Je ne te demande pas d'oublier

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Ce fut le chant des oiseaux qui sortirent Akihiko de son sommeil. Il demeura longuement dans le coltard, asseyant de reprendre contact avec la réalité. Son regard se posa sur la fenêtre entrouverte où l'on pouvait apercevoir des oiseaux en train de chanter. Puis, il lança un regard circulaire dans la pièce avant d'essayer de se redresser. Cela fut la pire décision qu'il eut prise jusqu'à maintenant, car un gémissement de douleur franchit ses lèvres en réponse aux cris d'agonie que poussait chaque partie de son corps. Le jeune humain avait l'impression d'avoir été passé à tabac tant, chaque centimètre de son corps le faisait souffrir. Il regrettait vivement la période où il ne sentait plus rien la veille.

Cinq bonnes minutes s'écoulèrent avant qu'Akihiko ne réitère son mouvement. Il grimaça cette fois-ci lorsque son dos et son épaule gauche protestèrent mais il se redressa en position assise. Il laissa son regard se promener sur son corps et soupira en constatant qu'il n'avait pas reçu de soins durant son sommeil et que les bandages que Sam lui avait fait pendaient ici et là. L'humain s'y était un peu attendu. Ce n'était pas la première fois que l'Alpha le mettait dans un état pitoyable et qu'il le laissait souffrir durant des heures voire des jours avec l'espoir que cela lui serve de leçon afin qu'il ne recommence plus. Cela avait marché pendant un moment, mais maintenant, il s'en fichait royalement car il n'avait plus rien à perdre.

Le jeune homme se tourna précautionneusement, posa ses pieds au sol puis compta mentalement jusqu'à trois avant de se redresser. La pièce fit un tour complet et il se sentit partir, mais il se rattrapa au meuble, la respiration haletante. Akihiko avança doucement en se tenant au mur d'un bras, l'autre le faisant souffrir à chaque mouvement. Il ressentait des picotements désagréables dans une certaine zone de son anatomie mais il les ignora. Actuellement, il rêvait juste de prendre une douche et de porter des vêtements propres. Il arriva bien vite à destination et son regard tomba sur le seau plein qui semblait l'attendre. Akihiko se dirigea vers lui se saisissant au passage du tabouret qui traînait dans la pièce.

Une trentaine de minutes plus tard, l'humain sortit de la salle d'eau maintenant une serviette autour de son corps. Lorsqu'il leva les yeux, il tomba sur les orbes aubrun de la dominée qui lui faisait face, assise sur le lit. Akihiko se figea, fixant celle qui se rapprochait le plus d'une amie pour lui dans cette meute de barbares. Il avait craint leur retrouvaille, car il avait dû la blesser afin de pouvoir s'enfuir. Kiara était une dominée de la meute de Byorn que ce dernier avait, littéralement, mis à son service. Elle était constamment sur son dos et était la seule que l'Alpha autorisait à aller et venir comme bon lui semblait dans "leur" maison. Ils s'entendaient plutôt bien malgré des débuts houleux et il avait sagement attendu une faille dans sa surveillance pour s'enfuir. Akihiko se sentait bien sot d'avoir pris un tel risque pour une tentative qui s'était de nouveau soldée par un échec. L'humain baissa les yeux, ne pouvant soutenir le regard perçant de son aîné.

- Je suis...

- Pas la peine de t'excuser. Commença-t-elle d'une voix sévère. J'ai été idiote de te faire confiance et de baisser ma garde juste parce que tu semblais étrangement docile. Cela ne se reproduira plus.

Ces paroles touchèrent quelque peu l'humain qui tenait un tant soit peu à la dominée qui l'aidait, consciemment ou inconsciemment, à ne pas céder à la folie.

- Viens t'asseoir pour que je puisse te soigner.

Akihiko s'exécuta sans un mot et vint s'asseoir à ses côtés. Son attention se porta sur le sac de premier secours, qu'il voyait un peu trop à son goût, que la lycan venait d'ouvrir. Il laissa tomber la serviette sur ses cuisses et lorsque Kiara posa ses yeux sur lui, elle se figea alors que ceux-ci s'écarquillaient.

- Par Gaia, dans quel état es-tu? Murmura-t-elle en se redressant pour s'agenouiller devant lui, avisant tous les bleues et égratignures qui parsemaient son corps.

Le pardon? Tu ne le mérites pas!Where stories live. Discover now