L'Herboriste

Chapitre 2

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Ce soir-là, Izuku avait la fenêtre de sa chambre grande ouverte à cause de la forte chaleur qui s'attardait à la fin du mois d'août. Il était simplement allongé avec un petit guide de phytothérapie dans ses mains. L'herboristerie est l'art et la science de la collecte, de la préparation et de l'utilisation de plantes médicinales. Elle a une longue histoire remontant à l'Antiquité, des civilisations anciennes telles que les Égyptiens, les Grecs et les Romains utilisaient déjà des plantes médicinales pour traiter divers maux. De nombreuses cultures du monde ont leurs propres traditions d'herboristerie, la médecine traditionnelle chinoise, la médecine ayurvédique indienne et la médecine amérindienne par exemple. Mais Izuku ne connaissait que celle de son père et celle qu'il s'était créée par passion.

Les herboristes sont des praticiens formés dans cet art. Ils conseillent sur l'utilisation des plantes médicinales, créent des préparations à base de ces plantes, et recommandent des traitements naturels pour une grande variété de problèmes de santé. Il existe des milliers de plantes médicinales différentes, chacune ayant ses propres propriétés curatives, comme la camomille, le ginseng, l'échinacée, la menthe poivrée, la valériane ou l'ail. Et lui s'acharne à apprendre depuis tout jeune comment les préparer. En décoctions, en teintures, en huiles essentielles, en baume, en capsules ou en gélules, parfois le simple fait de les respirer pouvait apporter un soulagement immédiat. Quelques rares écoles offraient des programmes de formation en herboristerie mais Izuku avait préféré mélanger des options de chimie et de médecine à l'université afin de passer le concours en candidat libre dans l'une de ces écoles et obtenir la licence lui donnant le droit de préparer et de vendre ses médicaments. Devenant ainsi, une sorte de pharmacien indépendant.

L'avantage c'est qu'il aimait ce qu'il faisait, Izuku en était passionné, alors la plupart de ses livres concernait la phytothérapie et ce soir ne dérogeait pas à ses habitudes.

Pourtant il se releva brusquement.

- Mince ! J'ai oublié de fermer le magasin, murmura-t-il.

En sortant de sa chambre il ne fut pas étonné d'entendre le bruit de la douche, sa mère y était alors il avait intérêt à se dépêcher. En descendant rapidement les escaliers, il fit comme il en avait l'habitude. Il tourna la pancarte sur fermé et jeta un coup d'œil aux alentours avant de sortir. Quelle ne fut son étonnement de trouver quelqu'un assis sur les marches à l'avant de l'herboristerie. Un jeune homme avec des cheveux blond et une coiffure désordonnée qui donnait l'impression de s'être pris le souffle d'une explosion. Izuku attendit quelques secondes, le garçon ne bougeait pas, immobile, accroupi et appuyé contre l'un des piliers de la boutique, Izuku voyait d'ici qu'il avait une respiration profonde et irrégulière. Bien que ne sachant pas ce qu'il en était réellement, Izuku entrouvrit la porte et c'est là qu'il vit, en baissant les yeux, un sac de sport légèrement ouvert d'où dépassait une règle et un cahier... Ce devait être un étudiant et il en soupira de soulagement.

- Excusez-moi... dit-il en s'approchant, ce n'est vraiment pas un endroit pour dormir...

L'homme ne lui répondit pas et Izuku observa son large dos, il avait une veste épaisse avec marqué dessus le nom de l'équipe de son université... Ce garçon était sûrement à la même faculté que lui puisqu'il fait partie de l'équipe de basket-ball et celle-ci a élu domicile sur le campus de la faculté des sciences.

Au moins il n'aurait rien à craindre de cet étranger.

Izuku abaissa le rideau de fer comme il put et le verrouilla avec sa clef avant de se diriger vers l'arrière de la boutique. Au derniers moment il eut un remord à laisser un potentiel camarade ainsi à la rue et se tourna vers lui.

Izuku finit par le contourner et s'accroupir face à lui.

- Désolé de te déranger mais il vaudrait mieux que tu rentres chez toi... Excuses moi mais... tu m'entends ?

Izuku posa avec douceur sa main sur l'épaule du garçon qui poussa un petit gémissement. Il en fut surpris et s'approcha encore. Le jeune homme avait un très beau visage qui lui disait en effet quelque chose. Ses traits et ses sourcils étaient fins et son teint blanc... très blanc et même trop blanc se dit Izuku en reportant sa main sur le front du jeune homme.

Il avait de la température.

Alors le jeune herboriste fit passer son bras sous celui de ce drôle de compagnon et essaya du mieux qu'il put de le porter, comprenant qu'il ne dormait pas mais devait plutôt avoir perdu connaissance. Il le traîna du mieux qu'il put à l'intérieur avant d'appeler sa mère.

- Mon dieu Izuku mais enfin que se passe t-il ? demanda-t-elle en apparaissant dans l'escalier.

- Je ne sais pas, c'est un garçon qui était évanoui devant la boutique et je crois qu'il est dans la même fac que moi.

- Mais...

- Il faut que tu m'aides pour les escaliers !

- Oui tout de suite.

Ils le montèrent à deux jusqu'à la chambre de l'herboriste en herbe et l'allongèrent sur son lit.

- Tu peux vérifier ses points vitaux ? lui demanda Inko avant de descendre chercher une petite bassine d'eau, des compresses et la trousse d'urgence.

Il était inutile de le lui demander, il s'occupa de lui en le mettant plus à l'aise et l'ausculta rapidement. C'est en passant sur son flanc droit que le jeune homme sursauta en gémissant et en grognant plus fort. Izuku observa son expression froncée de douleur et rougit, embarrassé de ce qu'il s'apprêtait à faire.

Il releva le t-shirt exposant ainsi une entaille sûrement faite au couteau.

- Ça doit-être douloureux... commenta sa mère en entrant dans sa chambre.

- On appelle les urgences ?

Inko s'approcha du jeune homme et posa sa main sur son front en l'observant en silence, le jeune homme bougea instinctivement la tête pour mieux s'appuyer à cette source rafraîchissante, en soufflant plus fort.

- Je pense que ça devrait aller... Vas-y Izuku à toi de t'en occuper...

- Quoi ? mais...

Inko Midoriya lui tendit la trousse de soin.

- N'oublie pas les anti-douleurs... Il est peut-être toujours conscient.

Izuku laissa traîner son regard sur le jeune homme blond dans son lit puis le releva vers sa maman... Il avait confiance en elle, Inko était infirmière, elle connaissait très bien son métier, et lui voulait consacrer sa vie à aider les autres et à les soigner... ce jeune homme sera la première personne qu'il sauvera et une sensation étrange le saisit à ce constat.

Izuku prit ce que sa mère lui tendait et s'occupa au mieux de la première personne qu'il devait sauver.

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- Ça va Izuku-kun ? Tu as l'air ailleurs, ton été s'est bien passé j'espère, lui demanda Ochaco.

- Humm oui comme d'habitude je crois...

- Ça c'est un je crois qui veut dire qu'il y a eu un truc ! s'exclama Denki le regard joueur.

- Mais arrêtez de me taquiner ! Ria Izuku.

Décidément ce n'était pas ses meilleurs amis pour rien, même quand il pensait passer entre les mailles de l'intérêt général, il se trompait et ses amis ressentaient ses changements d'humeur. Cela lui faisait plaisir de se sentir vivre avec eux et non pas seulement être.

- Ce n'est rien... Je vous assure, je réfléchissais c'est tout.

- Ok ! dit Denki en croquant encore dans son sandwich.

Et ils passèrent tous les trois à autre chose tout aussi vite, en reprenant leur vie de toujours, agréable et bercé de routine et de rires. 

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