Chapitre 2 : Haley

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Haley 

Je me réveille en sursaut avec l'impression d'avoir crié, je jette un œil à Léna dans le lit à côté, elle ne semble pas avoir été réveillée

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Je me réveille en sursaut avec l'impression d'avoir crié, je jette un œil à Léna dans le lit à côté, elle ne semble pas avoir été réveillée. Je saisis mon portable sur la table de nuit, l'écran s'allume, il est 6h13. Je sais que je ne me rendormirai pas. Je m'extrais du lit le plus silencieusement possible, prends quelques vêtements de sport encore dans ma valise et file dans la salle de bain pour me changer. Je referme la porte derrière moi, la lumière blanche m'éblouit quelques instants et j'aperçois ma sale tête dans le miroir au-dessus du lavabo où mes cheveux roux ressemblent à des fougères. Je passe de l'eau froide sur mon visage, bien plus fin qu'avant. J'ai perdu beaucoup de poids récemment. Je ne suis pas encore habituée à cette nouvelle silhouette. J'ai parfois l'impression d'être quelqu'un d'autre. Même les gens me regardent comme si j'étais une toute autre personne. Pourtant, c'est toujours moi : Haley, 19 ans, quelque part entre l'adolescence et l'âge adulte, étudiante en communication à Londres.

Ma tenue de sport enfilée, je me brosse les dents et sors de la chambre. Le soleil esquisse son réveil et une lumière orangée s'est infiltrée par les fenêtres. La maison est encore calme. L'agitation ne devrait pas tarder. J'ouvre en grand l'une des baies vitrées qui mène à la terrasse, prends une grande inspiration, vérifie que mes chaussures de sport sont bien nouées et je me mets à courir. Je décide d'emprunter le chemin descendant qui mène à la plage. L'air frais de l'aube qui fouette mon visage m'aide à me réveiller. Mon corps endormi se déverrouille très vite. Avant, je n'aurais pu faire que quelques mètres mais depuis que je me suis mise au sport et surtout à la course à pied, chaque jour, je peux aller plus loin. J'aime me sentir plus forte, j'aime le fait que mon corps soit en train de devenir mon allié et non plus mon ennemi. Je longe la mer pour aller jusqu'à la plage publique de Saint François. Il n'y a que le bruit des vagues et mon souffle, et pourtant ça ne me dérange pas. À Londres, quand je cours, j'ai l'habitude d'écouter de la musique, mais j'ai oublié mes écouteurs chez moi. Quand j'arrive sur la plage, je vois tout de suite que je suis seule. Alors je décide de m'arrêter et de m'asseoir sur le sable pour contempler le soleil. Je m'imprègne du silence et de la tranquillité. Je n'y suis pas habituée. À Londres, je vis à 100 à l'heure. Le matin, après mon sport, je vais en cours puis j'enchaine avec du baby-sitting et ensuite, je sors avec mes amis. J'aime être occupée, la vie est courte et je crois profondément qu'il faut en profiter.

Quand je rentre, je vois que mes parents sont levés ainsi que Joseph et Christiane, les propriétaires. Ils s'activent pour mettre le petit déjeuner sur la grande table. Je les aide dans cette tâche et vois de plus en plus de parents arriver. Du côté des ados (c'est comme ça qu'on est appelés par nos parents), il n'y a que Julien. Ses cheveux bruns et épais sont déjà bien coiffés, contrairement aux miens qui ont été attachés à la va-vite avec un chouchou rose bonbon.

"Tu étais sur la plage ?" me demande-t-il en me servant du thé.

"Oui, j'étais partie courir."

"Tu cours ? Je ne savais pas."

Un été à Rodrigues IslandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant