Du rêve à la réalité

l'illusion

 Ça faisait maintenant presque deux bonnes heures qu'il marchait sur ce chemin, des douleurs et une légère fatigue commençaient à se faire ressentir.

Face à lui, se dressaient ses juges, des observateurs silencieux qui le regardaient avancer difficilement.

La sentence est inéluctable, la fatigue empêchait toute colère et l'envie de se soustraire.

Il revoyait alors toutes ses situations où les mots ont dépassé les paroles, cette fierté déplacée qui l'a emporté sur sa raison .

Pourquoi est-ce si difficile de reconnaître ses tords face à ceux que l'on aime finalement ?

On y voit un signe de faiblesse, mettre un genou à terre et ne plus être celui qui sait tout, qui ne fait aucune erreur...Finalement je ne serai qu'un homme avec tant de faiblesses.

"Un homme ça ne pleure pas, un homme est fort!" entendait-il comme une vieille rengaine du passé.

Arrivé sur une partie haute de son chemin, il s'arrêta pour observer. Une ligne de montage dressée devant lui...Chacune ancrée solidement dans le sol, grandissait jusqu'à toucher le ciel dans un silence accusateur. Il était au centre du regard des plus grands de ce monde, des plus anciens.

Ces grands sages n'avaient qu'une mission, écouter les hommes qui avaient le courage de laisser parler leurs cœurs. Ici et maintenant le ciel comme seul témoin, l'homme redescend de son trône.

Ici et maintenant, l'homme se doit de lever la tête pour voir et observer que le monde n'est pas à ses pieds.

Sa respiration s'accélère, plus profonde teintée d'une émotion de tristesse qui venait du cœur.

Des images de son enfance, des mots difficiles où il a ressenti une grande solitude, un manque d'amour si profond reviennent soudain.

Le film de la vie se rejoue sans filtre, les verrous du cœurs se sont ouverts .

Je déverse à l'Univers et au Ciel toute mon intimité, je ressens ses émotions me transcender. Je voudrais garder cela en moi, mais mon cœur est littéralement en éruption. Une forte chaleur, des tourbillons dans la poitrine, mes souvenirs veulent avouer qui je suis vraiment.

Je revois toutes ces personnes qui sont entrées dans ma vie, toutes avaient un rôle à me faire grandir et comprendre qui je suis.

Cependant, les messages n'étaient pas assez clairs pour moi car me voilà face à moi même dans ce moment si singulier.

Toute cette colère que j'ai nourrit, qui a conforté ma fierté et bâillonner mon cœur. Je me suis puni moi même et avec cette arme redoutable qui est la fierté, j'ai blessé ma vie.

Je me sens vide, je ne sais plus qui je suis. J'aimerai crier au monde que je suis désolé et que j'ai été mauvais...les prendre dans mes bras et leur demander pardon, pardon de vous avoir blessé, pardon de t'avoir laissé partir, pardon d'avoir été odieux !

Tous s'écroule autour de moi, mes certitudes, ma façon de penser, mes principes d'éducation qui s'opposent au lieu sacré où je me retrouve malgré moi...Tout ici est liberté et grandeur, tout ici est harmonie de la Terre vers le ciel, tout ici est parfum et couleur...

Pourquoi avoir fait de ma vie un carcan si rigide me privant de tous mes sens ?

Soudain ,une petite voix se fait entendre,

« Si tu as vécu la souffrance, tu peux désormais vivre l'Amour»...comment vivre l'Amour sans connaître la souffrance...

L'homme se tenait là, les yeux fermés, laissant la voix intérieure guider ses pensées vers un avenir plus clément. Il ouvrit les yeux, les larmes ayant tracé leur chemin sur ses joues, non pas de tristesse, mais de libération. Il savait maintenant que le chemin de l'amour n'était pas pavé de regrets, mais d'acceptation.

Il prit une profonde inspiration, sentant l'air frais des montagnes remplir ses poumons, comme pour purifier son être tout entier. Il fit un pas en avant, puis un autre, chaque mouvement le rapprochant de la réconciliation avec son passé.

« Je suis prêt », murmura-t-il.

Avec cette simple affirmation, il sentit le poids de ses erreurs s'alléger. Il n'était plus seul; la nature elle-même semblait l'accompagner dans sa démarche, le vent chantant une mélodie douce et encourageante.

Il descendit de la montagne, non pas en tant que juge de lui-même, mais en tant qu'élève de la vie. Chaque pas était un engagement envers un nouveau départ, une promesse de pardonner et d'être pardonné.

En bas, le monde continuait de tourner, indifférent à sa transformation. Mais pour lui, tout avait changé. Il était prêt à ouvrir son cœur, à partager son amour sans crainte, à embrasser ses faiblesses et à célébrer sa force retrouvée.

Et dans cet élan d'humanité, il retrouva la paix.