Les jours qui suivirent le départ précipité de Jasmine furent pour Ali des jours de solitude et de tourments. Alors qu'il continuait à laver les babouches de ses clients dans les rues de Bagdad, son esprit était constamment hanté par le souvenir de la jeune femme qui avait volé son cœur.

Pendant qu'il frottait les babouches sales, il se perdait dans ses pensées, imaginant le visage de Jasmine, sa voix douce et son sourire radieux. Chaque paire de babouches qu'il nettoyait lui rappelait la beauté et la noblesse de la princesse, et il se sentait humilié par sa propre apparence.

Il regardait ses propres vêtements en lambeaux, ses mains crasseuses et son visage marqué par la dureté de sa vie quotidienne, et il ne pouvait s'empêcher de se sentir indigne de l'amour d'une femme aussi belle et noble que Jasmine.

Les moments où il se sentait le plus vulnérable étaient les instants où la réalité de leur disparité sociale lui pesait le plus. Il se sentait comme un simple laveur de babouches, loin du monde raffiné et privilégié de la princesse.

Malgré tout, il n'arrêtait pas de penser à elle, et son amour pour Jasmine ne faiblissait pas. Il était déterminé à la retrouver, peu importe ce que cela signifierait pour lui. Son humilité, sa générosité et sa force intérieure étaient des atouts qui avaient attiré la princesse à lui, et il espérait que ces qualités pourraient être un pont entre leurs mondes si différents.

L'arrivée du prince Ahmed à Bagdad avait créé une grande agitation dans la ville. Les rues étaient animées par les festivités et les préparatifs pour la demande en mariage de la princesse Jasmine. La foule s'était rassemblée pour voir ce prince étranger qui prétendait avoir l'honneur de demander la main de la princesse.

Ali, dont l'amour pour Jasmine brûlait toujours dans son cœur, se fraya un chemin à travers la foule, désireux de voir le prince de ses propres yeux. Malgré son apparence modeste et son sarouel déchiré, il était curieux de découvrir l'homme qui prétendait être digne de la belle princesse.

Le prince Ahmed, habillé dans des vêtements somptueux, était debout sur un estrade. Quand il remarqua Ali s'approcher, il leva un sourcil arrogant et fit un signe pour qu'il s'approche.

"Tiens, laveur de babouches, viens ici !" cria-t-il d'une voix forte.

Ali s'avança, le cœur battant. Il était préparé à l'arrogance du prince, mais il ne s'attendait pas à l'humiliation publique qui allait suivre.

Le prince Ahmed se mit à rire aux éclats en regardant Ali. "Regardez tous ce pauvre mendiant ! Regardez sa misérable apparence, ses vêtements en lambeaux et ses mains sales. Pensez-vous vraiment qu'une princesse comme Jasmine puisse regarder de près un vaurien comme lui ?"

La foule, à l'instigation du prince, éclata de rire, se moquant ouvertement d'Ali. Puis, Ahmed, avec un sourire moqueur, fit un geste brusque, poussant Ali violemment dans la boue. Les rires se firent encore plus forts, et Ali se sentit la honte et l'humiliation envahir son être.

Les yeux embués de larmes, Ali se releva, essuya la boue de son sarouel déchiré et de son visage, puis s'éloigna en courant. La mort dans l'âme, il cherchait à échapper à la honte publique. Les rires de la foule résonnaient encore dans ses oreilles tandis qu'il s'éloignait, les larmes coulant discrètement sur son visage.

L'incroyable histoire d'AliМесто, где живут истории. Откройте их для себя