23

42 11 36
                                    

Elle entre dans la pièce sombre. Son cœur bat à tout rompre, tandis qu'une goutte de sueur froide glisse le long de sa colonne vertébrale.
Pour se donner du courage, elle pense à Mina, sa meilleure amie. Ses cheveux noirs corbeaux, son rire cristallin et son calme olympien.

Kate avance timidement. Elle ne sait pas où elle doit aller. Au fond de cet espace exiguë se trouve un bureau, nu vide, austère. Un homme l'attend, assis derrière. Il a les yeux fermés et dodeline de la tête.

— Bonjour...monsieur ? Tente-t-elle dans sa langue.
— Maître. Hietra.
— Pardon ?
— C'est comme ça que l'on m'appelle. Pas de "monsieur".
Son ton doucereux révélait une cruauté non dissimulée. Alors c'était lui. Hietra. Le maître.

— Donc. Tu veux revoir Oliver. Tu as fait une longue route, tu ne m'en voudras pas d'aller droit au but.

Kate hoche la tête, avant de se rappeler qu'il a toujours les yeux fermés, ce qui la perturbe énormément.

— Nous avons besoin de ton aide. Nous voulons entamer un processus de réhabilitation de la nation. Certains de nos civils ont besoin d'être rassurés, de savoir qu'Elaïa n'est pas contre nous. Quoi de mieux qu'une danseuse Elaïenne pour leur dire ?

Processus de réhabilitation de la nation ? Mais qu'est ce que c'est ?

— Tout ce que tu as à faire, c'est dire demain à la télévision que le gouvernement  est parfaitement d'accord avec nous.
—Mais il n'est même pas au courant !
— Et bien, c'est parfait. Si il ne sait pas, il ne peut pas être contre.
— Ni pour.
— Nous n'avons pas besoin de leur encouragements, juste de leur non obstruction. Nuance.

Oliver. Pense à Oliver.

J'accepte.
— Je sais. C'est pourquoi Oliver est là. Il offre un sourire carnassier.

La danseuse tourne rapidement la tête. Une porte s'ouvre, et... Oliver entre.

La blonde, euphorique, les yeux embués de larmes, se rue dans sa direction. Dans sa course effrénée, elle manque de tribucher. Elle n'en n'a que faire. Elle se jette dans ses bras.

— Oliver ! Tu... Je... Je suis heureuse.
— Moi aussi, mon amour.
Kate tique à ce surnom, mais ne réagit pas. À la place elle prend sa main, et observe son pouce. D'un coup, elle se recule, et pousse le Sapholien en arrière.

— Tu n'est pas Oliver.

danse ou crève Où les histoires vivent. Découvrez maintenant