Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 30

Du sang se disperse dans l'air et couvre chacun de nos assaillants. Celui qui tient encore Hayra tente de la lâcher dans le vide mais je m'approche rapidement pour attraper sa main et donner un coup de coude au soldat. Je la tire contre moi tout en donnant un coup de pied dans l'homme qui s'écrase lourdement quelques mètres plus loin.

-Merci Chevalier... Prononce-t-elle difficilement entre deux respirations bruyantes.

-Je vous en prie. Vous voulez en garder un ?

-Ils m'ont vu sans défense... je ne peux pas me permettre de laisser la rumeur se répandre. De plus se sont des soldats... ils n'auront rien à nous dire, je n'aurais jamais l'autorisation de les torturer et ils m'ont particulièrement énervée. Empoisonner et battre mon Chevalier sous mes yeux ? Je ne peux pas laisser passer ça.

J'ai eu du mal à contenir ma joie parce que tout ce que j'ai retenu c'est qu'elle ne veut pas que l'on me touche sous sa supervision.

-À vos ordres, votre Majesté. Tournez vous ce ne sera pas très beau à voir.

Ma main glisse sur sa taille pour la resserrer près de moi avant qu'elle ne secoue la tête.

-Il est trop tard pour que je m'épargne des images violentes. Nous ferons désormais face aux mêmes horreurs, Chevalier.

Je hoche la tête tout en brisant la nuque de chaque personne présente. Je resserre ma prise autour des vêtements de sa Majesté quand je suis pris d'une soudaine euphorie qui me brûle le corps. Un petit sourire étire mes lèvres pendant que je fais en sorte que mon sang ronge leur peau pour qu'il soit méconnaissable. Je peux sentir chacun des muscles de Hayra se contracter.

Ça doit très certainement la répugner mais je n'ai pas vraiment eu le temps d'y penser parce que les effets secondaires se sont enfin fait sentir. Tout mon corps tente de s'étaler sur le sol, j'y entraîne Hayra qui fait de son mieux pour me soutenir jusqu'à ce que la grande main de Keïlo m'agrippe solidement le bras.

Qu'est ce qu'il fait ?

J'essaye de le repousser avant que Hayra ne le remarque mais Keïlo parle avant.

Il faut qu'il s'allonge.

Elle hoche la tête avant de laisser mon démon s'en occuper. Il m'allonge donc face au vide de sorte à ce que je ne vois aucun corps. Hayra glisse rapidement sa jambe sous ma tête pour qu'elle me serve d'oreiller. J'essaye de me redresser pour engueuler Keïlo qui ne devrait pas se montrer mais il s'accroupit pour que je puisse planter mes pupilles dans les siennes. Je me perds dans ce rouge étrangement rassurant et oublie ce que je voulais dire. Je me contente de le fixer et de détailler ce visage fermé que je connais par cœur.

Je refusais de lui parler au début.

C'était le démon à qui je devais tous mes problèmes après tout, il me faisait peur et il ne voulait pas partir. Je ne lui accordais même pas un regard mais j'ai lentement pris l'initiative de le fixer.
Lentement le démon qui avait le visage d'un homme est devenu de moins en moins effrayant. Assez pour que je puisse lui parler et j'ai appris à connaître parfaitement les traits de son visage. Surtout que plus je vieillissais, plus je lui ressemblais.

Fixé son visage a quelque chose de rassurant en fin de compte et c'est ce qui m'empêche de pleurer à chaudes larmes à l'heure actuelle.

Vous pouvez le toucher. Ça l'aidera à se détendre.

Hayra s'exécute avec précaution et pose sa main sur ma tête qu'elle caresse lentement. Je m'installe un peu plus confortablement tout en essayant de lutter contre le sommeil.