Masque de vengeance, Toile de tragédie

Chapitre 7:Nouveau Départ

Ma conversation avec JD m'avait intriguée. Pendant toute sa durée j'ai ressenti comme de la peine envers lui. Oui de la peine. Pendant un laps de temps j'ai eu pitié d'un assassin. Je ne devais pas être dans mon assiette. Il fallait cependant que je ne laisse rien paraître
Cédric se tenait devant la porte. Smoking noir et lunettes fumée. Dans d'autres circonstances j'aurais pris le temps de décrire sa tenue
-On m'envoie dire que la messe va commencer.
Cette phrase me fit tressaillir. Personne ne mérite de ressentir ça. Une douleur plus intense que n'importe quelle peine de cœur.
JD se leva le premier.
-Ça va aller ?
-ça devrait
-Tu veux prendre ma main. Puis il la tendit dans ma direction.
Avais je bien entendu ? JD qui me demande si je veux prendre sa main ? Décidément. Malgré tout ce que je pouvais ressentir j'avoue que j'en ai besoin.
Sans un mot, je me levai, puis je lui pris le bras, sans un mot nous nous dirigeâmes vers le lieu de cérémonie. A peine arrivés tous les regards étaient braqués sur nous. J'aurais tout donné pour que tel n'en soit pas le cas. Nos sièges étaient à la première place.
-Au nom du père... La messe commença
Deux heures de temps. Qui paraissaient une éternité. Vint le moment de l'éloge funèbre. Zut ! Avec tous ces événements j'avais oublié d'en écrire un.
JD me regarda et à l'expression de son visage il comprit que je n'avais rien prévu comme éloge
-Je le ferai pour toi
-Merci
-Mes chers amis, famille et proches, nous sommes réunis en ce jour empreint de tristesse profonde pour rendre hommage à un homme dont la vie a illuminé les nôtres de manière indélébile.Son cœur généreux battait au rythme de l'amour qu'il distribuait sans réserve.
Dans les moments difficiles, il était le roc sur lequel beaucoup se sont appuyés. Sa présence rassurante était un baume pour les âmes en peine, un rappel constant que, même dans l'obscurité, il y a toujours une lueur d'espoir.
Aujourd'hui, nous pleurons sa perte, mais nous célébrons également la chance incroyable d'avoir partagé notre chemin avec lui. Son héritage, bien plus qu'une somme de jours écoulés, réside dans les valeurs qu'il a incarnées : l'amour, la compassion, la persévérance.
Alors que nous faisons nos adieux, gardons vivante la flamme de sa mémoire. Souvenons-nous des leçons qu'il nous a enseignées, des moments de joie partagés, et honorons son esprit en continuant d'apporter amour et lumière aux vies qui croiseront la nôtre.
J'en eu la chair de poule, tout le monde était ému. Sans nous en rendre compte nous pleurions. Tous. Comment est ce possible ? Connaissais il vraiment mon père ? Et ces valeurs dont il a parlé. Papa me les rappelait tous les jours. Mais si il n'était qu'un associé de mon père comment avait il réussi à gagner sa confiance. C'était donc certain. Il s'était rapproché de papa pour mieux le détruire. C'était quand même son assassin et ça je ne compte pas l'oublier. Jamais
La messe était désormais terminée. J'étais émotionnellement fatiguée, physiquement éreintée. Je me faufilai discrètement entre ces gens pour rejoindre ma chambre. J'étais presque arrivée quand...
-Clara !
-Cedric ?
-Tu ne restes pas pour le déjeuner offert ?
-Tu es entrain de me demander si j'ai envie de manger un repas spécialement prévu pour le décès de mon père ? Lui dis-je avec toute l'ironie et le mépris que j'avais en moi
-Ça t'arrive d'être moins agressif ?
-Ça t'arrive d'être moins idiot ?
Il fronça les sourcils, me saisit par le bras et m'entraîna dans ma chambre. Je commençais par avoir peur. Il me fit asseoir et se tenait en face de moi
-Clara, personne dans cette maison n'est contre toi. Le décès de ton père fait ressortir le pire de ta personne, je veux bien l'accepter. Mais ceci ne va pas durer indéfiniment. Toi au moins tu as eu un père. La plupart des personnes dans cette maison n'ont pas connu cette chance. Tu as le choix '. Soit tu t'adaptes. Soit tu continues. Mais ma tolérance ne sera pas de longue durée.
-...
-Si tu ne veux pas répondre, je ne te force pas. Je m'en vais
-Reste ! S'il te plaît
Pourquoi est ce que j'avais prononcé ces mots ? Je venais d'afficher ma vulnérabilité.
Sans un mot et comme s'il avait compris ma détresse il s'assit près de moi et me prit dans ses bras. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça. Plus l'étreinte durait plus je me sentais bien. Tellement que je m'endormis dans ses bras. Peut être avait-il raison. Il est temps pour moi de prendre un nouveau départ. Telle fut ma dernière pensée avant de rejoindre Morphée.
Cédric, épuisé, s'endormit près de moi. Il devait aussi être k.o le pauvre !