Chapitre 8 : La Véritable Élue ✦

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La pièce débordait d'énergie, inondée de la lumière produite par leurs corps.

Alice transpirait à grosses gouttes, tandis que son maître ne montrait aucun signe d'effort. Il balança son bras avec grâce, et la blonde le suivit, essayant de suivre le mouvement. La lumière dorée qui émanait de l'homme roux s'accumula dans sa paume et quand l'entièreté de son énergie rejoignit sa main, il la propulsa à l'autre bout de la pièce. Alice transféra la lumière de son bras au creux de sa main, et l'envoya sur un pilier près d'elle. Mais contrairement à son maître, qui avait réduit la colonne de pierre en petits morceaux, elle n'avait réussi qu'à faire une petite entaille.

Comme d'habitude.

— On recommence.

La voix chaude du roux avait résonné dans toute la pièce, et la jeune femme avait l'impression qu'il était rentré au plus profond de son esprit. Et elle détestait ça.

— Tu ne sais rien dire d'autre ? C'est la seule chose que je t'ai entendue dire depuis le début, et ça fait plus d'un mois que je suis arrivée ! Tout ça est ridicule ! Je refuse de le refaire encore une fois ! Je suis l'Élue, je n'ai pas besoin de cours de magie ! Je suis plus puissante que n'importe qui ici !

Le roux ne bronchait pas, la regardant fixement avec ses yeux, flamboyants à cause de l'effort. Ne me regarde pas comme ça, tu ne vas rien me faire ! Ah, j'oubliais, tu vas encore me faire léviter pendant des heures ! Tu es ridicule, ces cours sont ridicules, tout est ridicule !

— À chaque pilier que je détruis, et je ne t'inclus pas dedans, car tu ne fais que les égratigner, cette salle se fragilise. Le but final de l'exercice est de la détruire, et donc avoir suffisamment de compétences pour se protéger de l'éboulement. Un bon élève prend une semaine pour en finir, et étant donné que tu es censée être La Rêveuse, tu devais la détruire en trois jours maximum. Comme tu l'as très bien souligné, tu es là depuis plus d'un mois, et je doute sérieusement de ta capacité à te protéger de quoi que ce soit.

Alice bégaya, ses joues tintées de rouge, et sortit en trombe de la salle, outrée. Jamais on ne lui avait autant manqué de respect.

Elle entra dans sa suite en claquant les grandes portes en chêne, en faisant le maximum de bruit pour faire savoir au palais entier qu'elle était en colère. Sur la table traînait un assortiment de gâteaux secs, et elle les enfourna dans sa bouche d'un coup, sa main tremblant de fureur. Sa servante, alertée par le bruit, se rendit dans la salle à manger, et trouva Alice en train de s'empiffrer. Quand la blonde l'aperçue, elle se leva d'un bond, et lui jeta le plat dessus, qui atterrit en miettes aux pieds de la jeune fille.

— Toi ! Ton regard ! Arrête de me prendre de haut !

La servante bégaya, terrorisée :

— J-je vous demande p-pardon Madame.

— Je ne veux pas de tes excuses ! Va me chercher d'autres biscuits ! À cause de toi, je les ai gaspillés !

— B-Bien Madame.

Elle se rendit dans les cuisines, le menton tremblant, et Alice se rassit sur sa chaise en se rongeant les ongles. Elle n'aurait pas dû la laisser s'en aller, maintenant, elle n'avait plus personne sur qui se défouler.

La semaine était passée et la colère d'Alice ne s'était toujours pas atténuée. Véra disparaissait pendant des heures sans raison, sa servante ne faisait que pleurer, et le roux qui lui servait de maître était toujours (voir plus) insolant.

D'ailleurs, elle n'avait pas vu son amie depuis le début de la journée, aussi, elle se mit en tête de la retrouver. Elle dégagea sa chaussure des mains de sa servante qui la lustrait, et s'engagea dans le couloir décoré par des lustres.

TARBAMO: le Nouveau monde [ RÉÉCRIT ]Where stories live. Discover now