19 - Défenseurs de la Nature (Partie 3)

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   Lorsque le jour commença à poindre, Orlhän fut surpris de voir le soleil. C'était presque comme s'il avait oublié à quel point cet astre était beau. Rapidement, il se leva et partit à la recherche d'une clairière, d'où il pourrait observer le ciel à volonté.

C'était magnifique : d'un côté, tout était noir, et de l'autre... on aurait dit le paradis. Quelques nuages errants se teintaient de mille et une nuances de couleurs, allant du jaune au rouge, en passant par le rose et le orange.

Le garçon se promit de ne pas oublier ce spectacle, dont il avait été privé pendant plus de la moitié d'une année.

Il baissa les yeux vers sa bague qui scintillait sous la lumière du matin, profitant de l'instant de plénitude qui l'envahissait. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien.

Il ne rejoignit ses compagnons autour des cendres -seules témoins des événements de la veille- que lorsque l'aurore eut entièrement laissé place au grand jour.

Les licornes elles aussi semblaient heureuses, au milieu des petits Elfes qui prenaient grand soin d'elles. Ces derniers paraissaient leur vouer une admiration toute particulière.

Le garçon s'assit non loin de Törglihss.

– Où irons-nous ? demanda-t-il alors.

– Impossible de répondre tant que nous n'aurons pas examiné minutieusement les cartes. Si elles sont précieuses pour les esprits scientifiques de toutes sortes, c'est qu'elles sont véritablement uniques.

Même s'il en manque une, songea Orlhän avec amertume. Intérieurement, il se dit qu'ils étaient encore loin d'avoir trouvé la piste d'Elyúda.

– Où sont nos hôtes ? demanda-t-il pour sortir de sa morosité, et ne voyant pas les petits Elfes autour d'eux.

– Ils prennent soin de la forêt et de ses habitants.

Orlhän hocha la tête sans répondre.

Devait-il rester ici et aider ses compagnons à trouver un indice sur les cartes ou quelque chose qui put les aider, ou valait-il mieux qu'il les laisse seuls et passe la journée comme il l'entendait ?

Il s'éloigna un peu et laissa son esprit dériver, soudainement envahi par la nostalgie.

Les choses avaient bien changé depuis qu'il était orphelin. Il se sentait à présent plus sûr de lui et plus expérimenté. Jetant un coup d'œil aux Elfes réunis autour des cartes comme ils le faisaient dans le cabanon, le garçon réalisa qu'il n'était pas seul dans cette quête difficile; les Elfes s'y étaient également lancés, quoique pour des raisons différentes, mais au moins leur but à tous était le même, et il espérait de tout son cœur qu'ils l'atteindraient.

+ + +

Lorsque le soir vint, Orlhän rejoignit ce qui leur servait pour le moment de campement ; il remarqua rapidement que les Elfes Forestiers étaient beaucoup moins nombreux que la veille.

Les Elfes ne tardèrent pas à se rapprocher du feu que leurs hôtes avaient d'ores et déjà allumé pour eux. Le garçon hésita longuement à les questionner à propos des cartes, mais il n'en fit rien, ayant appris à respecter leur silence.

Après avoir mangé, Orlhän s'éloigna du feu et se coucha sous le feuillage tombant d'un arbre sans désir de dormir, redoutant par avance les démons de son sommeil qui viendraient encore le hanter des nuits entières; cela, il n'en doutait pas.

La légende d'ElyúdaWo Geschichten leben. Entdecke jetzt