Tel la Lune (2022)

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Et qu'elle était gracieuse, à briller harmonieusement de son plus bel éclat... Si ravissante qu'elle était, elle se tenait fière, là-bas, au beau milieu de la noirceur de la nuit, ornant majestueusement ce sombre ciel vidé, que mêmes les étoiles avaient abandonné...
Qu'elle était belle, dardant la douceur de sa lumière immaculée partout, se faufilant tendrement à travers la fenêtre solitare de ma chambre, me chatouillant d'une telle légèreté et douceur...

Qu'elle était grande ; sa forme était un rond tout parfait. Elle était pleine, et scintillait comme elle ne l'avait fait depuis bon temps déjà... Elle luisait d'une telle lumière bénie que même les étoiles avaient rendu leur serein éclat à ce large ciel qu'elles avaient abandonné...
C'était un divin mariage astronomique qui s'offrait à mes yeux tout avides, tout amoureux de ce paysage edénique... Et tel un médicament miraculeux, je sentis sa lumière immaculée atteindre les abysses de mon cœur égaré, les rechauffant d'une chaleur flamboyante et innattendue...

Quel spectacle magique fut-il ; la Beauté incarnée. Une beauté si grande, si gracieuse, si réchauffante, mais pourtant...temporaire...
Et là, la plénitude éclatante de la Lune me fit, d'une certaine façon, naviguer dans mon propre Océan ; l'Océan des sentiments, du ressenti, de l'émotion. Cet océan si large, si gracieux mais à la fois si intimidant...

Je réalisai soudain que nulle différence n'existait entre ce large océan, et la lumière immaculée qui me subjugait à l'instant même... Je me rendis compte que nous étions tel la Lune ; que nous aussi, nous passions par maintes phases...
Tel la Lune qui se retrouve sombre, abandonnée par sa lumière bénie, nous nous voyons souvent nous faire dominer par notre Océan. Et lorsque que la noirceur arrive à son comble, on se trouve même noyés, piégés dans les abysses de notre propre être...
Et tel la Lune qui s'éteint et disparaît chaque mois, qui voit sa lumière mourir à chaque fois, la noirceur nous touche, nous embrasse, nous colle, malgré nous...

Et on a souvent tendance à penser que ça durera à jamais, oubliant que c'est juste une Phase... Car la lune commence à retrouver sa lumière en petite quantité, et l'agitation de notre océan malsain se calme, se dissipe... Tel la Lune qui retrouve de nuit en nuit sa rondeur immaculée, nous retrouvons notre douce sérénité... Et la lumière jaillit, et jonche le ciel, et jonche l'Océan, et la Lune se retrouve pleine, et nos êtres aussi...
Et là, une toute nouvelle phase arrive, la plus belle et la plus enchantée de toutes : la phase de la plénitude. On se sent bien, on se sent voler, et atteindre cette Lune pleine et ravissante...

Puis...puis la noirceur se faufile à nouveau, silencieuse, et la Lune disparaît du ciel, et nous touchons de nouveau le fond... Et puis la lumière ressurgit...et voilà une nouvelle pleine Lune, et nous revoilà dans la plénitude...puis, on retrouve les profondes abysses de nouveau...puis on ressurgit de nouveau...puis on retombe...et on vole de nouveau...et on se noie de nouveau...et puis...ça se répète...et ça se répète...encore...et encore...et encore...

Ainsi le même cycle se répéte à l'infini, et au cours de la route, on se rend compte qu'on est tel la Lune ; que chacun de nous est une Lune...On comprend que nos émotions changent, basculant entre lumière et obscurité...que le mal-être laisse toujours place à la joie par la suite...et que c'est aussi normal que la joie cède au mal-être de nouveau...On apprend que ce cycle est là la caractéristique même de la Guerison...

Chacun de nous est une Lune, avec ses phases, ses moments de lumière, ses moments d'obscurité...Chacun de nous est une Lune avec sa plénitude, et sa disparition, et sa réapparition...et ses phases d'ombres, et sa lumière, et sa beauté...

Le bien-être est tel une courbe sinusoïdale ; il monte, et decsend, et remonte, puis redescend... Et c'est tout-à-fait normal ; c'est là l'essence même de notre humanité. On ne peut toujours se sentir au mieux ; on ne peut être un soleil, à toujours briller... Comme il est aussi impossible de rester toujours dans l'obscurité ; nous ne sommes guère des trous noirs, nous ne tuons guère la lumière, nous y aspirons...

Lumière et obscurité sont tel le Yin et le Yang, opposés et complémentaires...Et nous ne pouvons vivre sans lumière, comme il nous est impossible d'éviter l'obscurité...Car l'existence de l'ombre équivaut à l'existence de la lumière, et vice versa...

Nous ne pouvons être des Soleils. Nous ne pouvons être des Trous Noirs.
Nous ne pouvons éviter l'obscurité, mais c'est à nous de chercher notre lumière.
Car nous sommes bien tel la Lune...

(Note : Le gif utilisé ne m'appartient pas ; crédits à l'artiste respectif.)

𝓡𝓮𝓬𝓾𝓮𝓲𝓵 𝓭𝓮 𝓣𝓮𝔁𝓽𝓮𝓼Where stories live. Discover now