Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 47

Je me contente de lentement hocher la tête et de me laisser faire. Disons que j'accepte mon sort puisque je n'ai de toute façon pas le choix.

-Je peux vous laisser le temps que je vous fais couler un bain bien chaud ?

-Mmh ouais... j'ai besoin qu'il soit un petit peu trop chaud.

-Bien sûr.

-Merci Jade... Prononçais-je lentement.

-Je vous en prie.

Elle retire lentement sa main de ma tête avant de rapidement s'en aller dans la salle de bain. Je fais de mon mieux pour ne pas m'allonger puisque je risque de ne plus pouvoir bouger. Je m'agrippe simplement à mes vêtements dès que ma douleur s'intensifie. Ce n'est que pure inconfort et je suis certainement en train de tenter de survivre à quelque chose de humainement impossible à supporter. Je pousse encore un bruit de pure frustration pendant que j'attends qu'elle revienne me dire que mon bain est prêt. J'attends qu'elle revienne pendant que mon pied tape toujours aussi furieusement sur le sol. C'est si affreux. Je n'en peux plus. C'est ce que je dis mais une fois que ça sera passé et que je n'aurais plus aucune douleur je continuerais de m'accrocher à ma misérable existence. Je continuerais de me débattre et de tenter de survivre comme l'idiot que je suis. Ça m'énerve et je dois franchement être très frustré puisque j'ai décidé de grincer des dents.

-Merde... j'ai bien choisi mon jour moi.

Jade finit par revenir et s'empresse de m'aider à aller dans la salle de bain. Elle se poste devant la baignoire avant de m'aider à m'y accrocher.

-Vous pensez pouvoir vous déshabiller tout seul ?

-Je crois que oui.

-D'accord, vous jetez tout par terre et vous rentrez dans votre bain. Je m'occupe du reste.

-Mmh... Prononçais-je d'une voix aiguë tout en succombant à ma douleur. Vas-y, je vais me débrouiller.

-Vous êtes sûr ?

-Quoi tu veux me déshabiller ? Demandai-je sur le ton de l'humour pour qu'elle se détende un petit peu.

Je crois qu'elle est dégoûtée par l'idée parce qu'elle a un petit mouvement de recul avant que son visage se tord sous une petite grimace.

-Ne dites pas n'importe quoi. Dépêchez, vous avez l'air d'être sur le point de perdre connaissance.

-J'en suis certainement pas très loin en effet.

-Dites pas des choses comme ça aussi calmement. Dit-elle avant de se presser jusqu'à la sortie.

Elle prend le soin de fermer la porte. Je regarde l'eau du bain comme si un truc allait sortir et m'attraper. Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'accepter ce bain finalement. Je regarde toute la mousse qui flotte à la surface et je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces fois où ils m'ont jeté dans un bain gelé. J'étais dans l'exacte même situation qu'aujourd'hui. Ma marque faisait un caprice et à cette époque j'étais très loin de le supporter autant qu'aujourd'hui. Je ne m'étais pas encore fait la réflexion que pleurer ne me servirais à rien. Ça ne me servait à rien dans un royaume dépourvu de chaleur et de bonté. Il n'y avait rien d'autre qu'un froid glacial qui vous grignotait la peau constamment. J'en aurais presque eu des engelures. J'aurais mieux fait de mourir de froid comme tous ces enfants sans parents. Non, moi il a fallu que je veuille empreinté une route interdite, gravice une stupide montagne couverte de neige et que je quitte le pays. Il a fallu que je veuille me sortir de ça et avoir "une vie meilleure".

Regarde là, ta vie meilleure Eliott.

Regarde là.

Regarde ce qu'elle te rapporte.