CHAPITRE 22

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Mes pieds nus avançaient avec précaution sur le sol froid et dur, dans un silence pesant. Tout était plongé dans l'obscurité autour de moi, rien que le vide. J'avançais sans relâche depuis plusieurs jours, sans jamais voir le moindre éclat de lumière. Étais-je morte ? Étais-je entrée dans un purgatoire, après ma mort ?

Mes sens étaient en alerte, captant le moindre son, le moindre mouvement. Je sentais le froid généralisé qui m'envahissait, me glaçant jusqu'au plus profond de mon être. Mes mains cherchaient instinctivement quelque chose à saisir, mais ne rencontraient que le vide.

Des pensées sombres tournaient en boucle dans ma tête, m'emplissant de terreur. Étais-je condamnée à errer éternellement dans ce néant ?

Mais soudain, une petite lueur apparut au loin. C'était faible, presque imperceptible, mais elle était là, dansante et mystérieuse. Mon cœur se remplit d'espoir et je me précipitai vers elle, espérant enfin trouver un peu de lumière dans cet abîme de ténèbres. La perspective de cette lueur semblait me guider, me donner un semblant de direction dans ce chaos désorientant.

Je m'approchai d'elle jusqu'à ce qu'elle devienne aveuglante, me contraignant à lever la main pour protéger mes yeux. Lorsque ma vision se rétablit, je me trouvais dans une forêt dense, reconnaissant les arbres du bois près du camp de la meute sanglante. Le doux murmure de l'eau qui ruisselait parvint à mes oreilles et instinctivement, je me dirigeai vers ce son.

Soudain, une silhouette féminine apparut devant moi, tournant le dos. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascade le long de sa colonne vertébrale, face à la rivière. Elle se retourna brusquement vers moi, et instinctivement je me cachai derrière un arbre, mais j'eus un choc en voyant à quel point cette femme me ressemblait, on aurait dit que c'était moi.

Elle se leva gracieusement, un éclat de joie illuminant son visage alors qu'elle se mit à courir dans ma direction, ses cheveux virevoltant derrière elle. Elle passa à quelques centimètres de moi, semblant ne pas remarquer ma présence, comme si j'étais une ombre fugace. Intriguée, je me retournai pour suivre son regard, cherchant l'objet de son bonheur soudain.

Mes yeux captèrent le moment où elle sauta dans les bras d'un homme, l'enlaçant avec une tendresse palpable, enfouissant son visage dans le creux de son cou. Lorsqu'il releva son visage, mon cœur sembla s'arrêter un instant, c'était Weiss. Son aura puissante et sa présence magnétique semblaient remplir l'espace autour d'eux.

— Es-tu parvenu à t'échapper de tes devoirs d'Alpha ? lui demanda-t-elle d'une voix taquine, ses yeux pétillants de malice.

— Toujours pour toi, répondit-il avec un sourire tendre aux lèvres, sa voix empreinte de chaleur et de sincérité.

— Oh vraiment, et pourquoi donc ? Répliqua-t-elle d'un air taquin en passant affectueusement ses bras autour de son cou.

— C'est une question à laquelle tu as la réponse, ma chère épouse, déclara Weiss d'une voix empreinte d'une profonde affection.

— Je ne pense pas, Weiss, murmura-t-elle avec un sourire espiègle aux lèvres, ses yeux brillants d'une lueur complice.

— Parce que je ne peux rester loin de toi trop longtemps... Layla.

"Layla" - ce simple mot résonna. Cette femme, c'était réellement moi. Un frisson parcourut mon être alors qu'ils s'embrassaient passionnément, plongeant ensuite leurs regards l'un dans l'autre, comme s'ils échangeaient silencieusement au-delà des mots. Puis sans plus attendre Weiss se métamorphosa et son loup apparu. Layla, moi dans une autre vie ria avant qu'elle ne se métamorphose elle aussi.

Mon souffle se bloqua, alors c'était elle ma louve, la louve dont j'avais était dépourvue et se depuis ma naissance à cause de ma déficience. Je ne pouvais détacher mon regard d'elle. Elle se tenait majestueuse, son pelage d'un blanc éclatant brillant sous la lumière. Chaque poil semblait scintiller comme de la neige fraîchement tombée, lui conférant une aura de pureté et d'élégance. Ses yeux, d'un ambré profond, étaient comme des joyaux précieux, éclairant son visage gracieux d'une lueur chaleureuse.

Instantanément, ils se mirent à courir à travers les bois. Alors qu'ils s'enfonçaient dans la forêt, le paysage commença à devenir flou. Je me sentais enveloppé par l'environnement avant qu'une autre scène ne prenne sa place.

Cette fois , je me retrouvais au cœur d'une clairière enveloppée par l'hiver glacial. C'était un lieu que j'avais fréquentais régulièrement, la clairière proche de la meute nocturne à laquelle j'avais appartenu. Les cris et les pleurs déchirants qui parvenaient à mes oreilles me poussèrent a avancer. Sans hésiter, je marchai dans leur direction.

La scène qui se dévoila devant mes yeux me figea sur place, un frisson d'effroi parcourra mon échine. J'eus immédiatement conscience que la jeune enfant en détresse était en réalité moi-même. Allongée dans la neige glacée, les mains tremblantes de froid, je me vis pleurer à chaudes larmes. A mes côtés, un homme imposant proférait des paroles cruelles, affichant sa colère et sa déception en affirmant que j'étais une disgrâce pour la puissante lignée de la meute nocturne. Il me condamnait à vivre dans la solitude pour le restant de mes jours, me laissant ainsi à mon triste sort.

Je me suis approchée de moi enfant et je l'ai enlacée, même si je savais qu'elle ne me voyait pas. Je voulais lui dire qu'elle devait être forte, qu'il ne méritait pas qu'elle pleure pour un père qui n'en n'a jamais était un.

Je sentais sa douleur, sa tristesse et sa colère. Je voulais lui rappeler à quel point elle était courageuse et formidable, malgré les épreuves qu'elle avait dû affronter. Qu'elle devait vivre. Que je devais vivre.

Le paysage s'effondra de nouveau dans l'obscurité. J'entendis des voix résonner autour de moi, je me concentrai sur celles-ci

— Cela fait des jours qu'elle est inconsciente !

— Elle respire et son cœur bat, c'est une bonne chose !

— Je vais tous les tuées pour avoir oser la toucher !

— Calme toi !

— C'est toute mon autorité qui est défiée en ce moment même, tout ce que j'ai construit, la réputation de ma meute. On a osé s'attaquer à... un membre de ma meute. Ça ne restera pas impuni.

Alors que les voix parvenaient à mes oreilles, j'essayais désespérément d'ouvrir les yeux, mais mes paupières semblaient aussi lourdes que des blocs de pierre. Une sensation de frustration m'envahit alors que je luttais contre cette pesanteur oppressante qui semblait m'empêcher de reprendre contact avec la réalité qui m'entourait.

Soudain, une main se posa sur mon épaule, sa chaleur et sa rugosité contrastant avec la douceur de ma peau. Je sentis les doigts se déplacer le long de mon bras, une caresse apaisante qui se prolongea jusqu'à se perdre dans mes cheveux. Malgré cette marque de réconfort, mes paupières refusaient toujours de s'ouvrir, comme si un voile opaque les maintenait fermées, me plongeant dans une obscurité troublante.

— Allez réveille-toi Layla, murmura une voix familière, empreinte d'une urgence contenue.

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Hello, mes petits lecteurs ^^

J'espère que tout va bien pour vous. Je voulais d'abord vous dire merci pour votre soutien jusqu'à maintenant. J'espère que vous avez aimé ce chapitre.

Que pensez-vous qu'il va se dérouler par la suite? J'attends avec impatience de lire vos commentaires.

Prenez soin de vous et à bientôt pour la suite!

Bisous ❤

La meute sanglante: l'éveilWhere stories live. Discover now