Chapitre 9 : Unis par les liens du mariage

2 0 0
                                    

Les quelques jours avant la cérémonie Silas et Zia s'étaient démenés pour finir le tri des livres pour ne disposer que de ceux intéressant après leur mariage.

La veille, la modiste s'étant occupée de la robe de mariée arriva, ainsi que le couturier pour le costume de Silas. Des essais pendant des heures, des retouches et des réflexions sur les cicatrices que Zia s'était faites en s'entraînant à l'épée. Quant-à Silas, les critiques le concernant étaient sur le choix du personnel, les esclaves n'étaient apparemment pas des personnes auxquelles on pouvait faire confiance et soit-disant qu'ils n'avaient aucune éducation. Les deux n'avaient qu'une envie, celle d'en finir au plus vite ; de se marier rapidement et de revenir à leur vie de tranquillité.

A l'heure du dîner, tous deux se regardaient, les yeux cernés, un effort pour faire chaque mouvement et des bâillements à chaque minute. Le repas se fit dans le silence, jusqu'à ce que Dragan leur demanda leur attention  :

"Nous venons de recevoir une lettre portant le sceau impérial.

-De quelle couleur est la lettre ? lui demanda Silas

-Qu'est-ce que ça peut bien faire ? soupira Zia.

-La couleur de la lettre précise qui l'a écrite. Une lettre dorée vient de l'empereur, argentée de l'impératrice, violette de l'héritier, blanche et rouge c'est pour toute la famille impériale et noire c'est souvent un très mauvais présage. lui expliqua Silas.

-Bien trop compliqué pour juste une lettre.

-Celle-ci est dorée votre Grâce, répondit Dragan en la donnant à Silas.

-Tu veux la lire à haute voix ? questionna Zia

- " Cher Duc et Duchesse de la Destinée,

Votre mariage approche et j'ai hâte de pouvoir enfin vous rencontrer. Vous êtes, pour tous les habitants de ce royaume, un espoir de prospérité et une voie vers l'abondance de vivres et de richesses.

Je veux que vous alliez parler au peuple pour les rassurer ; en effet, depuis peu des pillages et un manque de nourriture provoque la panique. Au vu de la confiance qu'ils vous portent, je vous donne l'honneur de parler en mon nom, au nom de l'empereur. En échange de cette intervention et comme cadeau de mariage ; je vous ferai parvenir deux magnifiques chevaux de pur race ainsi que la fleur la plus précieuse du monde une Middlemist red.

Empereur Claude III "

- Nous refiler ses corvées en nous faisant croire que c'est un  honneur ;  il a un de ces culots. 

-Il me faut cette fleur ! cria Silas.

- Qu'a t-elle de si spéciale ? Je peux comprendre si elle est rare, mais je suis sûr que ça ne vaut pas une telle excitation. s'exprima Zia en s'approchant de son futur époux.

- Effectivement si ce n'était que sa rareté, rien ne faudrait un tel enthousiasme. Mais cette fleur combinée à la plus commune de tous, la pâquerette ; et vous êtes immunisée contre le plus puissant des poisons. 

- Alors j'imagine que c'est une bonne chose, n'est-ce pas ?

- Zia, j'ai étudié la nature depuis ma plus tendre enfance. La moitié des plantes sont toxiques naturellement ou si elles sont mal utilisées. L'autre moitié peut être convertie en nourriture ou utilisée dans la médecine. Mais aucune ne sert se protéger contre un poison, la seule chance de survivre à un empoisonnement est la mithridatisation.

- Prendre un peu de poison chaque jour pour s'immuniser. Dit-elle réfléchissant. Mais comment peux-tu être certain que ces deux fleurs seront capable de produire l'antidote dont tu parles ?

- En médecine, tout est question d'équilibre. Si on ajoute trop d'un composant, l'effet escompté ne sera pas atteint. Il ne faut jamais voir les choses toutes noires ou blanches ; ils faut voir gris. Quand le soleil est levé, il faut trop clair et quand c'est au tour de la lune la noirceur de la nuit nous effraie ; seul le lever du soleil et son coucher son magnifique et apaisants. La fleur la plus rare et la fleur la plus commune forme cet équilibre ; ce n'est qu'une fantaisie de ma part d'annoncer que c'est un remède à l'empoisonnement. Mais au vu de toutes les choses découvertes, je suis certain que j'arriverai à créer quelque chose d'extraordinaire.

-J'admire beaucoup ton raisonnement et tes idées, mais...

-Mais tu n'y crois pas, c'est ça ? répondit Silas dépité. 

-Non loin de là, c'est incroyablement intéressant et j'aimerais te voir réaliser cet antipoison, crois-moi. Cependant, nous nous marions demain et si tu ne veux pas me voir bâiller pendant la cérémonie, je vais donc t'abandonner et me coucher. "

Un réveil tôt, une robe bouffante et un costume étroit ; tout pour ravir les futurs mariés. La cérémonie avait lieu le matin, tout le personnel de la maison souhaitaient faire bonne figure et décoraient le manoir avec tous leurs cœurs. Deux heures après, Zia entrait dans l'église au bras de son père. Les familles les plus importantes étaient présentes, même la famille impériale avait souhaité être présente. Après une révérence devant ceux-ci, le prêtre commença la cérémonie. 1 heure de chant, prière et de promesse de fidélité plus tard, il prononça enfin les mots qui annonçaient la fin de leur calvaire  :

" Par le pouvoir qui m'est conféré, vous êtes à présent unis par les liens du mariage ! "

Tous deux se passèrent la bague au doigt. Ils étaient rassurés, devant la famille impériale, il était interdit de s'embrasser, ce qui arrangeait bien nos jeunes mariés. Une fois le carrosse enfin atteint ils purent respirer à pleins poumons et se préparer pour la suite. Toute l'après-midi une fête battra son plein dans leur manoir ; d'où l'investissement de leur personnel dans la décoration.

Le pire était encore à venir : danser, agir en amoureux, faire la conversation et surtout être le plus courtois possible, il était impensable d'être naturel et d'exposer leurs idées.

     ----------------------------------------

Les images illustrant les chapitres sont toutes prises sur Pinterest

Destinés au pireWhere stories live. Discover now