04 Juin 2022

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Le grand départ, enfin ! Ma mère est venue nous chercher. Et bien évidemment, Nikolas n'est jamais prêt à l'heure.

Il est encore dehors, en train de recevoir une tonne de consignes de la part de ses parents surprotecteurs. On pourrait croire que leur fils chéri part pour un périple sans retour, sérieux. Je suis sûre qu'ils vont l'appeler toutes les cinq minutes pendant toute la durée de nos vacances, c'est la première fois qu'ils ne viennent pas avec nous. Ça doit être chiant d'être un gosse de riche.

Finalement, Niko entre enfin dans la voiture et on dit au revoir à Lulani et Robert, dont les yeux globulent d'inquiétude et de larmes prêtes à arroser la forêt amazonienne. Il s'installe à côté de moi, et ma mère nous regarde dans le rétroviseur avec un léger sourire. Geste qui me fait remarquer à travers son reflet que les premières repousses blondes de sa coloration châtains clairs commencent à apparaître. C'est dans ce genre de petit détail que notre lien de sang me revient à l'esprit.

La voiture est silencieuse, Nikolas a le mal du transport, alors il préfère dormir avec ses écouteurs aux oreilles. Il y'a également Laurence qui ronfle à en baver sur mes genoux - C'est dégueulasse, seulement la balancer par dessus bord n'est pas une trés bonne idée - Je décide donc de passer le temps en observant le paysage qui défile par la fenêtre, laissant mon esprit vagabonder. Mais ma mère interrompt mes pensées en me posant une question sur Niko et moi.

« Alors, ça avance entre vous ? »

« De quoi tu te mêles ? » calme, et claire.

Après tout, c'est notre histoire, pas la sienne.

Elle ne répond pas, tant mieux.

Le voyage a été long, mais ça y est, on est enfin arrivés à destination.

Dès qu'on sort de la voiture, on est accueillis par une vue époustouflante, notre charmant chez-nous, avec ses murs blanchis à la chaux et ses volets en bois décoré d'un fond marin. Et oui, la maison, l'air frais de la mer et l'absence de pollution de la ville. Que peux-t-on rêver de mieux ? Dis-moi.

Une vague d'excitation m'envahit. J'ouvre précipitamment la portière, un grand sourire aux lèvres, et je cours vers le grand bleu. Mon corps s'écroule directement dans le sable. J'ai besoin de sentir la douceur granuleuse sous mes doigts, de respirer l'odeur salée de l'océan, de laisser le bruit des vagues m'emporter loin de tout. Je ferme les yeux et je me laisse aller, laissant la brise et le soleil caresser ma peau. Je sens quelqu'un s'allonger à mes côtés. Nikolas. Je sens sa présence, son odeur familière mêlée au sel marin. Puis, sans un mot, il pose sa tête sur ma poitrine. On reste comme ça, silencieux, à écouter le bruit des vagues et à sentir les rayons sur notre peau. C'est comme si l'univers s'était arrêté, juste pour nous deux.

Et dans cet instant, je sais que je suis exactement là où je veux être.

La journée touche à sa fin et je sors de la douche, enveloppée dans une serviette moelleuse. En sortant de la salle de bain, je décide de m'asseoir auprès de Nikolas sur son lit. Il est en train de scroller son téléphone, l'air détendu.

« Tu continuera ton porno plus tard, j'ai besoin de toi pour me passer un coup de sèche cheveux là » Je lui lance un sourire espiègle, pensant qu'il acceptera sans problème. Mais au lieu de ça, il lève un sourcil avec un petit sourire en coin. « T'as cru j'étais ta boniche ou quoi ? » dit-il d'un ton taquin. Je lui réponds sur le même ton, « Eh bien, oui, un peu.»  Il rit doucement avant de me pousser gentiment la tête avec son doigt. 

Je me redresse, un sourire joueur aux lèvres, et attrape l'oreiller à côté de moi. Sans un mot, je le lui mets devant le visage. Il lève les mains en signe de reddition,  « Sale psycho ! » et on éclate de rire tous les deux. 

Après m'être complètement séchée de la tête aux pieds, je décide de me changer. Fouillant dans la valise de Niko, je déniche un tee-shirt extra-large qui me servira de robe de nuit. 

« Je peux ? » 

Personne n'a le droit de toucher aux affaires de son père, sauf moi. Mais je juge toujours bon de lui demander la permission avant.

Il hoche la tête en silence, acquiesçant.

Je laisse donc ma serviette tomber le long de mon corps.

Oui, Niko m'a déjà vu nue d'innombrable fois et vice versa. Y'a rien qui choque.

 Alors que je termine de m'habiller, ma mère apparaît sous la porte pour annoncer que le dîner est prêt. On quitte la chambre ensemble pour nous diriger vers la table où nous attend un festin de plats italiens délicieux. L'odeur des herbes fraîches et des sauces tomate me met l'eau à la bouche, et je suis impatiente de me régaler. Pendant le repas, la conversation tourne autour de Niko et de ses éventuelles relations amoureuses. Je sens mon estomac se nouer à l'idée de ce qu'il pourrait répondre. Quand il dit d'un ton nonchalant que personne ne l'intéresse pour l'instant, je ressens un mélange de soulagement et de déception que je peine à dissimuler. 

Le regard insistant de ma mère me met mal à l'aise, et je m'efforce de paraître détendue en mâchant bruyamment ma nourriture.

Quand est-ce qu'elle décidera d'arrêter de gâcher ma vie ?

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 06 ⏰

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