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Emmet baissa la tête, les yeux toujours clos, elle ne savait si c'était parce qu'il était en colère ou s'il avait honte. Mais elle n'attendit pas pour en savoir plus et reprit le chemin du retour au petit trot, de peur qu'il la retienne à nouveau.

Elle passa la porte d'entrée sans un regard en arrière et claqua la porte. Elle s'y colla en repensant à ce qu'il venait de se passer. Pourquoi faire semblant d'être sympas avec elle, pour se montrer ensuite aussi insultant ? Elle voulait qu'il quitte définitivement sa vie, elle aurait préféré ne jamais le rencontrer.

— Lorey? Tout va bien ? demanda son père alors qu'il rangeait les verres. Où est passé Emmet ?

Elle se tourna vers lui en essayant de se recomposer une expression neutre en haussant les épaules.

— Il rentre chez lui.

Puis, elle aida les autres à ranger ce qui restait sur la table. Ils se souhaitèrent bonne nuit puis Sandra et Lorey montèrent à l'étage. À peine touchèrent-elles le palier que la voix de Jo se fit entendre.

— Mon offre tient toujours Sandra. Si tu veux mon lit...

Il fit un sourire espiègle. Lorey leva les yeux au ciel et l'ignora en continuant son chemin en bougonnant.

— Merci, peut-être une autre fois !

Lorey put imaginer les yeux scintillants d'espoir de Jo. Sandra n'en ratait pas une.

Lorsqu'elle se mit à sa hauteur, son amie lui fit un clin d'oeil.

— N'en fait pas trop. Je suis sûr qu'un coeur dégoulinant bat dans sa poitrine.

Même si elle ne voulait pas aimer Jo, Lorey n'avait pas forcément envie de le voir se lamenter par la suite.

— Hm, hm...

Lorey poussa la porte en levant les yeux au ciel. Elle n'avait aucun pouvoir sur elle. Elle était son propre capitaine sur son propre navire et même un second ne discutait jamais ses ordres.

Soit !

Sandra parcourut la chambre des yeux en s'avançant vers le lit. En s'asseyant, elle demanda,

— Alors, cet Emmet ?

— Quoi ?

Elle attrapa son engin malveillant pour vérifier ses messages pour se redonner contenance face à cette soudaine question.

Il faudrait qu'elle lise des livres sur la psychologie. Ainsi, on arrêterait de lire en elle comme dans un livre ouvert. Sandra fit un grand sourire. Ses dents blanches et parfaitement alignées lui donnaient une beauté presque parfaite.

— Quoi, quoi? s'amusa Sandra, le sourire s'agrandissant. J'ai bien vu qu'il y avait un truc.

— Y a rien du tout.

Elle posa son téléphone un peu trop violemment et souffla en fermant les yeux. Sandra pencha la tête sur le côté.

— Aller, il te dévorait des yeux !

— Quoi ? Tu dis n'importe quoi. C'est qu'un connard mal léché!

— Oh vraiment ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Lorey se tourna vers elle, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, puis la referma, en fronçant les sourcils. Elle ne lui avait pas raconté qu'Emmet l'avait déshabillé pendant qu'elle était inconsciente, qu'il l'avait lavé... Puis, bordée nue dans son lit !

Son estomac fit des pirouettes. Sa gorge s'assécha. Elle ne pouvait pas parler de ça. C'était trop la honte. Et elle savait que son amie n'arrêterait pas de faire des tas de scénarios pour s'amuser et ensuite de lui lancer des piques à ce sujet.

Et puis cette dernière scène qu'il lui avait faite... Elle ne comprenait pas son comportement envers elle. Qu'est-ce qu'elle avait fait de mal ?

— C'est un connard, ça se voit non ?

— Moi je le trouve plutôt séduisant. Un peu sombre pour moi son allure, mais, va savoir, il peut être bon au lit.

Lorey leva les yeux au ciel.

— Faut que t'arrêtes avec ça.

— Et toi tu ferais mieux de te dévergonder. Tu vas finir vieille fille.

— Nan! J'attends le bon moment c'est tout. J'ai pas envie de faire ça avec n'importe qui. Et surtout pas avec ce type.

Contre toute attente, des images s'imposèrent à elle, elle ne put contrer son imagination de travailler pour elle et alors, elle vues Emmet l'embrasser, la toucher, la déshabiller. Un frisson la parcourut. Décidément, être à proximité de son amie était un gros problème. Il aurait mieux fallu qu'elle se trouve un hôtel ! Être seule l'aurait aidé à garder la tête froide et ne pas penser a lui de cette manière.

— Rho, je te vois Lorey! Tu as ta mine songeuse. À quoi tu penses dis moi ? À ses yeux ? À ses lèvres ? À son membre vir...

Lorey s'était jeté sur elle pour la faire taire.

— Arrête tes bêtises maintenant, sinon, je te ramène chez toi avec en prime un coup de pied au cul. Le sujet Emmet est clos. Il est même INTERDIT dorénavant. Je veux plus entendre parler de ce type.

Une lueur de compréhension, mêlée d'espièglerie s'allumèrent dans les yeux de Sandra. Elle hocha la tête pour acquiescer et Lorey la libera en se redressant.

— Maintenant au lit. Espèce de vilaine fille perverse.

Tatouage de Sang - Malédiction. Tome 1On viuen les histories. Descobreix ara