La meute sanglante: l'éveil

CHAPITRE 18

Les jours s'étaient écoulés sans apporter de changement significatif, laissant des marques de fatigue indélébiles sur mon visage. Les cernes sous mes yeux trahissaient les nuits sans sommeil passées à veiller sur Weiss. Selena ne put s'empêcher de me faire remarquer mon état préoccupant, exprimant son inquiétude devant ma détérioration visible.

— Layla, tu as besoin de repos, insista Selena d'une voix empreinte de sollicitude. Caleb et moi pouvons prendre le relais, tu dois te reposer pour être en forme. Malgré mes protestations, refusant de m'éloigner de celui que je veillais avec tant de dévouement, Caleb et Selena étaient déterminés à me faire entendre raison.

— Nous prendrons soin de lui, mais tu dois prendre soin de toi aussi, ajouta Caleb d'un ton ferme mais compatissant. Ils savaient tous les deux que j'avais besoin de repos, que ma santé mentale et physique étaient mises à rude épreuve par cette situation éprouvante. Malgré ma résistance, ils me guidèrent doucement vers la sortie, m'incitant à me reposer.

Les émotions se mêlaient dans mon regard, partagée entre mon désir de rester près de Weiss et la nécessité de prendre soin de moi-même. Après avoir cédé aux insistances de Selena et Caleb, je me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une douche salvatrice. L'eau chaude ruisselant sur ma peau fatiguée apportait un léger réconfort.

Une fois sortie de la douche, je me retrouvai devant la table de la cuisine, mais aucun aliment ne parvenait à apaiser mon appétit inexistant. Mon estomac noué refusait toute nourriture.

Dans un soupir résigné, je décidai de m'allonger sur le canapé, laissant mes paupières lourdes se refermer doucement. La fatigue accumulée pesait sur mes épaules, m'entraînant dans un sommeil qui semblait être la seule échappatoire à mes tourments.

Alors que j'étais plongée dans un sommeil profond, des voix familières commencèrent à résonner dans mon esprit embrumé. Au début, je crus rêver, mais les rires joyeux d'Aren me parvinrent distinctement, me tirant lentement de ma torpeur. Mon cœur s'emplit d'une chaleur réconfortante à l'écoute de ces éclats de bonheur, mais une anxiété sourde s'insinua en moi.

D'un bond, je me redressai sur le canapé, l'esprit encore embrumé par le sommeil. Les rires semblaient se rapprocher, m'incitant à me lever précipitamment. Un mélange d'excitation et d'appréhension m'envahit alors que je me dirigeai rapidement vers la chambre.

Arrivée devant la porte entrebâillée, mon cœur battait la chamade. Le regard éveillé de Weiss croisa le mien, et un instant de silence pesant s'installa entre nous. Malgré l'envie irrépressible de le rejoindre, une barrière invisible me retint à l'entrée de la chambre, figée par l'incertitude et la peur.

Je restai là, immobile, Selena et Caleb finirent par remarquer ma présence. Leurs regards bienveillants se posèrent sur moi, sans un mot, ils s'approchèrent pour prendre Aren avec eux, voulant offrir à Weiss et moi un espace de tranquillité.

Cependant, une bouffée de panique m'envahit à l'idée de me retrouver seule avec Weiss. Je les arrêtai, les suppliant silencieusement de rester à mes côtés.

Caleb se tourna vers Weiss avec une expression empreinte de respect et d'admiration. Ses paroles résonnèrent dans la pièce, créant un silence chargé d'émotions.

— Layla est un véritable ange. C'est grâce à elle que tu es en vie aujourd'hui. Ces mots, prononcés avec une sincérité palpable, me firent rougir de gêne. Le regard profond de Weiss posé sur moi semblait transmettre une reconnaissance silencieuse, faisant naître en moi un mélange complexe d'émotion.

Puis, c'est au tour de Selena de prendre la parole, sa voix douce et apaisante résonnant dans la pièce.

— Weiss, je t'en prie, repose-toi bien. Nous aurons l'occasion de discuter plus tard de ce qu'il t'est arrivé. Son ton rassurant et maternel enveloppa la pièce d'une aura apaisante, laissant entrevoir la promesse d'échanges futurs pour éclaircir les mystères qui entouraient l'événement qui avait bouleversé la meute.