18: Fayren

3.1K 286 14
                                    

Je sortis du bureau de Karl sur les nerfs. J'étais trop énervée pour rejoindre les soldats alors je m'installai au bar afin de me calmer. Je commandai un gin tonic et réfléchis: Toby savait qui j'étais et ce, en à peine deux jours. J'étais plus proche de mon frère que je ne l'avais encore jamais été et je devais me coltiner une bande de stéroïdes qui se méfiaient de moi ou qui étaient persuadés que parce que je n'avais rien entre les jambes, je ne pourrais pas mener à bien ma mission. Quand mon verre arriva dans mon champs de vision, je le pris et le descendis d'une traite. Mais, par dessus le son de la musique enivrante et les humains qui se chahutaient, j'entendis une vois d'homme dire:

- Le gin de la demoiselle est pour moi!

Je me retournai donc vers cette voix et vis un superbe homme qui me souriait. Il se leva de son siège et s'approcha de moi. Il avait un sourire tout à fait charmeur, je dirais même qu'il était envoûtant. Cet homme était grand et arborait une musculature digne de Dwayne Johnson tout en étant moins choquante.

- Je me nomme Fayren, et toi?

Il prononça son nom en me fixant des yeux. C'était à ce moment que je remarquai qu'il n'était pas humain. Des flammes d'un mélange de rouge et de cuivre semblaient danser dans ses iris. Fayren... C'était un nom très ancien dans notre communauté. Le tout premier soldat de la cour royal portait ce prénom et sa descendance masculine également. Tous pensaient que cette lignée s'était éteinte avec Fayren X qui n'avait pas eu d'enfant, lorsqu'il mourut à la Grande Guerre.

-Woody. Vous portez un nom peu commun, lui fis-je remarquer.

A ces mots, il sourit tellement que je pus apercevoir toutes ses dents extrêmement blanches. Il aurait pu tourner dans une publicité pour un dentifrice.

- Le tien ne l'est pas moins que le mien. "Fayren", cependant, est le prénom que tous mes ancêtres ont reçu. C'est comme une tradition perpétuée pendant des longues années. Mais, dis moi, Woody, maintenant que je t'ai parlé de moi, raconte moi quelque chose à propos de toi.

Sa suffisance et son air hautain commençaient vraiment à m'exaspérer au plus haut point mais j'essayais de rester le plus polie possible jusqu'à ce qu'il ait enfin payer mon verre. Je n'avais pas l'intention de sortir mon portefeuille.

- J'aime les boissons fortes et je vous trouve intriguant. Vous voulez payer mon verre mais vous ne l'avez pas encore fait et vous avez repoussé chaque fille venant à votre rencontre ce soir, cependant vous voulez me connaître, moi, Woody, une simple fille commandant un gin tonic.

A ma première réflexion, il sortit un billet de vingt francs (suisse) et le posa sur le bar. Pour le reste, il se contenta de dire que j'étais "la seule personne" qui l'attirait dans ce club. Ouais, ouais... Et patati et patata, je connaissais le discours du gros dragueur vraiment lourd par cœur. Toutefois, vu qu'il venait de payer ma consommation, je m'empressai de lui dire:

- Fayren, vous êtes vraiment gentil et c'est pour cela que je dois vous prévenir que j'ai déjà quelqu'un.

En levant un sourcil, il me répliqua, étonné:

- Ah bon? He bien, je ne le vois pas. Il ne doit pas tenir beaucoup à toi s'il te laisse seule dans un bar.

Ce qu'il pouvait être insupportable celui-là!

- En fait, il est juste derrière nous et je vais aller le rejoindre.

En terminant ma phrase, je descendis de mon tabouret et me dirigeai vers les soldats. Je sentis le regard de Fayren me suivre et je ne réfléchis donc pas à choisir lequel des gars j'allais embrasser. Le premier que j'approchai, je le pris dans mes bras et lui plantai un baiser fougueux. Par pensée, je lui intimai de ne rien faire. Après que j'eus mis de la distance entre nous, non seulement je vis les sourires béats des autres assis à la table, mais je me rendis également compte avec effroi que je venais de sauter sur Luckas. Je me retournai pour voir ce très cher Fayren et constatai qu'il était parti. Je m'écroulai donc sur la banquette aux côtés de Freddy. Luckas s'assit en face.

- Je suis désolée. Il y avait un type qui m'énervait et je voulais lui faire comprendre que je n'étais pas intéressée. Alors, je lui ai dit que j'avais un copain et,... Vous connaissez déjà la suite.

Un silence pesant suivit mes paroles et Luckas me fusillait toujours de son regard de feu. Puis, tout le monde se mit à rire et la tension retomba. Sauf Luckas qui ne semblait pas trouver la situation très drôle. Alors il se leva et partit.

- Ne t'en fais pas Woody, me conseilla Blek, il ne se marre jamais de rien. Quel manque de bol tu as eu que se soit précisément lui qui s'est trouvé le plus proche de toi.

Effectivement, on pouvait dire que je n'avais pas eu de chance.

~~~~~~~~

Bonjour, bonjour,

Voilà, voilà! Mon chapitre est enfin arrivé. Avec quelques semaines de retard, je vous l'accorde mais il est bien là. J'espère qu'il vous a plu. Pour m'en informé laisser moi un petit commentaire, ça fait toujours plaisir. Sinon, passez un bon été.

Bisous, bisous,

Patchjenny

la Soeur du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant