Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 45

J'aimerais bien réfléchir à un autre plan d'attaque que des menaces mais je n'arrive pas à penser à autre chose que mon comportement violent de ces dernières semaines. Entre ma proposition de faire décapiter un homme et ça. Je suppose que je deviens fou comme l'avait dit ce maudit démon. Mes yeux sont toujours aussi rouges qu'ils l'étaient il y a deux semaines. Je n'ai toujours pas ressenti un seul symptôme de manque malgré que je n'ai pas consommé une seule goutte de sang depuis que j'ai perdu le contrôle.

Je suppose que je suis devenu un véritable démon et ça risque de sincèrement me retomber dessus. Pour l'instant je suppose que c'est mieux comme ça. Je n'ai pas le temps de pleurnicher pendant des jours sur un parquet. Je n'en ai déjà clairement pas l'envie et être constamment assoiffé ne m'apportera rien d'autre que de la faiblesse et un sérieux manque de contrôle une fois en contact avec du sang. Je sais que Hémérac et les autres principautés vont finir par nous attaquer. Ce serait vraiment une très mauvaise chose que je perde le contrôle sur un champ de bataille comme j'ai l'habitude de le faire. C'est moi qui dirigera là-bas également. Il vaudrait mieux que je sois encore un minimum sain d'esprit.

Je remercie les soldats une fois qu'ils ont fini et décide d'aller dormir sur le canapé pour éviter que Jade ne tente de me poignarder demain matin. Je m'octrois juste la petite fantaisie de faire un bisou sur le front de Hayra avant d'aller m'allonger. Demain risque d'être une journée mouvementée.

*****

Je suppose que j'avais raison puisque j'ai reçu la visite de plusieurs conseillers entre deux essayages, de ce qui sera apparemment mon armure. C'est une requête de Hayra d'après ce que m'as gentiment expliqué le forgeron. Je ne sais même pas quand est-ce qu'elle a pensé à ça mais je lui en suis reconnaissant. C'est particulièrement inconfortable mais je suppose que je ressemble enfin à un Chevalier. J'ai un anneau qui fait tout le tour du casque qui je suppose représente le fait que je sois le souverain. Je suis très loin d'apprécier ce truc parce que ça ne permettra pas de me fondre correctement dans le groupe. Je suppose que je n'ai pas le choix donc je vais la garder.

Pour en revenir à nos très chers conseillers, ça fait un moment qu'ils se plaignent dans mes oreilles mais je les ignore. Je fais comme s'ils n'étaient pas là et je vois bien que ça déstabilise énormément le personnel dans la pièce. Ils lancent de nombreux regards derrière moi tandis que je leur parle comme si de rien était. Nous allons tous devoir jouer aux enfants puisque c'est ce qu'ils font à venir piailler dans mes oreilles quand j'ai autre chose à faire de mes journées. Une fois que j'ai pu me changer et que j'en ai fini avec ce que j'avais faire ici, je me tourne lentement. Je prends simplement le contrôle de leur sang et les oblige à s'écraser par terre.

-Taisez-vous. Ordonnais-je froidement. Vous ne voyez pas que vous ne m'interessez pas ? Taisez-vous. Renvoyez des assassins si ça vous amuse, je vous les renverrai volontiers. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je suis un homme occupé.

Je m'empresse de quitter la pièce et de rejoindre madame Leblanc qui m'attend à l'extérieur. Elle me semble quelque peu anxieuse aujourd'hui.

-Que se passe-t-il ? Demandais-je en attachant mes cheveux.

-Une armée, deux à vrai dire qui se dirige droit vers Estellya.

Je m'y attendais. Estellya est décidément affaiblie maintenant que notre souveraine est clouée au lit. Je parie sur Nordem et Hémérac. Bien qu'ils aient tous deux une zone montagneuse excessivement dangereuse et un désert à traverser, je sais qu'ils seront les premiers à s'en prendre à nous. Je doute que Floris sache ce qui se passe dans le reste du continent. Ils ne s'intéressent à rien d'autre qu'eux donc je suppose que non. Si je n'étais pas certain qu'ils refuseraient de nous aider, j'aurais demandé à ce qu'un membre de la famille royale fasse usage de son don pour soigner Hayra.