J'aime...mais je n'aime pas...Je n'aime pas, mais j'aime... (2023)

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J'aime la nature.
J'aime quand mes yeux se baignent dans le majestueux turquoise du ciel, quand mes jambes dévalent à toute allure dans les grands tapis verts parsemés de la grâce des fleurs, quand mon ouïe succombe à la beauté édénique du chant des oiseaux, du cliquetis des rivières, de la mélodie des vagues...

Je n'aime pas qu'on tue cette nature à petit feu de jour en jour...je n'aime tellement pas ça. Je hais ça.
Je n'aime pas la déforestation, je n'aime pas la pullution, je n'aime pas le réchauffement climatique, je n'aime pas l'industrialisation qui a tout gâché, ni pas la vie urbaine qui anéantit toute trace de beauté et de Vie sur son passage, ni les pots d'échappement des voitures ni les croisières qui confondent la mer avec leur décharge privée ni les avions ni même les fusées...
Je n'aime pas être chaque jour témoin de la mort lente et fatale de cette bénédiction chérie que j'affectionne tant qu'est la nature. Je n'aime tellement pas que beaucoup ne s'en soucient même pas, qu'ils n'ont pas le sens de la beauté qui leur fait tomber ivrement amoureux de la nature, et je n'aime surtout pas ceux qui réclament préférer cette vie sois-disant moderne sur les trésors généreux que nous offre la nature...

J'aime le soleil, j'aime la lumière, j'aime les couleurs, j'aime le printemps. L'été aussi, je l'aime beaucoup. J'aime quand il fait beau et je n'aime pas quand le ciel est nuageux et gris.
Pourtant j'aime la pluie, je l'aime et j'aime qu'elle soit tellement bénéfique et tellement vitale.
Je n'aime pas le froid, je n'aime pas avoir froid, je n'aime pas le vent froid, mais pourtant j'aime le son de la pluie, de l'abattement serein de ses cordes sur le sol. J'aime ce son et je le trouve tellement gracieux et tellement joli.

J'aime la pluie mais j'aime aussi quand elle s'arrête et cède délicatement sa place au soleil pour qu'il rescintille de nouveau. J'aime aussi beaucoup quand les deux se rencontrent et que leur union donne naissance à un arc-en-ciel envoûtant.

Je n'aime pas la noirceur, mais j'aime la nuit. Je trouve qu'elle est si paisible et réconfortante. J'aime contempler le ciel nocturne depuis le balcon étroit de ma maison, et j'aime par dessus tout les soirs de pleine lune ; je l'aime tellement, tellement la lune. Je l'aime et je raffole de sa lumière immaculée et de la magie avec laquelle elle enveloppe mon cœur à chaque fois qu'elle regagne sa pleinitude après multiples phases de néant. J'aime d'ailleurs beaucoup cet aspect qu'elle a, à basculer du néant à la lumière chaque mois ; je le trouve tellement symbolique.
J'aime la lune et les étoiles et les astres et les galaxies et je n'aime tellement pas que je ne puisse pas les contempler pleinement à cause de la pollution de la lumière. Encore une fois je déteste la vie urbaine, qui ne manque jamais d'occasions pour me confisquer les petites joies de mon cœur. Je n'aime pas l'urbanisme et j'aime la campagne et le désert qui eux, restent fidèles à la beauté astronomique du ciel nocturne et qui ne la trompent jamais...

J'aime l'espoir, et je n'aime pas l'attitude des gens qui ne l'aiment pas ou ne le considèrent même pas. J'aime aspirer à la joie et je n'aime tellement pas l'idée d'une mélancolie éternelle. J'aime la lumière et la pourchasse car je sais qu'elle existe quelque part. Car la lumière doit bien exister si l'ombre existe ; c'est impossible que l'un existe sans l'autre. J'aime tellement cet aspect de la vie et j'aime le fait que l'univers soit un reflet indirect de notre être de cette façon.
J'aime quand la joie succède au mal-être, et j'aime tellement que ce soit une réalité et un fait. Parce que c'est ce qui finit par toujours arriver ; la vie ne peut pas être un trou noir qui anéantit la lumière et nous non plus.

J'aime les émotions ; je les aime beaucoup, et je trouve qu'elles sont l'essence et le critère principal de l'humanité. J'aime l'humanité aussi. Mais je la déteste. J'aime aider les autres mais je déteste comment beaucoup trahissent cette noble valeur. J'aime l'univers et j'aime le monde mais je n'aime pas le monde tel qu'il est. J'aime la diversité et je déteste que la mondialisation veuille absolument en démolir toute trace. Je n'aime pas la mondialisation, je ne l'aime pas, je ne l'aime pas car elle a fait en sorte que toutes les valeurs et tous les idéaux s'envolent et s'étiolent, et que l'argent ne soit que la seule réalité possible, la seule raison de vivre. Je n'aime pas ça car je trouve que ce n'est pas vrai. Qu'il n'y a rien qui puisse être aussi faux. Car les sentiments et les valeurs de l'humanité sont ce qu'il y a de plus important.
Je n'aime pas la mondialisation qui a rendu cette réalité une blague, une légende déchue, je ne l'aime pas et je n'aime pas son système qui a creusé un écart entre les pays et qui a fait en sorte que le but ultime de certains d'entre eux est de devenir riches davantage et davantage et davantage, au détriment des autres qui ont cru à l'illusion qu'ils sont inférieurs et laids, et qui n'ont pour dessein que de devenir comme ceux de la première catégorie...
Je n'aime pas ce monde, qui prétend chérir la vie humaine et qui pourtant, connaît jusqu'à l'heure actuelle des guerres et des colonisations. Des massacres d'enfants et d'innocents qui n'ont demandé que de vivre. Des bombardements, des explosions, mais surtout de l'hypocrisie. Car le monde est hypocrite, à avoir de la pitié pour certains et à piétiner d'autres qui sont pourtant dans des situations bien pires. Je ne n'aime pas les guerres, ni la pauvreté ni la famine, ni l'injustice. Et je n'aime pas ce monde car lui aime toutes ces choses. Je ne l'aime pas car il les aime mais qu'il fait semblant de ne pas les aimer, portant ce masque malsain mais si ingénieusement concocté pour cacher ses vraies fins inhumaines. Je n'aime pas cette réalité et je n'aime tellement pas que les gens ne semblent même pas la remarquer...
Je n'aime pas la corruption, et je n'aime pas vivre dans un monde aussi corrompu...

Pourtant j'aime la vie. Je l'aime car elle est belle et vaut vraiment la peine d'être vécue. J'aime la vie et j'aime compter toutes les bénédictions qui m'y sont offertes par le Seigneur...
J'aime l'existence de ces bénédictions car je trouve qu'elles sont là la phase lumineuse de la vie...

J'aime aussi les relations humaines. Beaucoup.
Mais je n'aime pas quand ces relations s'estompent et se fanent. Je trouve ça dommage, écoeurant et vraiment triste. Je n'aime surtout pas quand cela arrive à cause de la trahison ou simplement de la nonchalance.
Je n'aime pas la façon dont mes anciennes amies ont trahi ma compassion et ma conviction que notre amitié sera éternelle. Je n'ai pas aimé quand je leur ai révélé ce que j'avais sur le cœur, que je trouvais cela dommage que nous nous sommes éloignées et qu'elles m'ont dit qu'il valait mieux laisser tomber parfois... Je n'aime pas à quel point je me suis trompée en croyant que nous étions sur la même longueur d'onde. Je ne leur en veux pas pourtant ; elles ne sont pas de mauvaises personnes. Mais je n'aime juste pas le fait que les idéaux que je pensais qu'on partageait s'étaient avéré un simple reflet brisé de mon cœur...

Pourtant j'aime encore l'amitié. Et j'aime le fait que je l'aime et que j'y crois encore. J'aime le fait que mon cœur ne s'est pas confiné suite à la perte de mes premières amies. J'aime me faire de nouveaux amis et j'aime tellement réaliser que j'aime cela énormément. J'aime le fait que je sois excitée pour de nouvelles rencontres.
Et j'aime aussi beaucoup que certaines amitiés sont elles, bel et bien ancrées dans le majestueux livre de l'Éternel. Elles sont rares, si rares mais j'aime le fait qu'elles existent, qu'elles ne sont peut-être pas en voie de disparition et qu'il existe des gens qui méritent encore le titre de vrai ami... J'aime aussi ma meilleure amie et j'aime notre amitié qui dure depuis 7 ans.

J'aime l'amour aussi. J'aime cette émotion illuminée et gracieuse. Mais je n'aime le fait que je me suis trompée en amour aussi et que mon premier amour ait été envers une personne qui s'est avérée ne rien mériter de tout ça. Je n'aime pas avoir aussi mal choisi mais j'aime le fait que la confession que je prévoyais faire n'avait jamais eu lieu. C'est tellement mieux ainsi. Et j'aime aussi que je mon cœur a fini par se rendre compte qu'il s'était trompé, qu'il m'avait trompée, et qu'il a fini par laisser tomber, et de laisser le sentiment mourir de la même façon surprenante qu'il l'avait laissé naître. Je n'ai pas aimé cette fin aussi plate mais j'ai tellement aimé l'expérience et les couleurs avec lesquelles elles m'avaient éblouie. J'ai beaucoup aimé sa magie et sa lumière. Et comme avec l'amitié j'aime aussi réaliser qu'il existe encore de rares personnes qui chérissent l'amour, le vrai amour, et qui lui sont fidèles.
Encore une fois j'aime l'espoir...

J'aime avoir des idéaux aussi profonds, et j'aime tellement ces idéaux. Mais je n'aime pas que les autres et le monde les étouffent. Je n'aime tellement pas cette opposition fracassante entre eux et la réalité des choses...
Mais j'aime pourtant les porter dans mon cœur ces idéaux. J'aime cela, car je trouve que c'est la vraie essence de la vie. Et j'aime ça...

J'aime le fait que j'aime, et j'aime aussi le fait que je n'aime pas. J'aime avoir des émotions aussi vives et débordantes car c'est là où je me sens le plus humaine. J'aime tellement que cette liste de choses que j'aime et que je n'aime pas ait pris cette ampleur colossale. Moi qui avait peur de n'avoir à la fin qu'une vulgaire page blanche...

J'aime aimer. J'aime ne pas aimer. Et j'aime surtout être honnête avec mes sentiments et le réaliser ; ce n'est que là, que je me sens être la version la plus authentique de moi-même.

(Note : Le gif utilisé ne m'appartient pas : crédits à l'artiste respectif.)

𝓡𝓮𝓬𝓾𝓮𝓲𝓵 𝓭𝓮 𝓣𝓮𝔁𝓽𝓮𝓼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant