Chapitre 5

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J'ai beau ne jamais avoir rencontré Norman Osborn, j'ai l'impression de le connaître. Il faut dire que je vois sa tronche bien plus régulièrement que celle de mes amis ces derniers temps. Cet après-midi encore, alors que nous sommes rentrés chez les Stark j'ai la surprise de l'entendre de nouveau.

La télévision est allumée lorsque nous descendons de ma chambre. Peter va pour l'éteindre, mais je l'interromps pour écouter. Depuis hier soir, moment où les journalistes insinuaient que le pseudo accident avec le conducteur était de ma faute, la colère remplace la crainte. Ça m'agace profondément de savoir que cet homme n'hésite pas à casser du sucre sur mon dos, à déguiser des meurtres en expériences dont il n'était soit disant pas au courant ; tout ça pour tourner la situation à son avantage. Et ça continue encore maintenant, alors qu'il se pose de nouveau en victime.

— Les plaintes sont tout de même légitimes, après tout, c'est vous qui êtes à la tête d'Oscorp, endroit d'où a été extraite cette jeune fille.

— Si vous voulez trouver un coupable, condamnez les chercheurs qui menaient ces expériences ! s'exclame-t-il au travers de la télé. D'ailleurs, il me semble que ses parents y travaillaient, ils étaient forcément au courant de ce qu'ils faisaient. La responsabilité, elle incombe à ceux qui agissent, et à eux seuls, c'est ce que je m'évertue à répéter. Mais non, c'est plus simple de considérer que cette adolescente est la victime dans l'histoire. Juste au cas où, je tiens à rappeler que les quelques images de sa sortie ne montrent aucune séquelle, je n'ai aucune idée de la façon dont elle a acquis ces étranges pouvoirs qu'elle possède, c'est peut-être même de naissance ! Pour moi, tout ça est une machination qui avait pour but ultime de nuire à Oscorp Industries.

Bah voyons.

J'ai envie de lui hurler que je n'aurais jamais hérité de tout ça s'il n'avait pas créé un être qui a tué mes parents de sang-froid, avant de me refiler son fardeau. Mais à quoi bon. Ce Norman n'est pas face à moi.

Doucement, Peter passe ses doigts sur mon poignet, avant de les faire glisser vers ma paume. Quand j'écarte les miens pour les joindre aux siens, je réalise que j'avais les poings serrés à m'en faire blanchir les phalanges, ce que mon petit-ami avait visiblement remarqué avant moi.

— Il m'énerve tellement, je lance en éteignant finalement la télévision.

— Il aboie, mais ne mord pas, commente Peter en m'attirant à l'arrière du jardin pour que l'on profite du soleil de début de soirée. Il se discrédite tout seul à faire autant de déclaration devant les médias, les gens s'en rendront vite compte si ce n'est pas déjà le cas. En fait, il me fait penser à JJJ.

— C'est qui ça ? je demande en fronçant les sourcils.

A contrario, ceux de Peter se réhaussent et il finit par sourire en même temps que nous nous asseyons sur les chaises de la terrasse.

— J. Jonah Jameson, un journaliste qui a pour plus grande passion de détourner tous les faits et gestes de Spiderman en catastrophe new-yorkaise. Si on l'écoute, je suis la plus grande menace qui puisse exister.

— Mais, je commence en plissant le nez, c'est totalement faux.

— Ça c'est ce que tu penses. Et d'autres pensent comme toi. D'autres encore pensent comme lui. Tu vois que tous les opinions existent. Et pourtant, ce gars est journaliste, des gens l'écoutent tous les jours. C'est pareil pour toi, c'est pas parce que Norman Osborn s'affole parce qu'il risque la prison à cause de ses actions que tout le monde boit ses paroles.

Il m'adresse un long regard se voulant persuasif en même temps qu'il conclut son petit monologue, et je finis par sourire sincèrement.

— Je crois que tu es né pour rassurer les gens, Peter Parker.

Growing up requires great responsibilities ~ Fanfiction Spiderman [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant