BREATHE

ᏇᏗᏖፈᏂ ᎧᏬᏖ.

— Parfait.

Il se tourne vers ses ordinateurs, et en quelques clics rapides, les écrans s'allument, un après l'autre, comme par magie. C'est presque un spectacle, la manière dont chaque écran s'éclaire dans la pénombre, créant une lueur froide et hypnotisant.

Il est doué en informatique, c'est évident. C'est dans sa nature, presque une seconde peau. Je l'ai toujours su, d'ailleurs. Il est le génie informatique de la bande, le genre de type capable de transformer n'importe quel coin de la pièce en une salle de contrôle, d'où il pourrait manipuler n'importe quelle donnée, à n'importe quel moment. Il a cette maîtrise, cette précision qui fait frémir.

— J'ai fait beaucoup de recherches ces deux dernières semaines. Commence-t-il, J'ai travaillé sur plusieurs dossiers.. Dont celui de ton stalker.

Mes paupières se plissent un instant, mes pensées s'emballent. Ça m'intéresse... Pas seulement parce qu'il a travaillé sur ce dossier, bien sûr, mais il y a autre chose, une nuance que je n'arrive pas à cerner. Pourquoi choisir de me le dire en privé, loin des autres ? Qu'est-ce qui justifie cette exclusivité ? Pourquoi moi seule et pas avec eux?

Une étrange sensation me serre la poitrine, un mélange de curiosité et d'angoisse. Ce qu'il va me dire semble important, trop important pour qu'il le dévoile à tout le monde en même temps. Ça m'intrigue... Et ça m'effraie, à la fois.

— Je l'ai retrouvé.. Je ne sais pas si Ghast t'en avais parlé mais j'avais déjà découvert qu'il était ici, à Los Angeles..

— Non.. Je ne me rappelle pas de ça..

Il pousse un léger soupir, ses doigts glissant sur les touches de son ordinateur avec une certaine lenteur. Ce n'est pas un soupir de frustration ou de colère, non. C'est comme si, d'un coup, il avait évacué un poids qu'il portait depuis trop longtemps. Un soulagement silencieux, presque imperceptible, mais palpable.

Il n'aurait pas voulu qu'Anders me le dise?

— Pourquoi Est-ce que tu ne veux pas que les autres saches ce que tu as à me dire? Demandais-je, en le regardant concentré sur ses ordis.

—    J'y vient, Répond-t-il, j'ai trouvé ton stalker.

Mes yeux s'écarquillent légèrement, une vague de choc m'envahissant. La nouvelle me frappe de plein fouet, comme un coup de poing que je n'avais pas vu venir.

Le silence qui suit est lourd, presque tangible, jusqu'à ce que le cliquetis des touches de son ordinateur brise la tension, un bruit léger mais tranchant, qui semble résonner dans l'espace clos de la pièce. Puis, lentement, il reprend la parole, comme s'il pesait chaque mot qu'il allait prononcer.

— Et je suis presque sûre que tu les connais. Me dit-il.

Mes traits s'assombrissent, une sensation désagréable m'envahit à l'instant où je vois cette image. Elle apparaît sur tous les écrans, chaque dispositif s'allumant simultanément pour afficher la même photo. La même, sans aucune variation. Une sorte de synchronisation parfaite entre toutes les machines.

La photo, à première vue, semble floue, presque inintelligible. Mais Nale, d'un geste précis, commence à zoomer sur un visage particulier. Il me paraît... étrange, familier, mais je ne sais pas pourquoi. Une vague sensation me traverse. Je suis certaine de l'avoir déjà aperçue quelque part, mais où ?

L'image se fige, et un scan commence, comme un dispositif de reconnaissance faciale. Les informations remontent rapidement, défilant sur l'écran avec une efficacité glaciale. Le visage devient soudainement beaucoup plus net, les détails bien plus clairs. Je scrute attentivement, mais une partie de moi hésite encore. Qui est-ce ?