ᏇᏗᏖፈᏂ ᎧᏬᏖ.

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Depuis que je suis rentrée, elle ne me lâche pas. Mon autre chat, lui, se cache. Enfin... Je suppose qu'il est dans la cuisine.

Je renifle, essuie rapidement mon visage du revers de la main, puis attrape la petite boule de poils dans mes bras.

— Ne t'en fais pas... Maman va vous nourrir, murmuré-je en me levant avec elle. Tout va bien... C'est juste qu'il ne faut pas.. faire confiance à n'importe qui.

Je l'approche de mon visage et dépose un baiser sur son pelage. Elle sent comme moi. En quelques jours, elle a pris mon odeur.

Une larme incontrôlable glisse sur ses poils.

— Oh... Désolée, j'ai pas fait exprès...

Je descends avec elle et remplis leurs gamelles d'eau et de croquettes. Dès que je la pose au sol, elle se jette sur sa nourriture. Puis, sans attendre, je pars chercher mon autre chat.

On ne leur a toujours pas trouvé de nom. Anders et moi, on n'a pas encore décidé.

Je le repère près de la baie vitrée, figé, fixant quelque chose à travers la vitre. Je suis son regard, mais il n'y a rien. Rien que la terrasse et son silence.

Je le prends doucement dans mes bras et le ramène à la cuisine. Il rejoint sa sœur sans hésitation et se met à manger.

Je les observe, mais mon esprit s'échappe encore. Il retourne à Sloan. Encore. Toujours.

Je m'accroupis près d'eux, les regardant manger sans vraiment les voir.

— Je crois que j'ai besoin de parler à Papa... murmurais-je.

Aucune réaction. Évidemment. Ils sont bien trop concentrés sur leur repas pour se soucier de mes états d'âme.

Je me redresse, leur offrant une dernière caresse.

Puis, une pensée me traverse. Une pensée que je refuse d'avoir. Je ferme les yeux, m'accoude au comptoir.

Non. Je ne veux pas. Je ne peux pas refaire ça.

Mais c'est trop tard.

Mon corps agit avant que mes pensées ne puissent l'arrêter. J'ouvre un tiroir. Ma main trouve un couteau.



Punir...



Punir..



Punir...



Naive..

Je fixe le couteau, comme si ce n'était pas ma main qui le tenait. Comme si mon corps et mon esprit s'étaient dissociés.

Rien qu'une seule entaille. Une seule. Ça ne fera pas de mal. Juste une.

— CHOU !!

La porte d'entrée claque violemment.

Comme prise en flagrant délit, je lâche le couteau. Il tombe au sol dans un bruit métallique assourdissant. Mes chats sursautent, leurs petites silhouettes se crispant sous la panique.

Un soupir bruyant m'échappe, mais c'est un torrent de larmes qui s'abat sur moi.

Et puis, une silhouette apparaît.

Justine.

Elle est là. Elle court presque vers moi, son regard ancré au mien. Elle ne sait pas ce qui se passe, mais elle n'hésite pas.

BREATHEWhere stories live. Discover now