BREATHE

ᏇᏗᏖፈᏂ ᎧᏬᏖ.

Et avec cette histoire de Sloan, c'est encore pire...

Arrivée à l'entrée, je chausse mes pieds en même temps que les autres, et on se dit tous au revoir avant de se disperser dans nos voitures. Anders m'a laissée avec la tâche de lui faire signe dès que je serai arrivée chez moi.

Je m'installe dans ma voiture et démarre sans trop attendre. J'ai juste besoin de quelques minutes pour m'allonger, de me retrouver seule avec mes pensées.

⏳

Une de mes mains passe sur mon visage à chaque fois qu'une larme coule.

Je suis totalement perdue... Sloan ?

Je n'arrive même pas à mettre des mots sur ce que je ressens. Putain...

Je suis complètement recroquevillée sur moi-même. Je ne vais pas bien. J'ai l'impression de retourner six mois en arrière... Je suis vraiment aussi naïve?

Mais... Il avait l'air tellement vrai. Tout semblait plus réel, plus authentique, pendant le peu de temps où on s'est connus.

J'essuie une nouvelle larme qui roule sur ma joue. Une parole de mon père me revient en tête... Non. En fait, elle est là depuis que j'ai appris la vérité.

J'essaie tant bien que mal de la chasser, mais je dois admettre qu'il avait raison...

« Tu ne peux faire confiance à personne, Nilüfer, personne à pars un Mendez digne de son nom.»

Je ne peux faire confiance à personne...

Allan a passé vingt ans de sa vie à me préparer pour ça. Pour que je comprenne. Pour que je sache voir venir ce genre de choses.

Mais voilà...

Merde.

J'ai envie de me punir. Pour tout ce que j'ai fait. Pour tout ce que je n'ai pas vu venir.

Ce qui se passe en moi, là, ça n'a même pas de nom. C'est un chaos silencieux, un combat féroce entre la voix d'Anders et mes propres démons qui refont surface.

Quand est-ce que tout ça va s'arrêter ?

Je plante ma tête dans mon oreiller, me recroqueville sur moi un peu plus, mes jambes repliées au maximum.

J'ai envie de me faire saigner comme une merde.

C'est tout ce que je ressens en ce moment.

Le désespoir.

La trahison.

Et le mélange des deux... Bordel, ça fait mal.

J'en ai marre de me battre pour quelque chose qui ne s'arrêtera jamais. Je suis coincée dans ce cercle vicieux, et je ne vois aucune issue.

Puis, soudain, je sens une petite pression sur mon corps.

L'un de mes chatons grimpe sur moi. Je sors la tête de mon oreiller, le regard embué, et le fixe.

Ils doivent avoir faim..

Je me force à me redresser. Le chaton semble capter ma tristesse, comme si elle pouvait la sentir dans l'air. Elle miaule sans arrêt, insistant, cherchant mon attention.