Chapitre 4

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Oscar Piastri


Je tente d'attraper son poignet, mais il me repousse avec force. Le visage crispé, le regard dur : j'ai le sentiment qu'il me déteste du plus profond de son âme. Et peut-être bien que c'est le cas. Je déglutis quand je remarque la froideur avec laquelle il m'observe. Ce n'était jamais arrivé en plus de dix ans que je le connais. On a pratiquement grandi ensemble. Mes parents ont une photo de nous deux sur le frigo et inversement.

Oscar - Logan...

Logan - Quoi, Piastri ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu regrettes déjà de l'avoir fait venir ? Elle t'a déjà fait chier ? Chialer ? Bah fallait y réfléchir avant qu'elle arrive ! Avant de la faire venir ici.

Oscar - Je n'ai pas...

Logan - Arrête de me mentir ! T'es exactement comme elle.


Ces quelques mots en provenance de mon meilleur ami me serrent le coeur. C'aurait été n'importe qui d'autre, je m'en serais fichu. Mais pas lui. Pas Logan. Un frisson me parcours alors qu'il me détaille avec dédain. Avec dégoût. Je suis seul au monde. Il n'acceptera plus de passer ses soirées avec moi. Il ne viendra plus me consoler quand ça ne va pas. Il ne célébrera plus avec moi quand j'ai un bon résultat. Il ne m'appellera plus quand il a besoin. Il ne me sauvera plus de la noirceur de mes cauchemars en faisant le clown comme il le fait si bien depuis déjà des années.

Logan - Tu me dégoutes. Après tout ce qu'elle a fait ? Après Roma ?


On appelle son prénom et il me lance un dernier regard empli de haine avant de rejoindre Albon que j'entends lui demander si tout va bien.

Logan - Super bien. Oscar s'apprêtait à rejoindre sa nouvelle meilleure amie.

Alex - Piastri ?


Je me tourne vers lui et alors que j'imaginais qu'il voulait mon avis, je ne vois que de la rage dans ses yeux.

Alex - Toi et Angelica, vous gardez vos distances avec Logan. Si je vous vois prêt de lui à nouveau, je ferais en sorte que la FIA vous colle un blâme pour harcèlement. Entre elle qui le chope tout à l'heure et toi maintenant : ça fait beaucoup pour une même journée. Il vous veut loin de lui, alors vous allez gentiment vous contenter de vivre vos vies loin de lui. Il a déjà du mal à dormir, du mal à manger, du mal à continuer de piloter : ne massacrez pas ce que j'essaie de faire avec l'équipe. C'est à dire : le sauver de la noirceur dans laquelle il s'enfonce. Vous ne venez plus lui parler. Je suis sérieux. Il a besoin de se concentrer sur lui-même. Sur sa carrière. Sa saison déjà compliquée. Si tu tiens un tant soit peu à lui : laisse-le tranquille. Sinon je me chargerais de toi, moi-même.


Il passe une main dans le dos de Log et l'entraîne alors que la douleur dans mon ventre devient plus diffuse. Mark s'approche et croise les bras. Vu sa tronche : je vais me faire pourir.

Pole position | Oscar PiastriWhere stories live. Discover now