Un petit rire amer m'échappe tandis que j'essaye d'oublier toutes ces fois où je suis entré en état de choc quand ils m'ont balancé dans de l'eau gelée. Ils ont même eu la très bonne idée d'y mettre des bouts de glaces magique, de la glace qui ne fond pas. Je me revois encore hurler comme un idiot et pleurnicher comme si ça allait me sauver.

J'étais tellement stupide.

Je le suis certainement encore puisque je me suis accroché à Jade et que je suis arrivé à prendre un bain alors que je crois être capable de faire une crise cardiaque rien qu'à l'idée de plonger dans de l'eau. Même ça, ils ont réussi à me le gâcher.

L'eau refroidissait toujours vite dans ce maudit pays couvert de neige mais maman faisait toujours de son mieux pour que l'eau reste chaude aussi longtemps que possible.
Notre salle de bain était constamment surchauffée comme toutes celles de Nordem donc je n'avais pas si froid que ça, et mine de rien je devais certainement les adorer ces maudits bains. Dire que maintenant je n'arrive qu'à penser aux odieux morceaux de glace qui me touchaient la peau pendant que quelqu'un me maintenait la tête sous l'eau. Ils ne voulaient pas perdre un soldat bêtement alors ils tentaient de m'empêcher de juste me laisser succomber à la douleur.

J'aurais mieux fait de crever maintenant que j'y pense.

Je me penche pour plonger ma main dans l'eau pour m'assurer qu'elle est chaude et j'ai la très bonne surprise de sentir qu'elle est à la bonne température. Je souris comme un idiot avant de retirer mon haut. Je comptais en faire de même avec le reste de mes vêtements mais j'ai senti ma marque tenter de remonter jusque dans mon cou. La douleur est si intense que je ne tiens même plus debout. Je suis contraint de m'accrocher à la baignoire. Ça n'a franchement servi à rien parce que mes jambes continuent de me menacer de me lâcher. Je décide donc de m'asseoir mais je n'ai franchement pas eu le temps puisque mes jambes m'ont lâché.

Merde.

Je n'arrive même plus à respirer.

J'aurais tenté un exercice de respiration mais ça voudrait dire gonfler ma poitrine à son maximum et je ne veux pas faire un truc pareil maintenant. Je vais crever je pense. Ce sera soit d'asphyxie soit de douleur mais je vais clairement finir par mourir aujourd'hui. La panique me gagne et je pense que j'ai voulu me tuer moi même puisque j'essaye presque de ne plus respirer. La panique s'immisce dans chaque recoin de mon être tandis que j'essaye de supporter la douleur ou au moins de retrouver mon souffle. Mais j'ai juste l'impression que l'on me brise et m'arrache mes côtes continuellement. La douleur est telle qu'elle pulse dans presque tout mon flanc gauche, de la tête au pied.

Incapable de contrôler quoi que se soit je laisse mes larmes me strier les joues tandis que j'ouvre la bouche. J'essaye de reprendre mon souffle mais souffrant et aussi paniqué que je le suis, je n'arrive qu'à prendre de ridicule inspiration. Elles sont toutes follement courtes et bruyantes. C'est un mélange de sanglots et d'une tentative de respiration. J'essaye de m'accrocher à la baignoire du mieux que je peux pour ne pas totalement m'étaler par terre. J'agrippe mes côtes et y enfonce mes ongles aussi fort que possible. L'entièreté de mon corps est crispé de douleur et pourtant je crois que je tremble.

Je vais crever.

Je vais crever.

Je vais forcément crever.

Il est tout simplement impossible que je survive à un truc pareil. Mes yeux grands ouverts et fixés sur le sol, je regarde mes larmes s'écraser sur mon pantalon ou le carrelage. S'était jusqu'à ce que je pousse un bruit étrange et que la seconde d'après mon corps se penche pour que je vomisse certainement l'entièreté de mon système digestif. Je n'ai aucune idée de si je vomis de douleur ou d'angoisse mais je suppose que l'un provoque l'autre. Je ne comprends décidément rien à ce qui m'arrive mais je ne vais de toute façon clairement pas essayer.

Je ne vais certainement pas essayer quand j'ai de la bile encore chaude sur les jambes. Je n'ai même pas la force de me pencher sur le côté quand je repars pour une intense session de vomissement bruyant. Je m'étouffe, crache et tousse entre chacun d'entre eux. Je n'arrive à rien. Je suis définitivement tétanisé. Il était évident qu'un truc pareil finirait par arriver mais je n'ai même pas senti que j'allais vomir. C'est juste sorti tout seul. J'en viendrais même à me demander à qui appartient ce corps.

Ça doit faire bien longtemps qu'il ne m'appartient pas. Étiqueté de la sorte, il ne peut qu'appartenir à ceux qui ont laissé cette marque. Il ne m'appartient pas... C'est certainement ce qui expliquerait la manière qu'il a d'être constamment contre moi. Je repars pour une autre session toujours aussi intense avant que je n'entende quelqu'un entrer. Évidemment que c'est à cet instant précis qu'elle revient. Je crois qu'elle a dit un truc avant de courir dans une direction et de finalement se baisser pour être à ma hauteur. Je rassemble le peu de force qu'il me reste pour tenter de m'éloigner. Je n'ai certainement pas envie de la salir avec mes bêtises. Mais Jade étant Jade, elle m'attrape rudement le bras avant de tirer dessus pour m'obliger à rester là. En temps normal, malgré la fermeté de sa prise, j'aurais pu me décaler. Mais ça va être compliqué là.

-Restez-là Eliott. Si vous bougez en plus de devoir nettoyer une plus grande surface, je vais clairement devoir vous ramasser. Affirme-t-elle fermement.Vous avez fini ? Ou vous pensez encore avoir besoin de vomir ?

-Je sais pas... je-

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que je me penche à nouveau pour ne rien cracher d'autre de la bile. Ça me dégoûte. C'est chaud. C'est moche et ça me répugne à un point. Je suis totalement paniqué en plus. Allez savoir pourquoi gerber me fait autant paniquer mais ça à le don de détourner mon attention de cette foutue douleur. La main de Jade me caresse lentement le dos et franchement sentir le contact de sa paume brûlante à de quoi me rassurer un petit peu.

______________________________________

Hello hello !

Je sais que y a un quelqu'un ici qui est heureuse de voir Eliott autant dans le mal. Il souffre le pauvre. Beaucoup. Mais bon j'ai encore moins d'excuses qu'avec Henrickson ou Hayra.

Ça va être long avant qu'on retourne à l'histoire principale, je vous préviens. ( J'abuse très clairement mais ce sera pas au prochain chapitre )

J'espère que ça vous a plu ^^

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now