Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 44

-À tout à l'heure.

Je fuis rapidement avant que le doc ne trouve quelque chose à me dire. Je suis rejoint par madame Leblanc qui remonte nerveusement ses lunettes. J'imagine qu'on a déjà retrouvé notre conseiller.

-Dites moi tout. Dis-je en la dépassant.

J'ai pour projet d'aller secouer les autres conseillers. Si c'est pour faire des choses aussi stupide il vaudrait mieux que je les effraie assez pour qu'ils n'osent pas défier mon "autorité". Ils veulent jouer alors on va jouer et on va le faire correctement. À l'heure actuelle ils doivent être réunis quelque part pour comploter dans mon dos pour s'accaparer le trône de Hayra.

-Il est dans une maison close.

Non mais je rêve... Au milieu de l'après-midi ? Je m'entends soupirer avant que je n'ai pu tenter de me retenir de réagir.

-Trouvez lui ses vêtements et ramenez le moi. Traînez le sur le terrain d'entraînement.

-Mais les soldats sont...

-En pleine session d'entraînement je sais. On va faire d'une pierre deux coups. Personne n'est particulièrement ravi par la situation, eux les premiers. Ils me détestent et certains me craignent certainement plus que ce fou de Keïlo. Mais s'il y a bien quelque chose que des personnes dans une situation financièrement si précaire qu'un soldat déteste, ce sont les riches imbus d'eux même. Je vais leur faire comprendre que ce n'est pas moi la cible à abattre et que nous avons le même ennemi.

Le manque de réponse de ma conseillère m'oblige à lui lancer un furtif regard par-dessus mon épaule. Je suppose que j'ai dis quelque chose de stupide. Je m'arrête dans ma course pour pouvoir me tourner et lui faire face.

-Aurais-je dit quelque chose de stupide ? Je devrais pas faire ça peut-être ?

-Nan du tout. C'était brillant, Chevalier.

J'aurais presque rougi mais ce serait admettre que je n'ai aucune idée de ce que je fais. Je suis soulagé. Je pensais avoir dit quelque chose de stupide. Je suis loin, très loin de savoir ce que je fais et je me contente de simplement régler un problème l'un après l'autre. Je pense pouvoir tenir comme ça un moment mais sans stratégie viable Estellya risque de couler très rapidement. Je ne sais pas ce qu'il va advenir du précieux royaume de Hayra si je tiens les rênes pendant plusieurs semaines voire des mois. Je suis assez soulagé de ne pas être complètement à côté de la plaque.

-Je... j'ai juste dis ce qui me semblait logique. Je parle un petit peu sous le coup de la colère.

-C'est très bien. Vous allez rapidement pouvoir gérer tout seul. Dit-elle accompagnée d'un adorable petit sourire.

Je doute pouvoir un jour tout gérer tout seul mais j'apprécie son optimisme.

-Merci mais je risque d'avoir besoin de vous jusqu'à la fin.

-C'est pour ça que je suis là, ne vous en faites pas.

Je hoche la tête avant de la remercier et de me diriger vers une des nombreuses salles de réunion de ce palais. Je dois être chanceux parce que je trouve ce groupe d'incapable du premier coup. J'ai légèrement ouvert la porte comme un bourrin puisque je ne m'attendais pas à les trouver tout de suite. La discussion meurt à l'instant même où j'entre. Cela m'aurait franchement rendu fébrile mais je suis bien en colère pour prêter attention à l'image qu'ils ont de moi.

Je ne suis certainement pas ici pour être apprécié... Certainement pas par ces gens là en tout cas.

-Vous comptez comploter misérablement dans mon dos pendant encore combien de temps exactement ? Si vous voulez ce trône vous n'avez cas le demander à sa Majesté ou venir me l'arracher. Je me demande lequel d'entre vous viendra m'affronter. Dis-je dans un semblant d'excitation. C'est que je m'ennuie un petit peu en ce moment.