Pandore

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Je me suis souvenu des rires, des secrets partagés, des aventures imaginaires. Les mots prononcés alors semblaient si simples, mais ils étaient gravés dans ma mémoire comme des joyaux précieux. Certains étaient des caresses verbales, des encouragements qui m'avaient poussé à grandir et à m'épanouir. D'autres étaient des critiques ou des jugements qui avaient laissé des cicatrices invisibles.

Je me tenais debout dans la rue, repensant à la douceur de ma mère qui me laissait rêver des heures durant. j'avais besoin de laisser libre court à mon imagination, regarder la nature, écouter le chant des oiseaux, j'étais ici et ailleurs. J'étais le soleil et les étoiles perchées sur le toit du monde à observer l'immensité d'un monde coloré.

J'écoutais le silence d'un père pour qui j'étais transparent, il me transmettait une grande tristesse permanente. Le genre d'émotion lourde à porter, qui se lit sur un visage et ne peut tromper votre regard.

Et maintenant je me rendais compte que le temps était passé, j'avais grandi dans un environnement qui avait délaissé les émotions qui m'étaient si chères. Je ressentais ce grand vide qui consiste à réussir aux yeux des autres en oubliant ce qui me fait vibrer.

J'ai eu l'envie de prendre mes jambes à mon cou et fuir ce mauvais rêve...

C'était comme si j'avais marché toute ma vie sur un chemin tracé par d'autres, sans jamais prendre le temps de m'arrêter et de contempler les étoiles. Les émotions étaient devenues des mots abstraits, des concepts lointains. Je me demandais si j'avais vraiment réussi, si cette vie que je menais était la mienne ou celle que l'on attendait de moi.

Je soupire, je tente de relâcher toutes ces images d'un lointain passé. Qu'est-ce que je pouvais bien y faire de toute façon? Je me construis ainsi avec et parfois sans, mais qui peut combler les vides de mon cœur? Qui peut guérir les blessures d'un enfant à cette époque? 

J'avais ouvert la boîte de Pandore.

Les évènements se sont précipités, le train était en marche.

J'étais à peine à l'entrée du village que tout se mélange dans ma tête.

Je reprends ma marche, je ne comprends pas pourquoi aujourd'hui toutes ces choses reviennent sur le tapis. Après la panne de ma voiture et la rencontre de Catherine me voilà de nouveau entrain de fixer l'horizon et revoir les périodes de ma vie plutôt douloureuses.

Si Dieu existait, il n'aura pas choisi pire moment pour une introspection. Je commence à croire que les choses s'acharnement sur moi!

Je marche d'un pas lourd, la difficulté est réelle, je passe devant les maisons tel un fantôme espérant ne croiser personne.

J'arrive enfin aux portes de l'école, c'est ici que je deviens un exemple, un modèle pour ces enfants. J'hésite tout à coup à revenir dans ce vieux schéma qui consiste à faire semblant ou dois-je être moi simplement? 

Je pousse le portail, je pénètre dans la cour animée comme un tableau vivant. Les enfants s'éparpillaient, leurs rires et leurs cris emplissant l'air. J'étais là, au milieu de ce tourbillon de vie, me demandant comment j'en étais arrivé là.

Je me suis installé dans la salle des professeurs, observant les murs couverts de dessins d'enfants. Leurs rêves, leurs espoirs, leurs peurs... tout était là, tracé au crayon de couleur. Et moi, qu'avais-je à offrir ?

Je me suis dirigé vers ma classe, je me suis assis, un long  moment de silence. Puis sans réfléchir, je me suis tourné vers le tableau.

Alors, j'ai pris un feutre et j'ai commencé à dessiner. Un arbre majestueux, ses racines plongeant profondément dans l'obscurité de la terre. Des oiseaux en vol, leurs ailes déployées vers l'infini. Des branches qui tentaient désespérément de toucher le ciel et au sommet de l'arbre, une étoile brillante, comme un phare pour ces enfants en quête de sens.

Quand les élèves sont entrés dans la salle, leurs yeux se sont écarquillés devant le dessin. « C'est magnifique ! » s'est exclamée Émilie. Léo a souri timidement, et Lucas a hoché la tête, comme s'il comprenait.

J'ai raconté l'histoire de l'arbre aux enfants. Comment ses racines puisaient dans le passé, comment ses branches s'étendaient vers l'avenir. Soudain, je prenais conscience qu'en chacun de nous une part  d'obscurité existait, il fallait l'accepter mais aussi une part de lumière... un savant équilibre!

 un savant équilibre!

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⏰ Last updated: Mar 28 ⏰

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