Rapprochement.

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Jayce avait disparu dans la cuisine pour préparer quelque chose à grignoter, laissant Viktor seul dans le salon. Il resta allongé sur le canapé, le regard perdu dans les ombres dansantes du plafond. Il se sentait étrangement paisible, comme si cette journée sans grandes responsabilités avait allégé une partie du poids qu'il portait quotidiennement.

Quelques minutes plus tard, Jayce revint avec un plateau, dessus un assortiment de biscuits, des fruits et un peu de thé fumant.

— Voilà de quoi tenir jusqu’à ce soir, dit-il en posant le plateau sur la table basse. Rien de sophistiqué, mais je crois que ça fera l’affaire.

Viktor se redressa légèrement, prenant une tasse de thé et humant son arôme.

— Ça sent bon. Je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi… attentif.

Jayce s’assit à côté de lui, prenant un toast et haussant les épaules.

— C’est rien. Je trouve ça agréable de m’occuper des gens à qui je tiens, répondit-il naturellement.

Viktor s’arrêta dans son geste, son regard se posant sur Jayce avec un mélange de surprise et d’une émotion qu’il ne comprenait pas totalement. Cette réponse semblait si simple pour Jayce, mais pour Viktor, elle portait un poids qu’il ne savait pas comment analyser.

— T’es vraiment… quelqu’un de rare, Jayce, murmura Viktor après un moment de silence.

Jayce éclata de rire, légèrement gêné.

— Rare ? Tu dis ça comme si j’étais une espèce en voie de disparition.

— Peut-être que tu l’es, répondit Viktor avec un petit sourire, mais son ton était sérieux. Tu fais attention aux autres d’une manière qui semble si naturelle pour toi. Ce n’est pas commun.

Jayce baissa légèrement les yeux, touché par les mots de son ami.

— Disons que ça me fait plaisir de voir les gens autour de moi heureux. C’est tout. Et toi, Viktor, t’as l’air d’en avoir besoin.

Viktor détourna le regard, fixant la tasse entre ses mains.

— Peut-être, admit-il dans un souffle. Mais je suis content d’être là. Ça me change, et pas dans le mauvais sens.

Un silence s’installa entre eux, mais ce n’était pas un silence lourd. C’était le genre de moment où les mots n’étaient pas nécessaires, où la simple présence suffisait.

Jayce finit par rompre la quiétude, un sourire espiègle sur les lèvres.

— Bon, on va pas devenir trop sentimentaux non plus. Si on jouait à un jeu ?

— Un jeu ? demanda Viktor, sceptique.

— Oui, un truc simple. Genre un jeu de questions.

Viktor plissa les yeux, méfiant.

— Tu veux jouer à un jeu de questions ? Avec toi, je m’attends à tout.

Jayce rit et se cala plus confortablement sur le canapé.

— Promis, rien de compromettant. C’est juste pour s’amuser. Je commence : si tu pouvais inventer n’importe quoi, sans aucune limite, qu’est-ce que ce serait ?

Viktor réfléchit un instant, son regard s’assombrissant légèrement.

— Une machine qui pourrait réparer les corps. Pas juste soigner, mais réellement restaurer ce qui est endommagé, comme si rien ne s’était passé.

Jayce hocha lentement la tête, comprenant la signification derrière cette réponse.

— C’est ambitieux, mais ça te ressemble. Tu ferais ça pour toi ou pour les autres ?

I'm I Interrupting ?Where stories live. Discover now