Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 49

-C'est ça ta première question ? Je hoche énergiquement la tête ce qui le fait doucement rire. Hum... ouais j'ai l'impression d'avoir un poids sur la gorge en plus de ceux sur ma poitrine, le reste de mon torse et un petit peu dans le dos. Je crois que c'est la douleur qui a migré mais c'est pas terrible pour respirer oui en effet.

-Et ça vous arrive souvent que votre marque fasse un caprice ?

-Ouais... tout le monde est habitué à ce que je disparaisse au milieu de la journée. Des fois je m'étale par terre dans un coin avant que je ne puisse atteindre ma chambre. C'est majoritairement Ryan qui me trouve et me ramasse du sol.

-Il est au courant pour votre marque ?

-J'en sais rien... je crois pas lui avoir dis ce que c'était mais il est pas con donc je suppose que oui et mes souvenirs sont trop floue quand la douleur prend le dessus pour que je leur fasse confiance. C'est l'un des nombreux gars qui m'a traîné dans ma chambre donc c'est presque sûr que oui. Je lui suis franchement très reconnaissant de le faire puisque je serais très clairement capable de simplement me rouler en boule sur le sol et attendre que ça passe. Il est vraiment très sympa mais je préfère que ce soit toi... Il est sensible et j'en sais rien...

Je crois bien que c'est la première fois qu'il est aussi sérieux et qu'il enchaîne autant de mots à la suite. Il a même dit quelque chose de gentil à propos de quelqu'un d'autre. Je devrais sincèrement interroger mon cercle de connaissance si je dois me réjouir d'un truc pareil. Mais là maintenant tout de suite mon problème c'est qu'il a dit qu'il était capable de rester recroquevillé sur le sol.

-Et vous faites quoi d'habitude ? Vous n'aviez même pas la force de marcher alors je vous imagine difficilement vous faire couler un bain vous même ou aller vous chercher ce dont vous avez besoin.

Un triste sourire étire ses lèvres et je suppose que j'ai touché exactement ce qu'il ne fallait pas. Il est soudainement excessivement triste, pas au point de pleurer mais je sais qu'il va dire quelque chose de difficile à entendre. Peut-être qu'il aura même du mal à le dire.

-Rien. Je m'allonge et j'attends. J'attends comme ça aussi longtemps que ma marque fait son caprice. C'est long, très long puisque je ne fais rien pour me soulager.

-Vous ne pouvez pas dormir alors ?

-Ni manger ni boire et encore moins me lever pour aller vomir. Je te laisse imaginer mon état une fois que c'est fini.

-Et ça dure combien de temps ? Demandais-je avec hésitation.

Il pousse un espèce de rire amer qui crispe mes membres. Ses yeux se baissent je ne sais où pendant qu'il tente visiblement de garder une certaine stature. Il essaye de ne pas s'effondrer sous mes yeux et ça m'attriste bien plus que ce que je n'aurais jamais imaginé.

-Deux jours ? Mon visage se décompose. Deux jours si j'ai de la chance.

Deux jours ? S'il a de la chance en plus ? Deux longues journées de pure souffrance ? J'ai envie de le serrer tout contre moi et de ne jamais le lâcher. J'ai envie de le protéger et peut-être même de prendre sa douleur. Je n'en sais rien mais je veux juste que ça cesse. Sa main serre rudement mes vêtements avant qu'il ne grimace. Je plaque rapidement la bouillotte contre son ventre avec ma main. Il pousse un étrange bruit très aigu avant de souffler longuement. Sa mâchoire se contracte rudement pour qu'il s'empêche de faire un autre bruit tandis que ses muscles se tendent.

-Doucement... respirer lentement, Eliott. Respirez.

Il fait ce que je lui demande et prend quelques respirations tremblantes tout en serrant mes vêtements. Un pique remonte lentement dans son cou tout en laissant de nouveaux hématomes sur son passage. Je n'ai jamais vu un hématome se former aussi rapidement de toute ma vie. Je les regarde changer la couleur de sa peau pendant qu'il essaye de garder son calme. Il pousse un autre bruit tout en se tendant jusqu'à ce que ça cesse soudainement. Il se détend lentement en essayant de reprendre son souffle. Je le laisse tranquille le temps qu'il reprenne ses esprits et que sa prise sur mes vêtements soit un peu moins agressive.