I'm I Interrupting ?

Laboratoire

— Vous comprenez les risques de ce que vous avez créé ? demanda-t-il plus doucement.

— Oui, répondit Viktor sans hésiter. Mais nous savons aussi ce que cela pourrait changer.

Heimerdinger resta silencieux un instant. Puis il poussa un soupir résigné.

— Ce que vous faites ici ne peut pas rester clandestin.

Jayce déglutit.

— Vous allez nous dénoncer ?

Heimerdinger le fixa un moment, puis esquissa un mince sourire.

— Pas encore. Mais nous devons discuter de la suite. Et si vous voulez continuer ce projet… ce sera sous ma surveillance.

Jayce et Viktor échangèrent un regard. L’hésitation d’Heimerdinger était une ouverture, une chance inespérée.

— Professeur, dit Jayce en prenant une profonde inspiration, ce projet… ce n’est qu’un début.

Heimerdinger haussa un sourcil.

— Comment ça, « un début » ?

Viktor s’appuya sur la table, ses yeux brillants d’enthousiasme.

— Nous ne voulons pas seulement prouver que cette technologie fonctionne. Nous avons des idées, des concepts qui pourraient révolutionner Piltover. Imaginez une source d’énergie propre et accessible à tous. Imaginez des machines capables d’automatiser des tâches dangereuses, de soigner des blessures que la médecine classique ne peut traiter…

Heimerdinger croisa les bras, l’observant attentivement.

— Vous parlez de bouleversements technologiques à grande échelle.

Jayce hocha la tête.

— Exactement. Nous voulons repousser les limites du possible.

Heimerdinger soupira, pensif.

— Vous êtes brillants, tous les deux, je ne peux pas le nier… Mais cette ambition, aussi noble soit-elle, est un terrain glissant. L’innovation ne doit jamais être précipitée. Une avancée trop rapide peut être mal comprise, mal utilisée.

Il les fixa un instant, son regard perçant.

— Avez-vous seulement pensé aux conséquences ? Aux implications politiques, économiques ? À la réaction du Conseil ?

Viktor serra les mâchoires.

— Si nous nous arrêtons à ces considérations, nous ne ferons jamais rien d’important.

Jayce sentit son cœur battre plus vite. Il comprenait les craintes du professeur, mais il refusait de reculer.

— C’est pour ça que nous avons besoin de vous, professeur, ajouta-t-il. Vous connaissez mieux que quiconque les enjeux d’une telle révolution. Vous pourriez nous guider, nous aider à éviter les erreurs.

Heimerdinger resta silencieux un moment, caressant pensivement sa moustache.

— Vous êtes décidément têtus…

Un léger sourire passa sur son visage, mais il s’effaça vite.

— Très bien, finit-il par dire. Je ne peux pas vous arrêter, pas sans écraser votre potentiel. Mais je pose mes conditions. Si vous voulez continuer vos recherches, vous le ferez avec mon encadrement. Pas d’expériences clandestines. Pas d’imprudences. Et surtout, vous devrez me prouver que ce que vous créez ne causera pas plus de mal que de bien.

Jayce et Viktor se regardèrent, un mélange de soulagement et d’excitation dans les yeux.

— Marché conclu, répondit Jayce avec un sourire.