chapitre 2 :

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Le roi était allongé et attendait que sa femme dont il ne se souvenait plus du nom finisse de se préparer pour la nuit. Ils avaient une conversation à propos de l’avenir des princesses : 
- Cher époux, nous sommes d’accord que vous avez prévu quelque chose d’autre que des mariages ? 

- Comme quoi, un banquet de victoire ? oui, ma vieille épouse ! Nous aurons un banquet ! 

- Non ! Je ne parle pas de ce genre de choses. 

- Parlez sans détour, ma chère amie. Je n’aime pas quand vous vous mettez à parler à demi-mots, comme si cela allait adoucir la dureté de vos pensées. 
  - Très bien. Nous ne pouvons pas envoyer nos filles se marier avec les trois fils de nos ennemis ! C’est inacceptable ! 

-Ce ne sont plus nos ennemis, corrigea le roi avec un sourire satisfait sur les lèvres tandis qu’il engloutissait sa dernière coupette de vin avant de dormir. 

- Je m’inquiète pour mes filles ! Vous ne pouvez pas me le reprocher. Je m’en voudrais si nous les envoyons comme ça, devenir les épouses de ces sauvages ! Nous avons passé les trente dernières années à essayer de tous les tuer, y compris dans leur sommeil, si cela était nécessaire, et aujourd’hui nous devons faire dormir nos enfants dans les mêmes couches qu’eux ! 

- C’est ce qui se passe lorsqu’une guerre se termine, Lary…. 

- …. Marie, je m’appelle Marie….

- …. Des accords sont trouvés et des épousailles sont faites. C’est ainsi. 

- Je m’y oppose. 

- Vous avez passé les vingt dernières années à me demander de mettre fin à cette guerre et lorsque c’est fait, vous me reprochez de l’avoir fait… j’ai du mal à vous suivre. 

- Ne faites pas celui qui ne comprend pas. 

- Ces épousailles sont pourtant l’occasion pour vous de voir partir cette enfant qui vous offusque grâce à sa simple présence. Vous devriez vous réjouir. 

- Vous offrez une place à cette fille dans la famille qu’elle ne devrait pas avoir. Elle ne devrait pas épouser de prince. Elle devrait épouser un forgeron ou un palefrenier et lui faire des rejetons bâtards comme elle. 


Le roi se redressa sur le lit et regarda longuement sa femme, assise à l’autre bout de la pièce, devant la seule fenêtre de la chambre : 
- Dites-moi : que reprochez-vous à cet enfant ? s’enquit sincèrement le roi.

- C’est une bâtarde ! Ne faites pas celui qui est innocent. 

- Non, très chère.

- Lorsque vous me l’avez rapportée d’une expédition au lointain, il y a 16 ans, je ne pensais pas que vous voudriez la garder. Mais j’ai dû faire l’immense effort de l’élever moi-même, comme mes deux filles. Elle a pris de plus en plus de place dans nos vies et aujourd’hui, non seulement, elle n’épousera pas un duc, mais elle épousera un prince ! Ce sont des positions sociales trop élevées pour une fille des rues comme elle. 

- Nous étions en temps de guerre et ça n’aurait pas été humain de ma part de laisser la petite mourir de faim ! 


La reine s’emporta et fit écarter le tabouret sur lequel elle était assise. 
- D’autres auraient mis fin à ses souffrances ! Ce n’était qu’un bébé et vous en aviez tué beaucoup d’autres avant elle ! hurla-t-elle désespérée. Je me demande toujours pourquoi elle ! 


Le regard de la reine se transforma en un océan déferlant de haine et de rancœur. 
- Vous devenez folle, ma pauvre fille. Vous avez toujours voulu tuer cette fille depuis qu’elle est arrivée au château. Ne faites pas comme si j’avais tort. Vous savez pertinemment que j’ai raison. Les espions m’ont rapporté toutes les fois où vos tentatives ont échoué. 

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⏰ Last updated: Mar 26 ⏰

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Les Chroniques d'une Reine _ Réécriture | Tome 1 |Where stories live. Discover now