Chapitre 43 : Tu es à moi ! Partie 1

215 5 0
                                    


Une fois de plus, la Luna hante mes rêves, je suis accroupie dans l'herbe et je contemple ce paysage que j'ai tant visité dans les souvenirs de Hash et qui pour une raison ou une autre me paraît terriblement familier. Je n'ai pas besoin de me retourner, je reconnais le bruit de son pas feutré qui s'approche dans mon dos.

Quand elle s'assied à côté de moi je n'ose plus bouger.

— Adali, vas-tu m'ignorer une fois de plus? me demande-t-elle en me caressant la joue du dos de sa main.

— Ce n'est qu'un rêve, parlait avec le produit de mon imagination ne me mènera à rien...

— Je crois que si tu étais vraiment certaine que ce n'est que ton imagination, tu ne t'interdirais pas autant de me parler.

Touché!

Me voilà en train d'argumenter contre mon propre rêve, on frôle l'absurde!

— Je sais que tu as beaucoup de questions à me poser, ma chérie regarde-moi.

Je serre les dents et m'obstine à fixer le paysage.

— C'est vrai que j'ai des questions... et des reproches! Plein de reproche! j'ajoute précipitamment.

— Je sais ma chérie, tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir, j'aurais tellement aimé être une meilleure mère pour toi.

— Être une mère pour commencer, ça aurait déjà été pas mal! dis-je, sardonique.

Cette fois-ci, c'est son tour de contempler le paysage et de s'assigner au silence.

Une légère pointe de culpabilité m'envahit et je me mords la lèvre en la voyant couvrir sa bouche, je la soupçonne d'étouffer un sanglot qui menace de s'échapper de ses lèvres.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit?

— J'ai voulu te le dire, tous les jours. Mais le temps n'était pas venu.

— Ça n'a vraiment aucun sens.

Comme de son vivant, elle attrape une mèche de mes cheveux pour la lisser entre ses doigts.

— Un jour tu comprendras, tu retrouveras ton frère et vous comprendrez tous les deux.

Je me demande s'il est normal que les larmes coulent le long de mes joues, tout me semble tellement réel...

— Est-ce que je rêve vraiment, je peux faire ce que je veux?

— Bien sûr ma chérie, tout ce que tu veux.

— Dans ce cas tu veux bien me prendre dans tes bras, je veux dire, comme le ferait ma mère?

Cette fois-ci elle n'essaie pas de retenir le trémolo dans sa voix, une espèce de plainte lui échappe quand elle me serre de toutes ses forces contre son cœur.

— Je t'aime mon bébé! De toute mon âme!

— Tu crois aussi que je suis destinée à détruire le monde tel qu'on le connaît.

Je ne sais plus très bien quand j'ai posé ma tête sur ses genoux. Mais je ne me souviens pas m'être déjà sentie aussi bien auparavant.

— Oui. Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose...

— Ce n'est pas ce qu'il a dit!

— Adali, ton père est comme tous les autres, victimes de sa propre nature, c'est contre cette même nature qu'il a lutté toutes ces années au point d'en détruire notre famille. Elle lui impose de se méfier de toi, de se méfier de tous ceux qui mettent en péril le règlement. Mais il ne te déteste pas, bien au contraire...

L'Oméga et L'AlphaWhere stories live. Discover now