Chapitre 27

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C'est le branle-bas de combat dans les couloirs du manoir. Le dernier chef du clan ennemi a réussi à nous filer entre les doigts et tout le monde s'active pour tenter de le coincer avant qu'il ne quitte définitivement le pays. Tandis que Gabriel et Angelo coordonnent les opérations depuis le bureau, je slalome entre les gens en compagnie d'Enzia, pour essayer de dénicher un coin tranquille. Même sous mon cher saule pleureur, je ne trouve plus le calme. Alors je décide de me réfugier dans ma chambre comme une ado vexée. Dans cette pièce coupée de toute l'effervescence de l'extérieur, je peux enfin respirer et réfléchir. Enzia s'affale dans un canapé de velours noir et s'endors presque immédiatement. J'attrape mon ordinateur portable et m'installe à côté d'elle. J'ai une idée en tête et je compte bien aller jusqu'au bout !

Gabriel

Je ne sais pas si c'est dû au fait qu'un de nos nombreux rivaux est en train de nous échapper mais je n'arrive pas à réaliser ce que m'a dit Mia. Ou plutôt, je le réalise trop bien. L'ennui, c'est que l'urgence de la situation m'empêche de sauter de joie même si je crève d'envie de le faire ! Angelo m'a accueilli dans le bureau, la mine grave et il n'a pas dû comprendre pourquoi je n'arrêtais pas de sourire. Ça doit l'énerver parce qu'il a l'air de vouloir défoncer les touches de son ordinateur.

- Eh Angelo, lançais-je, il est neuf cet ordi.

- Comment tu fais pour sourire dans un moment pareil ?

Sa remarque me fait sourire encore plus. Vu sa tête, ça a vraiment l'air de le mettre en colère. Alors je lui réponds innocemment :

- Mia est enceinte.

Il ouvre la bouche et me regarde avec des yeux ronds. Il ne s'attendait visiblement pas à cette réponse. Angelo se racle la gorge et reporte son attention sur son ordinateur qui affiche une dizaines de fenêtres entourées de rouge.

- Un problème ?

- Non, au contraire ! Les caméras de surveillance sont formelles : on va le coincer.

- Montre-moi où il est.

Angelo me désigne son écran. J'attrape mon téléphone, sors du bureau en courant et contacte Sam, le chef de l'équipe que j'avais utilisé pour retrouver Mia. Angelo me suit, un ordinateur portable sous le bras. Nous filons vers le garage numéro trois, là où sont planquées les berlines noires qui nous servent généralement à passer inaperçus. Elles servent aussi à faire tourner les flics en bourrique... Bref ! Sam et les autres sont déjà en voiture et attendent mon signal. Je désigne une voiture à Angelo qui jette littéralement son matériel à l'intérieur. Je démarre en trombe sans prendre le temps de mettre la ceinture de sécurité tandis qu'Angelo programme le GPS et communique les coordonnées de notre cible aux autres conducteurs.

Mia

Enzia dors toujours. C'est bizarre : je n'entends plus de bruit derrière ma porte. Je pointe le bout du nez hors de la pièce et constate qu'il n'y a plus personne dans les couloirs. Rien. Nada. Le désert total. Je décide d'aller voir Gabriel mais quand j'arrive dans le bureau, il est désert lui aussi. Aucune trace de Gabriel ou d'Angelo. Je me dirige en courant vers le sous-sol, réservé aux hackeurs et soupire de soulagement en constatant que tout le monde est à son poste. Et à ce que je vois, certains sont en train d'analyser les plans de la ville pour trouver le chemin le plus rapide. Pour aller où ? Bonne question, merci de l'avoir posée !

Gabriel

- Tourne à gauche, me crie Angelo, maintenant.

- Ne crie pas, je suis à côté et je t'entends très bien !

Angelo, les yeux rivés sur son ordinateur portable, un casque vissé sur le crâne, ne m'a évidemment pas entendu et continue de me brailler l'itinéraire à suivre. Il y a tellement de tournants que je me promets de faire un dérapage à la James Bond au prochain virage. J'espère que Mia ne va pas s'inquiéter de voir le manoir complètement désert.

Stone Heart MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant