Chapitre 11

241 20 74
                                    

— Alors ?

— Comment ça alors ?

Oscar eut un long soupir.

— Les ingénieurs m'ont dit que Zak t'avait demandé de rester.

Tyana haussa les épaules.

— Rien de grave.

— Si tu le dis...

— Ne t'inquiète pas Oscar, il ne s'est rien passé.

— Et c'est pour ça que tes yeux sont pleins de larmes ?

— Je ne pleure pas...

La fin de sa phrase se noya dans un sanglot, laissant l'Australien complètement démuni. Il la prit doucement contre lui et la serra dans ses bras. Sa main passa spontanément dans son dos qu'il frotta légèrement, dans une tentative désespérée de calmer les pleurs de la jeune femme.

— Ça va aller, Tyana, je suis là. Je suis là, réitéra-t-il comme une promesse.

— Tyana, tu es là ?

Oscar remarqua alors que Jean Cassidy esquissait un sourire narquois en les voyant ainsi, sourire qui se décomposa immédiatement en comprenant la situation.

— Tyana ? Mon trésor ?

Les deux hommes échangèrent un regard impuissant.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Jean à mi-voix.

— Je ne sais pas, je n'étais pas là. Je sais juste que Zak lui a demandé de rester.

L'ancien pilote se figea. Zak ne l'avait quand même pas ...?

— Tyana, ma chérie, tenta-t-il à nouveau.

— Il... il m'a demandé pourquoi je devais aller chez le médecin à Paris... réussit-elle à articuler.

L'homme se détendit légèrement.

— Tu lui as expliqué ?

Tyana acquiesça péniblement, s'accrochant un peu plus à Oscar pour ne pas sombrer.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda à nouveau le pilote McLaren.

— Rien.

Jean haussa les sourcils, dévisageant tendrement sa petite-fille.

— Quand les choses t'impactent autant, il est difficile de faire comme si elles n'existaient pas.

— Ça ne m'impacte pas.

Le regard de son grand-père se perdit tristement dans le vide. Il pensait que sa petite-fille avait dépassé le stade du déni. Son regard s'embrouilla de larmes. Il sentit une main se poser sur son bras et cligna des yeux.

Le brun qui tenait toujours son trésor dans ses bras le contemplait avec des yeux où brillaient la compassion et la bienveillance.

— Tout va bien ? articula-t-il en silence.

Touché, Jean hocha néanmoins la tête. Oscar lui semblait brillant, attentionné et empathique. Il avait naturellement confiance en ce garçon, il prendrait soin de Tyana. Il n'en doutait point quand il remarquait l'air détendu de la jeune femme dans ses bras. Peut-être se voilait-elle encore la face mais lui le sentait. Un doux sourire prit place sur son visage ridé.

— Allons dans sa chambre, proposa-t-il. Elle a besoin de se reposer.

Oscar acquiesça et entraîna doucement Tyana vers sa chambre sous le regard attendri de Jean. Il la mena à travers les couloirs sans la lâcher, l'amena jusqu'à son lit où il la lâcha. La main de Tyana s'empressa d'agripper la sienne et ses joues s'empourprèrent. Il ferma les yeux, profitant du contact de leurs peaux, oubliant la présence du grand-père de cette dernière qui décida de s'éclipser en refermant discrètement la porte derrière lui.

Calmant - Oscar PiastriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant