BREATHE

ᏇᏗᏖፈᏂ ᎧᏬᏖ.

— C'est bon... Tout va bien... Je te crois, murmure-t-elle d'une voix plus douce. Faut juste que j'aille aux toilettes... Je reviens.

Elle se détourne et s'éloigne, me laissant seule avec mes pensées. Un poids s'abat sur mes épaules, m'enfonçant encore plus dans cette foutue spirale. Je baisse la tête, honteuse de ma propre faiblesse.

Mes mains glissent sur mon visage, comme pour en effacer les traces, comme si ça pouvait m'aider à respirer à nouveau.

Elle était venue pour qu'on s'apprête ensemble pour la fête. Et moi, je lui inflige ça.

Putain...

Cinq minutes plus tard, elle revient dans la cuisine. J'attends une réaction, un signe, n'importe quoi. Mais elle affiche un sourire léger, presque naturel. Comme si rien d'étrange ne s'était passé.

Je fronce légèrement les sourcils, troublée.

— Bon, il est bientôt quinze heures, faut qu'on commence à s'apprêter, Chou.

Je la fixe un instant, cherchant à comprendre si elle joue la comédie ou si elle a vraiment décidé de ne pas insister. Mais honnêtement... Je suis trop fatiguée pour chercher plus loin. Trop fatiguée pour m'ajouter un problème de plus.

— T'as raison... soufflé-je finalement. Je vais aller prendre une douche. Sers-toi à manger si tu veux... Les chats sont là.

Elle me sourit avant de se précipiter vers eux, les prenant dans ses bras avec un enthousiasme qui contraste violemment avec mon état.

Je l'observe un instant, puis, sans un mot de plus, je monte à l'étage.

D'un geste mécanique, je retire mes vêtements dans le dressing et m'enroule dans une serviette. Avant d'entrer dans la douche, mon regard se pose sur mon téléphone.

Un soupir m'échappe.

Je déverrouille l'écran et commence à écrire un message à Anders.

Imessage.

Ghast

--» Est-ce qu'on peut s'appeler?

J'éteins mon téléphone, convaincue qu'il finira par m'appeler plus tard. Mais à peine l'ai-je posé qu'il se rallume tout seul, vibrant légèrement.

Un sourire naît malgré moi sur mes lèvres.

Je soupire, amusée et résignée à la fois, avant de décrocher.

— T'es pas censé t'apprêté là?

— Tu m'as demandé, mon amour.

Un sourire prend mes lèvres et je vois sur l'écran que lui aussi me sourit.

— Je pensais que t'allais répondre un peu plus tard, je voulais aller me doucher, je suis en serviette.

— C'est encore mieux, Diosa.

Je roule des yeux.

— T'es quand même un gros pervert, Anders.

— Non, je suis juste amoureux de ma femme, de quoi tu veux me parler?

— Arrête de dire des betises.

— T'es vraiment une peste, la bornée, dire que t'es ma femme c'est une fierté ou une bêtise?