révolutionnaire. On est capables de repousser les limites de la science. Alors pourquoi on n’utiliserait pas cette même ingéniosité pour… toi ?

Viktor cligna des yeux, surpris par l’idée.

— Jayce… mon état n’est pas un simple problème mécanique à résoudre. C’est une maladie dégénérative.

— Peut-être, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire. On a accès à des ressources, à des matériaux que personne d’autre n’a. Et surtout, on a l’intelligence et la motivation pour chercher des solutions là où d’autres ont abandonné.

Viktor baissa les yeux sur sa canne, la serrant légèrement.

— Tu penses vraiment qu’on pourrait y arriver ?

Jayce lui adressa un sourire confiant.

— On ne le saura jamais si on n’essaie pas.

Un silence s’installa, Viktor perdu dans ses pensées. Puis, lentement, un éclat déterminé s’alluma dans son regard.

— Alors essayons.

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