Le réveil

15 0 0
                                    

Je reviens doucement à mes esprits, j'ai toujours toutes ces images de ma vie qui se brouillent dans ma tête.

J'entends de nouveau ce bruit qui me fait revenir sur Terre .Un klaxon qui raisonne dans ma tête comme une sirène d'alarme qui m'indique la fin du round.

Je détourne mon regards des lointaines montagnes et je vois deux lumières blanches qui m'éblouissent, une véritable agression.

Une femme s'approche de moi, elle est brune, les cheveux courts: « Monsieur, monsieur est-ce que tout va bien ? » Elle répète de nouveau, me questionne, je suis comme dans un état second.

J'ai perdu la notion du temps, je suis déboussolé comme au réveil après une sieste trop courte.

Je finis par répondre que tout va bien, j'étais sur ce chemin à pied pour rejoindre le village le plus proche. Ma voiture est en panne à environ cinq ou six kilomètres plus bas.

«Je m'appelle Catherine, désirez vous que j'appelle les pompiers vous n'avez pas l'air très bien ?»

Je m'empresse de lui répondre que tout va bien.

J'ai probablement sur estimé ma capacité en voulant rejoindre le village voisin en cette matinée d'hiver plutôt fraîche ! 

« Pouvez-vous me déposer au prochain village s'il vous plaît ? »

« Heu, si vous restez conscient tout le temps du trajet, je veux bien...ne faites pas de malaise, je serai contraint de vous réanimer une seconde fois» me répond elle avec humour.

« Non, ça devrait aller c'était un coup de fatigue »...ma fierté en prend un coup !

Je m'exécute, je regroupe mes esprits et je me dirige vers sa voiture. Une petite citadine de couleur turquoise, sympa j'ai l'impression d'être revenu dans les années 60 au temps des hippies ! Il ne manque que des grosses fleurs sur la carrosserie, un pantalon pattes d'eph et on aura droit à un contrôle salivaire si on croise les gendarmes.

Je m'installe dans la voiture, la chaleur de l'habitacle contrastant avec le froid mordant de l'extérieur. Catherine démarre le moteur et nous nous éloignons lentement du lieu de ma révélation. Je me sens encore étourdi, mais la présence de cette inconnue est rassurante.

Nous roulons en silence, le seul bruit étant celui du moteur et des pneus sur une route partiellement dégagée . Je regarde par la fenêtre, les paysages enneigés défilant comme les pages d'un livre qui faudra réécrire.

Après un court silence Catherine me réconforte d'une voix douce : « Vous savez, la vie nous met parfois à l'épreuve pour nous montrer ce qui est vraiment important. »

Ses mots résonnent en moi. Je hoche la tête, reconnaissant la vérité dans ses paroles.

« Depuis notre plus jeune âge nous tombons et à chaque fois nous devons nous relever. »

« Je pense que vous avez raison, parfois, il faut se perdre pour mieux se retrouver. » Je comprenais que ces évènements étaient nécessaires. 

Elle sourit, acquiesçant silencieusement.


Le reste du trajet se passe dans une contemplation mutuelle, chacun absorbé par ses pensées. Lorsque nous arrivons au village, je remercie Catherine pour son aide et sa compagnie.

Le village s'étend devant nous, ses ruelles étroites bordées de maisons en pierre. Catherine, avec son sourire énigmatique, me regarde. Je la remercie pour m'avoir accompagné tout au long du chemin. Elle secoue la tête, ses yeux pétillants d'une lueur mystérieuse.

« Ce n'est pas moi qu'il faut remercier ! » lance Catherine d'un air sûr. « C'est le vent qui nous a guidés, les étoiles qui ont tracé notre route. Nous ne sommes que des voyageurs éphémères, emportés par le souffle du temps. »

Je reste silencieux, absorbé par ses paroles. Catherine a un don pour exprimer l'inexprimable, pour trouver la beauté dans l'ordinaire. Elle me tend la main, et je la serre avec gratitude. Ensemble, nous entrons dans le village, nos pas résonnant sur les pavés ancestraux.

La contemplation mutuelle continue, nos pensées se mêlant aux murmures du vent. Et je réalise que parfois, ce sont les rencontres les plus fugaces qui laissent les empreintes les plus profondes dans nos cœurs.


Je venais de recevoir une grande leçon. Je la connaissais à peine et pourtant je ressens une telle gentillesse, une telle bienveillance que j'en avais oublié le plaisir de recevoir.

Je sens Catherine empreint d'une grande sagesse, d'un coté mystique. Elle me rappelle par ses paroles certains grands de ce monde qui avait cette justesse du verbe. 

Les mots, ces fragments d'âme, ne peuvent ils être des lames acérées et devenir des vérités erronées par la répétions? Mais à l'inverse ces mêmes mots délivrés avec amour ne se transforment ils pas en douces caresses, en un pouvoir de construire, de réussir... et même de guérir une âme?

Des souvenirs de mon enfance refaisaient surface...

Du rêve à la réalitéWhere stories live. Discover now