Quand le coeur prend la bonne direction

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Le lendemain, Léa me donne des nouvelles de Maxime Lebon. Elles ne sont pas trop mauvaises, son malaise étant lié aux effets secondaires de son traitement mais il va devoir rester en observation plusieurs jours, au moins jusqu'à ce qu'une autre médication, destinée à contrer ces effets de bord, donne des résultats.

- Je dois te faire deux aveux Léa. Si tu es prête à les entendre, je sais que tu es fort occupée avec ce qui arrive à Maxime et je ne veux pas t'accabler encore plus avec des choses compliquées à comprendre. Du moins, pour ce qui est de l'une des deux révélations.

- Oh, tu sais, au point où j'en suis...

Bien entendu, je ne compte pas un instant lui révéler les détails que Maxime m'a donné sur sa maladie. D'autant que, de détails, je n'en ai pas vraiment, juste que les choses empirent. Au vu de ce qui s'est passé hier, je suppose qu'elle finira par le savoir mais, si le souhait de Maxime est de ne pas l'en informer, je décide de ranger ça dans la catégorie des secrets médicaux.

- J'ai eu une petite discussion avec Maxime hier, par hasard dans le couloir de l'école, un peu avant son évanouissement. Je retire tout ce que j'ai dit à son sujet. Il a, effectivement, bien changé. On n'a pas eu l'occasion parler beaucoup mais tu peux lui dire qu'il a ma bénédiction et que, si vous êtes heureux à deux, je serais, moi aussi très heureux. Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites et j'espère sincèrement que nous pourrons rester amis.

- Mais Greg, avec ce que tu m'as dit hier, je pensais que... 

- C'est là qu'intervient la deuxième chose que j'ai à te révéler.

- Tu m'inquiètes.

- J'ai eu quelques aventures après notre séparation mais, c'était surtout pour essayer de te faire du mal et, au final, c'est à moi que j'en ai fait. D'une certaine manière, cela m'aura permis de mieux connaître mes attentes, mes aspirations en terme de relations affectives. Et, pour moi, ce qui est plus important que tout, c'est vraiment l'amour. 

Je repense aux mots qu'utilisait Maxime pour nous qualifier hier après-midi et "mièvrerie" revient en premier. Il n'avait vraiment pas tort à mon égard. 

Je continue :

- Je ne me rendais pas vraiment compte jusqu'à ce weekend mais, j'ai rencontré quelqu'un avec qui les choses se sont un peu précipitées. Quelqu'un que je n'aurais jamais pensé voir autrement que comme ami. Samedi soir, tout s'est déclenché et la chaleur des sentiments que je ressens, ce que cette personne me renvoie et toute la complicité qu'on a pu avoir, avant même de sortir ensemble, c'est ce qui se rapproche le plus de mes attentes. Je dois avouer avoir été transporté par tout ça et, même si avant-hier, j'entrevoyais le fol espoir de tout recommencer avec toi, je pense qu'inconsciemment, j'étais déjà passé à autre chose. Et cet autre chose, je veux lui donner une chance. Je pense que je pourrai construire quelque chose de solide et de beau où je me sentirai heureux. Recommencer avec toi, c'est mettre ça en péril, pas par ta faute mais, par la mienne. Je ne dis pas qu'il faut fuir les problèmes, je sais qu'en amour, il y a de l'adversité et s'aimer, c'est y faire face à deux. En choisissant d'explorer cette nouvelle piste, je ne choisis pas la solution de la facilité. Au contraire, crois-moi. Mais, ta place est avec Maxime, il a besoin de toi, il t'aime.

Les yeux embués, Léa ne sait pas quoi répondre.

- Greg, que c'est compliqué tout ça. Mais j'ai l'impression de te retrouver, le petit homme tout doux que j'ai tant aimé.

- Et détesté aussi...

- C'est pour ça que c'est si compliqué. 

- Pour le coup, Lebon est quand même vachement plus viril que moi. J'ai pas ses muscles et sa carrure ah ah. J'espère qu'il sait être doux aussi.

Fin de soirée pour amitié naissante.Where stories live. Discover now