Chapitre 20

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Penser à la possible réaction de Mr Smiley m'a ramenée à tous les problèmes auxquels on aurait dû s'inquiéter auparavant. Comme le fait que VWR sévissait encore.
Je me doutais qu'ils pouvaient faire ça, en tout cas en avaient les capacités, mais qu'ils oseraient ? C'était vraiment une bande de petits connard prétentieux. Ceci dit, je ne valais pas mieux.
J'ai quitté l'étage de la sécurité puis le bâtiment entier, sans me poser de questions quant à l'endroit où aller. Si Isla ou Felix ou n'importe qui d'autre pouvant m'indiquer leur position étaient quelque part, ils étaient au bâtiment du labyrinthe. Ou bien je pourrais à la limite en profiter pour me saouler au soda et faire une overdose de sucre.
Laissant donc le sort de pas mal de gens reposer sur mon instinct, je me suis dirigé vers le point Z de mon itinéraire, les casiers étant le point L et le Lonely le point A. J'en avais pour cinq minutes de marche, et me suis retrouvée tranquille. A fouler le bitume avec une arme dans les mains. Comme ça, au calme.
Je me suis amusée deux minutes à imaginer la réaction d'un type passant là et me voyant marcher en sifflotant avec mon arme. Il y aurait pu avoir beaucoup de monde dans les rues à cette heure-là, on avoisinait les neuf heures et demie, peut-être même dix heures, mais tout était vide.
Une seule hypothèse m'est venue à l'idée : ils étaient dans l'attraction.
Sérieusement, plus jamais je n'accepterais un voyage du genre. Non seulement je n'avais pas fait une seule attraction, mais en plus je m'étais retrouvée à me taper encore une de ces expériences foireuses. Vraiment, ça devenait blasant, à la longue.
Dès que je touchais terre, je prenais un taxi et allais faire un tour chez eux. Je verrais ma famille plus tard, mais là, il fallait surtout s'occuper de Roberto, qui avait un sérieux trouble mental.
Je me suis retrouvée sous le panneau annonçant le nom de l'attraction en couleurs criardes : le labyrinthe. C'est vrai, j'avais oublié ça. J'allais devoir me coltiner ce fichu labyrinthe.
Quand j'ai réalisé ça, j'étais quasiment plus encline à tirer une balle dans ma tête que dans celle de Felix. Ça aussi, c'était un truc que j'allais régler avec Roberto. A la limite, l'île c'était à peu près simple pour se repérer et se déplacer. Mais un parc d'attraction ?
On aurait dit qu'il nous prenait pour des avatars des Sims 2 et qu'il s'amusait à retirer l'échelle pour qu'on ne puisse plus sortir de la piscine. Ce mec était un génie doublé d'un sadique. Et c'était pas si bien que ça, à vrai dire.
Quittant mes pensées pour me relancer dans l'action, j'ai recherché mon chemin dans le labyrinthe. J'avais envie de prendre une tronconneuse pour rejoindre immédiatement le bâtiment, mais je n'avais pas de tronçonneuse, et même si j'en avais une, je n'aurais pas su m'en servir.
Donc je me suis retrouvée à devoir trouver mon chemin comme à la vieille époque. Et Dieu savait que j'avais du mal avec ça. Mais il avait décidé d'être sympa, et grâce à ma mémoire et aux indications d'Ethan, j'ai retrouvé mon chemin jusqu'au passage secret relativement rapidement ; en un peu moins de dix minutes.
Au pas de course, j'ai fendu la mer de bitume qui me séparait de la porte de service. Mon cœur battait fort dans ma poitrine ; même si je me trompais peut-être, j'étais proche du but que je m'étais fixé. J'ai quasiment défoncé le battant de la porte.
L'arrière cuisine était vide. Ca ne m'a pas déçu ; la dernière fois que j'étais venue, les choses semblaient se passer en haut. Comme la dernière fois, je me suis dirigée vers les caisses pour choper une canette de soda. J'allais en faire sauter la capsule quand j'ai entendu des bruits sourds à l'étage supérieur.
J'ai tout lâché pour me précipiter dans le salon de la dernière fois, où Isla et Felix étaient en trin de se foutre sur la gueule. Bien sûr, pourquoi j'avais pensé qu'ils s'assiéraient derrière une tasse de thé pour échanger leurs points de vue et se comprendre mutuellement ? Graham a raison, je suis un vrai Bisounours.
Les deux se sont rendus compte de mon arrivée, mais ne m'ont guère prété d'attention, trop occupés à se défigurer l'un l'autre. Comme je détestais ça. J'ai décidé de manifester ça :
-Hey ! Vous pouvez arrêter deux secondes ? Ai-je crié.
Isla m'a regardé et a souri de toutes ses dents. Sa bouche, qui avait du être séduisante avant -comme tout le reste, était édentée, ecchymosée et ensanglantée, ce qui m'a fait frissonner. Son physique traduisait enfin la personne qu'elle était -une folle.
-Haha, lol ! S'exclama avant de gratifier Felix d'un coup de poing dans le bas-ventre.
-Je marche avec elle, rajouta-t-il avant de lui rendre son coup.
Je me suis retrouvée sur le pas de la porte à les regarder se battre. Mais cette fois-çi, j'avais un moyen d'agir. J'ai regardé quelques secondes l'arme dans ma main, avant de considérer de tirer un coup dans le plafond. Je risquais de me prendre du placo sur le crâne, et c'était pas glorieux comme fin.
Bras tendu, j'ai tiré un seul coup hésitant dans la baie vitrée de la pièce, que j'ai manquée de peu. Je tirais comme un pied.
-Arrêtez ! Ai-je cette fois-çi ordonné.
-Tu ne tireras pas sur nous ! A chantonné Felix en se dandinant un peu.
C'était exactement ça...sauf que je n'avais plus le choix. Felix allait attaquer Isla, ou le contraire, pui s'en prendre à moi, et ensuite au reste du monde. J'ai visé grossièrement, et ai tiré trois coups, en manquant fatalement ma cible à chaque fois.
J'ai détesté mes capacités quand j'ai découvert à quel point. Mon premier coup avait atteint le mur, le second la poitrine d'Isla et le troisième l'épaule de Felix. Les deux se sont effondrés lourdement à terre.
L'arme toujours dans la main, j'ai hésité quelques secondes, avant de marcher avec peine vers Isla. Elle était morte, et je n'avais même pas besoin de m'approcher d'elle pour le savoir. Pire ; je l'avais tué.
Cette réalisation m'a pétrifiée au milieu de la pièce. Mais Felix était encore vivant, et prêt à me rappeller à l'ordre :
-Je suis toujours vivante, connasse ! A-t-il dit d'un ton faible, comme si il se noyait déjà dans son sang.
Sans faire un pas, j'ai posé mon regard sur lui. Une masse noire ridiculement petite, au beau milieu d'une flaque de sang grandissante. J'ai perçu un léger mouvement, suivi d'un gémissement de douleur.
-Plus pour longtemps, en fait.
Abasourdie, je l'ai regardé cracher ses derniers mots, le visage déformé par la haine, la douleur et la trouille. Il s'est mis à pleurer avant de me gueuler dessus. Je pouvais seulement me concentrer sur ses larmes se mélangeant à son propre sang.
-Quoique, tu t'en fous, hein ? Tout le monde s'en fout, de toute façon, depuis que tu as joué les héroïnes et que tu m'as empêché de ficher une raclée à ce con. Vous êtes que des cons ignorants, tous. Je voulais juste réussir et ne pas faire d'erreurs. Est-ce que personne ne comprend ?
Après ça, j'ai seulement concentré mon regard sur un pan de mur au-dessus de lui.

N/A : C'est la joie putain.
Bref, personne n'a toujours deviné l'univers de ma fanfiction. Voilà l'indice que j'ai déjà donné + un nouveau :
-Earth 1.999999 et des poussières, ça vous dit vraiment rien ?
-L'un des acteurs qui joue dans un des films sur lesquels je me base est dans un film qui passe actuellement sur NT1.
Bonus : si vous trouvez, je vous poste aussi vite que possible un sneak peek de la fanfic !

Piégés (FR)On viuen les histories. Descobreix ara