The Curfew

The Sunrise: Chapitre 12 (hellohellohello)

-Cara a voulu tout garder ici. Elle voulait recommencer une nouvelle vie, dit-il impassible, les bras croisés.

-Et toi?

-Moi aussi. Sauf qu'au lieu de les laisser ici, j'ai tout brulé.

Je trébuche en voulant reculer, et avale de travers.

-Ah génial! C'est cool...

Un silence pesant règne et je sens le regard lourd de Daisy sur moi.

Je commence à me sentir mal à l'aise, alors je sors et descend les escaliers jusque dans la cuisine en ne jetant aucun coup d'œil au salon. Je ne sais pas ce que je dois penser de cette maison. Honnêtement je flipperais ma race d'habiter ici.

Daisy arrive derrière moi, bizarrement détendue.

-T'es pas choquée? Je demande, sceptique.

-Nan. Ce n'est pas la première fois que je viens ici, tu sais. J'étais choquée, moi aussi, mais plus maintenant. (Elle s'empresse de changer de sujet) Bon... on bouffe quoi? Parce que moi je crève la dalle. Après avoir couru et pédalé et parlé et te supporter... j'en peux plus!

-C'est même pas toi qui a pédalé.

Elle me fixe et feule tel un chat enragé. Je m'apprête à répondre quand Aaron descend.

-Euh... il y a des œufs dans le frigo si vous voulez.

-Ça fait combien de temps qu'ils sont là dedans? Je demande, méfiante.

-Pas longtemps. La dernière fois qu'on est venu c'est quand tu étais malade. Il y avait des inondations donc on est venu faire des travaux.

Je hoche la tête en me rappelant ce que Cara m'avait dit.

-June tu prépares à manger, me dit-elle, sévère, puis elle se tourne vers Aaron en battant des cils. Et toi, tu te reposes car tu as fait beaucoup d'exercice aujourd'hui. Moi je vais prendre une douche. Adieu!

-À tout jamais, dis-je entre mes dents avant de me retourner pour prendre une casserole.

Aaron rit et arrive à côté de moi pour me donner trois œufs.

-On fait une omelette? Me demande t-il.

Je fixe les œufs, choquée. Je vais cuisinier avec Aaron? Je me gifle pour vérifier si je rêve ou non mais je ne mesure pas ma force et me tape trop fort.

-Oh mon dieu, ça va? Dit-il, choqué.

-Ça va... je répond, un peu sonnée. Au moins je sais que je ne rêve pas.

Il me fixe, inexpressif, comme si il n'avait pas très bien compris ce que je venais de dire. Puis après cinq secondes, il clignote des yeux et fait un demi-sourire. Il se tourne pour prendre un bol et un fouet comme si de rien n'était mais je suis sure qu'il a compris.

Je ne sais pas si il réalise à quel point il me semblait inaccessible quand on était encore au lycée ensemble. Son mutisme, tout ça, c'était trop sérieux pour moi. Aujourd'hui encore il est loin. Mais ce sentiment s'est atténué quand je suis entrée dans cette maison.

-Ne déteste pas Daisy, me lâche t-il d'un coup.

Ouh là. Je ne réponds rien et commence à huiler la casserole.

-J'ai remarqué la manière dont elle te provoque constamment, continue t-il. Mais ne fait pas attention, elle n'a que quatorze ans. Elle est comme ma petite sœur, pour moi. Je la connais depuis qu'elle est née. Crois moi, elle fait ça parce qu'elle est jalouse de toi.