-Qu'est ce qui se passe Lieutenant-colonel ? Vous avez mal ? Je hoche lentement la tête avec toutes les difficultés du monde. C'est votre marque ?

-Il faut que... Commençais-je à bout de souffle. Il faut que je m'allonge.

-Allons dans ma chambre. Elle est plus proche d'ici que les quartiers des soldats.

-D'accord...

Elle s'empresse de se placer à ma droite et tire délicatement sur mon bras pour le placer autour de ses épaules. Je place mon autre main sur mes côtes tout en attrapant rudement ses vêtements. Elle m'offre mille et un mots d'encouragements pendant que je succombe lentement à ma douleur et à toute la folie que je cache derrière ce personnage arrogant. Je n'ai clairement pas envie qu'elle me voit comme ça, mais je ne peux pas rejoindre ma chambre tout seul. La douleur s'étend jusqu'à plus bas dans mon ventre et assez haut sur mon torse pour que j'ai l'impression que ma poitrine pèse mille tonnes. J'ai donc désormais du mal à respirer.

Je n'arrive pas à croire que ça m'arrive maintenant... Non mais sérieusement. Je sais que c'est un châtiment et que c'est censé être handicapant mais il n'y a rien de plus difficile que ces jours là où je souffre autant sans aucune raison. Ça m'arrive. Ça m'arrive souvent mais pourtant ça me surprend à chaque fois parce que c'est toujours plus violent. Je vais être rapidement incapable de vraiment bouger et ça va être tout à fait ridicule. Je le sais.

Je sais parfaitement à quoi je vais ressembler dans moins de dix minutes parce que c'est comme ça depuis que j'ai sept ans. J'ai beau avoir vieilli, ça ne changera pas. Rien ne va changer et je vais rester ce misérable enfant qui a eu le malheur de vouloir protéger la seule famille qu'il lui restait. Je m'accroche un peu plus à Jade tout en essayant de mettre un pied devant l'autre et de ne surtout pas pleurnicher. Il ne manquerait plus que ça, que je fonde en larmes.

Nous sommes étonnemment rapidement arrivés devant la chambre de Jade qui m'assois sur son lit. Je suis vraiment tenté de m'y allonger, de me recroqueviller et d'attendre que ça passe mais vu la tête qu'elle fait, je vais devoir dire quelque chose.

-Ça va passer Jade... me regarde pas comme ça. Je sais que je fais pitié.

Elle se redresse rapidement pendant que son visage se tord sous l'incompréhension. J'aurais ri de l'expressivité de son visage si je n'essayerais pas activement de ne pas vomir là maintenant tout de suite.

-Faire pitié à qui ? Qui a parlé de pitié ? Je veux juste vous aider un peu puisque vous étiez une oreille attentive quand j'avais besoin de quelqu'un pour pleurnicher sur le sort de mon amie. Dites-moi ce que je peux faire pour vous ? Qu'est ce que vous faites habituellement.

Je me recroqueville dans mon lit et j'attend que ça passe. Je ne bouge pas de là pendant deux longues journées minimum et tente très clairement de crever à chaque fois que ça m'arrive pour en finir avec ça. Mais ça cesse toujours juste avant que je n'ai plus la force de résister. Je me décide à tenter d'arranger ma situation ou d'avoir un minimum de confort qu'une fois que le plus gros de la douleur est passé.

Je ne peux clairement pas lui dire ça... La chaleur. Je finis par aller chercher une bouillotte en règle générale. Je devrais lui dire que j'ai besoin de chaleur.

-La chaleur. Ça aide un peu...

-Et le docteur Hélys ne peut pas vous aider ? Avec un médicament ou je sais pas trop quoi ?

Je secoue lentement la tête.

-Ça va juste empirer et je vais finir par plus savoir respirer. Je pourrais même plus contrôler mon corps. Je ne pense pas que tu veux que je vomisse dans ton lit.

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now