Madame Louboutin

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Proche bien trop proche de moi ...
Mon souffle se coupa immédiatement par peur ou appréhension.
Peur de retrouver un patron exécrable, blessant, exigeant, peur de subir ses explosions de colère, peur de craquer face à lui.

Mais une chose était sûr, je ne voulais en aucun cas lui adresser la parole.

Je restais donc à ma place, souhaitant garder une distance, tant physique qu'émotionnelle.  Seul Aïden bougea quémandant le précieux doudou que je serrais contre moi. Il s'avança toujours sans m'adresser le moindre mot et sans considérer ma peur qui se reflétait dans mes yeux. La distance à présent réduite à néant, il fixa ma main et s'autorisa à la prendre pour l'attirer à lui.

Il prenait ce qu'il désirait !

Malheureusement.

Mes yeux quittèrent les siens pour se poser sur nous, nos mains enlacées.
Sa main était ferme comme toute sa personne, immense comme son égo et gelé comme son cœur. Mais étrangement la sensation fut ... plus agréable que je l'aurai souhaité. Mon cœur se serra comme un pincement qui devait signifier quelque chose. Sûrement de la colère !
Transporter dans son univers et cette étrange douceur que je percevais, je me surpris à respirer son parfum. Une expérience me rapprochant toujours plus de lui. A l'inverse de mes sentiments mon corps était apaisé par celle-ci comme un refuge que je venais de retrouver.

Son parfum m'avait manqué ... seulement et uniquement son parfum.

Je ne compris à peine ce qu'il avait en tête que j'étais déjà à quelques centimètres de lui.
Aïden attrapa instinctivement son doudou qui était dans ma main alors que lui me regardait intensément sans me relâcher.

- Fils je ne t'attendais pas aujourd'hui ! Effie coupa perplexe cette scène, qui était à la fois ridicule et complexe.

Monsieur me lâcha lentement et à contre cœur comme pour imprimer dans mon esprit qu'il n'avait pas fini cet entrevu.
J'étais enfin libre mais pantelante face à lui ... je ne bougeais pas et ne pipais mot.

- Éden, Éden vous m'entendez ? Effie s'approcha de moi comme pour me réveiller. Je m'étais égarée dans diverses pensées plus folles les une que les autres.

- Oui, pardon Mme Glenn, dis-je en levant ma tête pour la regarder

- Je disais donc, reprit-elle, vous avez votre soirée ! Profitez en pour vous reposer !

- Je vous remercie Ef... euh Mme Glenn.

- Éden dit-elle avec un doux sourire, entre nous il n'est pas question que j'accepte cela. Appelez moi Effie !

- Mme Glenn fera l'affaire mère. Dit-il comme à son habitude d'un ton bourru et ferme.

Je levai les yeux pour les plonger dans les siens et il en profita.

- Vous êtes congédiée Mlle Thomas. Vous pouvez disposer.

Mon cœur se serra, il n'avait pas changé ! Je partie rapidement après avoir simplement hocher la tête.

~

Je fis un peu de rangement dans ma chambre quand je découvris le livre d'Aiden, celui que nous lisons ensemble avant de dormir. Il allait en avoir besoin dans quelques minutes. Alors je me vêtis de mon ensemble pyjama en soie rose et d'une paire de pantoufles, et je sortie de ma chambre pour retrouver celle d'Aïden.

Une scène irréaliste se présenta sous mes yeux. Monsieur était présent dans la chambre de son fils, assit sur le tapis en costume trois pièces, jouant avec lui.

Il souriait à peine et semblait déstabilisé voir déconcerté. Tout son corps transparaissait son manque de connaissance...
il regardait attentivement le petit bout s'amuser sans réagir.
Était-ce la première fois qu'il jouait avec son fils ou même avec un enfant ?

Dear Mr Glenn Where stories live. Discover now