Ils s'échangent évidemment des regards. J'attrape la garde de mon épée avant de la dégainer. Des hoquets de stupeur s'élèvent et j'entends même quelqu'un hurler. Je jette l'épée sur la table.

-Venez. Je vous attends. Je n'ai même plus d'armes. Ce sera facile. Je peux même faire encore mieux et ne pas du tout utiliser ma magie.

Un lourd silence presque assourdissant me fait la conversation pendant que tous les yeux sont posés sur ma lame. Je ne sais pas s'ils font le pour ou le contre ou s'ils essayent de mesurer la folie qui m'habite.

-Personne ? Finissais-je par demander. Nan ? Ils secouent la tête. C'est bien ce que je pensais.

Je m'approche rapidement de la table et attrape mon épée que je range calmement dans son fourreau. Ça a quelque chose de particulièrement satisfaisant et même de jouissif que de pouvoir s'énerver contre ces idiots. Je me demande bien ce qu'ils font encore ici. J'ai vraiment envie de me débarrasser d'eux puisque je sais qu'ils vont me causer des centaines de problèmes différents peu importe le temps qu'il faudra à Hayra pour se réveiller.

-Si vous voulez absolument ce fichu trône, il vous faudra le cran de me tuer. Envoyer qui vous voulez pour le faire, le meilleur assassin des cinq royaumes si ça vous amuse mais il paraît que je suis tenace. Je jouerais à la déloyale si le faut alors je vous prierais de rester tranquille et de ne pas intervenir quand votre aide ou votre soi-disant sagesse n'est pas sollicitée. Vous feriez mieux de respecter les dernières volontés de sa Majesté au fait. Je n'apprécie pas que l'on lui manque de respect. Conclu-je avant de tourner les talons.

Je sors rapidement d'ici. Je rejoins le terrain d'entraînement et je suis franchement très impressionné de voir cet homme déjà présent. Ils travaillent vite dans ce royaume dites moi. Il est fort heureusement habillé bien que je le suppose sur le point de se pisser dessus. Il est décidément terrorisé et il a raison puisque ma colère me brûle la peau. Ma frustration me ronge à mesure que je m'approche.

Je sais que je n'ai rien à faire ici mais je n'apprécie pas le peu d'importance qu'ils accordent aux mots de Hayra. Elle a pris le temps d'écrire une lettre ce n'est pas pour rien. Je devrais certainement me calmer mais c'est bien mieux que le vide que je ressens constamment depuis l'autre jour ou l'ennui qui me souffle l'idée de m'arracher la peau tant c'est inconfortable.

Une servante passe rapidement devant nous. Je l'arrête et la rattrape rapidement afin de lui demander de me ramener quelques petites choses. Elle est clairement intimidée et dans l'incompréhension mais elle revient avec ce que je lui ai demandé. Je la remercie le plus chaleureusement possible pour pouvoir la rassurer un minimum. Je sais que mes yeux sont encore rouges... Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'arrive mais ils vont certainement rester comme ça un moment. Je n'ai aucune raison de me sentir en sécurité quand la femme que j'aime a frôlé la mort et que je n'ai aucune certitude qu'elle se réveille un jour.

Je m'approche rapidement du troupeau de personnes. Il y a des soldats partout, plus ou moins habillés. La plupart d'entre eux ont les yeux rivés sur l'homme qui n'a strictement rien à faire ici. Je m'en veux peut-être un petit peu de les empêcher de s'entraîner mais la suite des événements devrait les divertir.

-J'interromps votre entraînement n'est ce pas ? Tous les regards se tournent vers moi. Veuillez m'excuser mais nous avons plusieurs affaires à régler. Je vous assure que ce sera rapide.

Contre toute attente, ils se contentent de me regarder. Ils m'écoutent attentivement et attendent de voir où je veux en venir. J'attrape rapidement le conseiller Bart et le jette au centre du petit groupe. Je le regarde lourdement s'étaler au sol avant de lui lancer tout ce que j'ai demandé à la servante de nous ramener. Un balais, une poêle, un couteau et toutes sortes d'ustensiles qui sont à disposition dans la maison d'une personne de faible revenu à voir très précaire.

Un simple Oracle [EN PAUSE]Where stories live. Discover now