L'entretien

49 5 0
                                    

Son regard fut la première chose qui attira mon attention.

Ces sourcils étaient froncés signe de sa contrariété. Son visage fermé ainsi que sa mâchoire contracté accentuaient son charisme. Lui aussi était blond aux yeux bleu, des yeux perçant qui se posèrent sur moi pour me détailler.
Tout en continuant sa conversation téléphonique, il me dévisagea ouvertement de haut en bas avec dédain. Mon regard captivé au sien, pouvais détecter les similitudes entre ce petit garçon et lui.

Il marcha pour nous rejoindre sans me quitter des yeux et son regard noir me fit presque trembler.
Ce regard que je peux qualifier de cruel, un regard rechercher pour déstabiliser.
Il me fit perdre en quelques secondes le peu de confiance que j'avais en moi même.

Le seul qui eu le courage de bouger fut le petit bout dans mes bras. Il gesticula dans le seul but de descendre et courir vers « son père ». Mais au vu de la situation, je prie la décision de le garder avec moi.
Une fois sa conversation terminé, il nous accorda toute son attention. II prit la parole ses yeux toujours dans les miens :

- Warren ? pourquoi Aiden pleure-t-il ? Dit-il d'un ton froid
J'étais juste spectatrice de la scène et je l'avoue quelque peu dépassé. Comment devais-je agir ? Une seule crainte me traversa, qu'il m'adresse la parole ! Puis-je rire de cette réflexion ...

Le majordome répondit en expliquant la situation, en omettant mon rôle dans l'histoire.
J'écoutais Warren et essayais de trouver les mots afin de justifier ma présence. Mais rien n'était cohérent dans ma tête. Et ce petit bout dans mes bras bougeait de plus en plus sans que son père ne lui accorde un regard.

- Et vous ? me dit-il en me regardant encore une fois de haut en bas. Pourquoi mon fils se trouve t-il dans vos bras ? Bras qui me sont inconnus. Son sourcil droit se leva pour accentuer son questionnement.

Sa question et son ton me donnèrent la chair de poule. Mais je ne pouvais pas me défiler surtout si je voulais obtenir ce poste ! Alors par peur de représailles, je lui répondis aussitôt :

- J'ai postulé pour le poste d'assistante maternelle et je suis ici pour l'entretien."
Dis- Je d'une voix incertaine.
J'ai entendu le fracas d'un objet sur le sol, suivis de pleures. J'ai pensé pouvoir apporter mon aide. Cet alors que j'ai vu votre fils et que j'ai entrepris de le consoler.

Et je termina mon plaidoyer par :

Ne vous inquiétez pas Aiden n'a rien ! Plus de peur que de mal ! Mon sourire accompagna cette dernière phrase.
Sans me répondre, il détacha ses yeux pour enfin les porter sur son fils.

- J'ai déjà perdu beaucoup de temps à cause de vous, suivez-moi. Il partit sans même m'attendre.

N'ayant aucun choix, je le suivis toujours Aiden dans mes bras. Il ouvrit la porte du petit salon dans lequel, j'avais passé près d'une heure à l'attendre...retour à la case départ. Il s'assit sur un énorme fauteuil qui montrait sa supériorité et m'indiqua seulement des yeux de prendre place en face de lui.

Quelle galanterie !

Il porta dix secondes son regard sur son fils, qui était blottis dans mes bras et sa tête sur ma poitrine. Puis, il se leva promptement en direction d'un tableau dans le coin de la pièce. Il appuya sur un bouton et le mur s'ouvrît en deux pour laisser place à un mini bar.

Je n'étais plus dans son champs de vision et pourtant je n'étais pas soulagée. Ce moment de répit ne dura qu'une minute ou deux.
Il revient un scotch à sa main droite et de l'autre la bouteille. Il reprit sa position initiale, posa la contenant sur la petite table basse et coupa mon analyse.

- Je vois que mon fils c'est très vite adapté. Dit-il durement après une gorgée de scotch. Merci de vous présenter.

- Très bien, oui, euh je me présente, Eden Thomas, Monsieur. Et je suis originaire de Paris, en France. Je suis ici parce que j'étudie les langues et l'écriture. J'ai déjà eu plusieurs expériences en France et...

- Merci Mademoiselle Thomas me coupa-t-il. Nul besoin de me réciter ce que j'ai déjà lu.

- Euh, prise au dépourvue par son impolitesse, je perdis mes moyens. Alors que voulez-savoir ?

- Que pouvez-vous apporter de plus qu'une nourrisse écossaise diplômée et qualifiée pour ce poste ?

je ne souhaiterais cette situation à personne même pas à mon pire ennemi. Avant même de répondre, je compris que j'allais raté mon entretien.

- Avec plaisir, dis-je un sourire forcé sur les lèvres. Je dirai premièrement la langue. Puisque je parle trois langues : Le Français qui est ma langue maternelle ainsi que l'anglais et le créole haïtien. Toutes deux, des langues que ma mère m'a transmise. Si un enfant apprend à parler plusieurs langues, il développera certaines capacités qu'un autre enfant n'aura pas. Deuxièmement, je chante et joue du piano depuis ma tendre enfance. Ce serait un honneur d'enseigner l'éveille musicale à Aïden. Tout comme les langues, jouer d'un instrument de musique développe certaines capacités et facilités. Troisièmement, j'ai une formation de premiers secours donc, je peux au même titre qu'une personne diplômée, porter assistance.

- Et vous pensez pouvoir allier votre scolarité et votre travail à plein temps ?

- Oui Monsieur, je sais que cela ne sera pas de tout repos. Mais permettez moi de vous dire : j'ai l'habitude de travailler dur, de me donner les moyens d'atteindre mes objectifs.

- Vous semblez déterminée, dit-il sèchement après une énième gorgé de scotch. Travailler pour moi exige une loyauté sans faille et une rigueur en toutes circonstances. De plus, ce poste n'a pas d'horaire fixe. Cela signifie que vous devez être disponible 24h/24h. Il est évident que vous ne pourrez prendre l'ensemble de vos jours de congés. Mais votre travail sera valorisé gracieusement et notifier sur votre fiche de paie. Vous aurez néanmoins l'occasion de voyager avec mon fils, afin de rendre visite à ma famille. Je vais vous exposer vos conditions de travail, avez vous une question ?

La seule question qui me venait en tête était "suis-je engagée ?" Mais écouter était plus sage.

- Non Monsieur, pas pour le moment. Tout cela me convient. Dis-je tout bas.

- Votre responsabilité sera, non seulement de garder mon fils, mais en partie l'élever. Vous pourrez prévoir des sorties, des activités et même des vacances pour Aïden. Bien sûr, toujours après mon consentement. Je vais mettre à votre disposition une carte bancaire professionnelle. Vous pourrez l'utiliser dans le cadre de votre travail, ce qui signifie tout le temps. Et Pour tout déplacement, vous avez l'interdiction formel de sortir du domaine, sans un de mes chauffeurs. Suis-je clair ?

- Oui Monsieur. Dis-je rapidement. Cela signifie t-il que je suis engagée ?

Honnêtement j'étais un peu perdu et je ne pouvais attendre plus longtemps. Être patiente n'était pas mon fort !

- Mademoiselle Thomas, pensez-vous que je suis un homme qui aime perdre son temps ? Dit-il la voix grave.

- Non.

- Nous sommes d'accord. Alors, si je prends la peine de vous exposer ce que j'attends de vous, il est évident que vous-êtes engagée.

- Oui c'est évident. Affirmais-je honteuse.

- Warren vous montrera vos quartiers et le domaine. Vous commencez dès maintenant. Mon avocat va préparer votre contrat et vous pourrez le signer dès demain. Autre chose.

Il récupéra son téléphone dans sa poche et pianota dessus. Quelques secondes plus tard, je sentis mon téléphone vibrer.

- Enregistrez mon numéro. Je me présente par la même occasion, Monsieur Neil Glenn.

- Oui, merci Monsieur pour votre confiance.

Sans un mot, il termina son verre, adressa un regard à son fils et s'engagea dans l'embrasure de la porte.

- Considérez Warren comme mon assistant dans cette maison, pour toute question ou formalité non urgente, adressez-vous à lui. Me dit-il sans se retourner. Suivez-moi !

Et il sortit.

Dear Mr Glenn Where stories live. Discover now