- Je ne sais pas. Ça m'a rappelé le temps où je ne me posais pas de question, ou tout été plus simple. Par nostalgie, par tentation, j'imagine.

Son visage est encore plus triste qu'avant que je lui donne ma réponse.

- Pardonnes moi. Lâche t elle.

- Pourquoi je ferais ça, tu n'as pas à te faire pardonner, c'est moi le connard dans l'histoire, c'est moi le monstre qui te fait souffrir.

- Mais c'est moi la fautive, c'est ma faute si tout est toujours aussi compliqué et que rien n'ai plus jamais simple pour toi.

Je fermes les yeux. Pourquoi elle s'attribue la faute sur elle comme ça, c'est moi le connard, pas elle ! Pourquoi elle s'en veux plus à elle qu'à moi ? Je l'attrape brusquement et la plaque contre ma voiture pour l'embrasser brutalement. Je ne tiens plus. Je n'arrives plus à être loin d'elle. C'est trop douloureux. Je ne sais pas ce qu'il me prend de faire ça mais c'est plus fort que moi. Il faut que je lui donne tords, elle ne peut pas continuer à croire que j'agis comme ça à cause d'elle.

Le problème ne vient que de moi, je le sais maintenant, c'est moi qui ai décidé de tout foutre en l'air comme un gros couillon, elle n'a fait que subir cette décision. Je suis si brutal et avide de ses lèvres qu'elle ne peut pas me repousser, toutefois elle ne me rend pas ce baiser bien qu'elle ne se soit pas tendue. J'arrête de l'embrasser, elle ne parle pas et me regarde sans comprendre.

- Ne dis pas n'importe quoi. C'est à toi de me pardonner.

J'ai tellement de douleur en moi que je suis sûr que ça s'entend dans ma voix .

- Elé, je te demande de me pardonner, je n'aurais jamais dû faire un truc comme ça, jamais je ne recommencerais. Je regrettes tellement.

- Même si je le faisait, ça ne changerait rien. Tu me reprocheras toujours d'avoir une famille à privilégier.

Elle fuit mon regard, comme si elle avait honte que ça en soit ainsi.

- Non, écoutes moi bébé, je me souviens que je t'ai dit que j'en avais marre de passer en dernier mais je sais que ce n'est pas le cas. Je me suis emporté, ce n'était pas le problème. Je n'avais simplement pas le courage de te dire ce que j'avais vraiment sur le cœur.

Je lui parle doucement, comme si je parlais à un enfant, parce qu'elle ne me regarde pas.

- Qu'est ce que tu avais alors ?

Elle me regarde enfin. Mes traits se tordent de douleur.

- Je ne préfères pas te le dire, c'est ridicule.

- Soit honnêtes avec moi.

Je soupire et hésite, mais elle a raison je dois lui parler à cœur ouvert.

- Je me suis énervé sur toi parce que la veille je me suis senti repoussé. Je me suis senti pas assez bien pour toi, pas assez digne de toi. Rabaissé en quelque sorte. Pas assez bien pour que tu m'aime. Tu vois c'est complétement stupide. Quand tu as privilégié Cléa à moi, ça m'a rappelé un tas de mauvais souvenir, des trucs de mon enfance que j'essaie de refouler. Tu m'a rejeté, comme mon père. Même si je sais que t'en avais pas conscience, ça m'a blessé. Enfin bref, on peut éviter de parler de ça ?

- Ce n'est pas stupide...

- Si ça l'ai, parce qu'après quand Chloé est venue, elle m'a chauffé, et j'ai eu l'impression d'être quelqu'un. D'exister. J'ai eu l'impression d'être reconnu pour quelque chose que je sais faire. Et toi tu ne revenais pas, tu m'avais abandonné et elle, elle m'offrais ce que je désirais... Elle m'offrais la sensation d'être autre chose que le dernier de la liste...

Mon amour pour elleTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon