Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 48

Ça m'effraie de le voir souffrir autant alors qu'il était encore tout content de me retrouver il y a une dizaine de minutes. Tout allait bien et soudainement tout va mal. Si c'est ça sa vie, je ne lui en voudrais pas d'être l'homme qu'il est. Je ne cautionne clairement pas ce qu'il a fait subir au Chevalier et j'aimerais comprendre pourquoi il lui a fait tout ce qu'il lui a fait. Mais je ne pense pas être capable de faire semblant de détester cet homme encore longtemps.

Ça fait déjà un moment que c'est compliqué de ne pas donner d'importance à ce petit traitement de faveur que je semble être la seule bénéficiaire. Il est gentil avec moi, il sourit, il me fait des petites blagues et puis il y a toutes ces petites attentions et la sensation qu'il sera toujours dans les parages. Peu importe où je suis, il sera là pour moi si jamais j'ai besoin de lui d'une manière ou d'une autre. Peut-être que je me fais des idées et que c'est juste une horrible personne qui tente de me manipuler ou peut-être de m'avoir dans son lit. Mais pourquoi me montrer tant de vulnérabilité si c'est pour quelque chose d'aussi futile que de tenter de tirer avantage de ma relation avec Hayra ? Pourquoi être si prévenant ?

Pourquoi ?

Je décide de lui proposer un lavage de cheveux, chose qu'il accepte volontiers. Il m'informe qu'il ne peut pas vraiment lever les bras et qu'il est franchement très heureux que je lui propose. Il sourit comme un idiot en sentant mes doigts sur son cuir chevelu et je ne peux m'empêcher de sourire également. Il est adorable... Une fois ses cheveux propres je l'oblige à sortir de là. Il rechigne un petit peu mais finit par accepter et me chasser de ma propre salle de bain. Une fois derrière la porte, j'attends assez longtemps pour considérer l'idée qu'il a perdu connaissance. Je lui laisse pas mal de temps et au moment où je comptais toquer à la porte pour m'assurer que tout va bien, il ouvre la porte. Toujours une main sur ses côtes, il me regarde de ses yeux vides.

Il est visiblement bien trop épuisé pour me montrer autre chose et ça m'a pincé le cœur. Je remarque que ses mèches sombres sont encore trempées et lui propose de lui sécher les cheveux. Il ne se fait pas prier et traîne des pieds jusqu'à la table qui me sert de coiffeuse. Je lui sèche délicatement les cheveux avant de gentiment les brosser. Il pique de nouveau du nez et je crois qu'il a un petit faible pour ce genre d'attention. Ça me fait rire et il me suit avec quelque chose d'inaudible.

-Ouais je suis un bébé... Affirme-t-il lentement.

-Vous êtes trop large pour ça. Levez-vous, que je vous mette au lit. Dis-je avant de déposer un petit bisou à l'arrière de son crâne.

Je me suis figée pendant qu'il s'est levé maladroitement.

MAIS QU'EST CE QUI ME PREND ?!

POURQUOI EST-CE QUE JE VIENS DE L'EMBRASSER ?!

Heureusement il est bien trop à l'ouest pour en tenir compte mais il faut que je me calme. Il faut vraiment que je me calme. Je m'empresse de le rejoindre en me rendant compte qu'il s'éloigne un petit peu trop. Je l'accompagne jusque dans mon lit, dans lequel je l'allonge et le couvre délicatement. Il a l'air de trouver ça confortable. Un autre sourire étire mes lèvres avant que je ne lui annonce que je vais vider le bain. Il se contente de hocher la tête avant de me tourner le dos et de s'enfoncer dans mon lit, visiblement trop petit pour ce géant. J'avais jamais vraiment fait attention à son grand gabarit ou à notre différence de taille mais c'est assez flagrant maintenant qu'il est allongé là. Il se recroqueville légèrement en soufflant longuement. Je suppose qu'il est parti pour faire une bonne sieste.

Un autre sourire étire mes lèvres avant que je m'empresse de rejoindre la salle de bain pour vider l'eau du bain et faire un petit peu de rangement. Une fois que c'est fait, j'attrape mon unique chaise et l'installe cette fois-ci près du lit. J'attrape ma lecture actuelle que je pose sur mes jambes avant de gentiment poser ma main sur la tête de mon Lieutenant-colonel souffrant.