Aberdeen

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Je poussai la porte de cet immense bureau sombre, moderne et impersonnel. Derrière son bureau, il captivais toute mon attention. J'entrai délicatement, quand il me fit signe d'attendre la fin de sa conversation téléphonique.

Je restai donc la, au centre de la pièce, sans bouger ni même penser. Tout ce que je pouvais faire était de découvrir d'un regard furtif son univers. Le petit coin salon avec son mini bar, le tableau d'une nature morte accrochée derrière son siège en cuir noir et la grande baie vitrée donnant sur la piscine et la terrasse. Une pièce vide triste à l'effigie de mon patron.

- Mademoiselle Thomas, que voulez-vous ?

Il venait littéralement de m'agresser verbalement.

Il me regarda sans ciller près à en découdre. Et je pouvais m'en prendre qu'à moi même !

Je venais d'enfreindre une des règles « le déranger ».

-  Je voulais vous demander si vous désirez dîner avec nous ? Maintenant avec votre maman et votre fils. Mon langage n'était pas cohérent.

Aucune réponse de sa part mais un regard noir auquel je commençais à m'habituer. Évidement j'étais toujours effrayé !

- Enfin euhhh, je voulais dire que nous allons passer à table. Si vous voulez vous joindre à nous ... comme il est l'heure de... de ... manger. Dis-je tout bas intimidé !

- Non.

Pour terminer cette conversation, il fit volteface et parti se servir un verre. Son mini bar est bien rentabilisé à ce que je vois.

- Très bien Monsieur, je ne vais pas plus vous déranger.

A mon tour je fis volteface et ouvris la porte pour fuir le plus vite possible.

Je me sentais une fois de plus rabaisser par ce manque de considération ou ne serait-ce de politesse.  Honteuse face à ce rejet, que je pris personnellement, je retournai auprès des seules personnes bienveillantes de la maison.

- Je suppose que c'est un non ? Dit Effie en me voyant seule.

Je hochai la tête en guise de réponse.
Le diner se passa sans encombre, c'était délicieux ! Effie me raconta l'histoire de cette maison, elle appartenait à la famille depuis des générations du côté de son mari.

Cependant elle revenait au grand frère de son mari qui est mort très jeune. Il était le Parain de Neil et il lui avait légué cette maison. Elle m'expliqua que la famille Glenn faisait partie de la noblesse, même si je l'avais déjà deviné. J'étais happé par leur histoire et je ne me lassais pas de l'écouter.

- Oú est-ce que vous vivez Effie ?

- Ma chère trop loin à mon goût ... je ne peux pas profiter de mon petit fils comme je le souhaite.

-  Tres loin vous voulez dire dans un autre pays ?

-  Ma chère non, je suis à presque trois heures en voiture d'ici. Édimbourg est une ville magnifique mais j'ai toujours préféré l'air de la province, j'habite depuis toujours à Aberdeen.

- Toujours ... vous êtes née à Aberdeen ?

- A vrai dire non. Je viens d'une région de pêcheur dans un petit village. Je ne suis pas une bourgeoise Éden mais fille d'un petit pécheur. Me dit-elle avec un lourd sourire.

- Oh, et comment avez-vous rencontrer votre mari ?

- Je l'ai rencontré il y'a maintenant 41 ans à Aberdeen à l'âge de 19 ans. Je venais d'arriver dans cette ville et je travaillais en tant que secrétaire dans un cabinet d'avocats. J'avais réussi à faire une petit formation à l'époque et trouver au culot cet emploi. Mon mari est arrivé en colère contre son associé mon patron. Ne le trouvant pas, il s'est déchaîné sur moi. Vous pensez à l'époque, j'étais très loin d'être sage. Alors je n'ai pas mâché mes mots et je lui ai tenu tête. Après cela, il m'a respecté et venait souvent même plus que nécessaire. Il a commencé à me courtiser et aujourd'hui nous fêtons nos 40 ans de mariage.

Dear Mr Glenn Where stories live. Discover now