16 - Regards de serpents.

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Astrid était allongée sur son lit, essayant à tout prix de ne pas penser à elle...
En vint.

Comment faire ?
Charlotte n'avait toujours pas répondu à sa lettre et ça l'angoissait depuis plusieurs heures maintenant.

Aujourd'hui, elle l'avait aperçu dans le bureau de sa mère. En la voyant, proche d'elle de cette façon, Astrid ne put s'empêcher d'avoir une terrible envie de l'embrasser. Astrid adorait la taquiner.

Elle aimait cette façon de voir Charlotte perdre tous ses moyens devant elle.
Et elle avait apprécié ce moment où elle avait glissé sa main le long du bras de Charlotte pour récupérer la carte.
Ouais... Astrid était dingue de Charlotte.

C'était dangereux, Charlotte était censé se marier avec son frère.
Mais qu'importe. Elle n'a jamais été aussi amoureuse de quelqu'un.

Astrid avait déjà eu des relations avec des hommes, mais avec une femme c'était tout nouveau, et elle semblait réellement apprécier cela.

Seul problème : elle ne connaissait pas la sexualité de Charlotte... Elle ne semblait pas aimer son frère, mais elle se semblait pas aimer Astrid non plus.

C'était un casse tête interminable,
elle avait peur de se tromper.
D'autant plus que si ses parents apprenaient ce qu'elle était en train de faire, elle risquait gros.

Peu importe. Là, Charlotte ne lui avait toujours pas répondu. Tant pis...

Astrid souffla, puis une femme de chambre entra dans sa chambre.
Ah... Il était l'heure de se préparer.

- Bonjour votre Altesse ! Je suis ici pour vous aider à vous habiller,
désirez vous de l'aide ? Demanda t'elle.

- Ça ira, merci, vous pouvez sortir.

- Bien mademoiselle, je dois aussi vous faire part du message que m'a transmis votre père.

- Tiens donc... Qu'est ce que ce vieux croûton à encore à me dire ?

- Il souhaite que votre tenu sois plus respectable que la dernière fois, il trouve votre ancienne tenue beaucoup trop vulgaire et souhaite que vous vous couvriez un peu plus pour ce bal.

Charlotte explosa de rire, ou de colère... Qu'importe. Elle avait un don pour faire l'inverse de ce que souhaitait son père.

- Eh bien vous direz à mon père que je m'habille comme je veux et que c'est pas parce que certains ne savent pas la garder dans leur pantalon que moi je dois m'empêcher de vivre.
Est-ce bien clair ?

La femme de chambre ne dit rien, préférant baisser la tête.

- O- Oui mademoiselle. Répondit-elle.

À ces mots, la jeune femme s'en alla, laissant Astrid seule. Elle soupira un bon coup avant de se diriger vers son armoire. Il fallait choisir une tenue...
Une tenue faisant grincer des dents son vieux père. Une tenue qui pourrait choquer mais dans laquelle elle serait tout de même à l'aise. Ah. Trouvé.

Astrid sourit et attrapa le vêtement qui allait l'accompagner durant toutes la soirée. C'était une robe moulante, rouge qui arrivait à ses genoux. Elle avait une large fente sur le côté. Son dos était à découvert avec deux fines ficelles qui se croisent. Un énorme décolleté prolonge le corps de la jeune femme, cachant de justesse sa poitrine. Elle était parfaite.

Son père détestait cette robe. Son frère, lui, il pouvait porter des chemises avec un col bien ouvert, ou même être torse nu comme il le souhaitait.

Mais elle, elle devait être bien soignée, être féminine, faire attention à son poids, ne pas être trop vulgaire, faire attention à son langage, rentrer dans ces foutus codes sociaux, agir de façon élégante, faire attention à sa coiffure et rester belle dans n'importe quelle situation.

Elle ne pouvait pas manger ce qu'elle souhaitait, parler à qui elle souhaitait...
Tout était contrôlé par son père. Alors même si parfois elle faisait sa rebelle et agissait contre tout ce qu'attendait le roi d'elle, et bien le problème persistait toujours. Elle n'était jamais libre de dire ou d'agir comme elle le voulait.

Elle était l'esclave de la société.

Mais tant pis, ce bal, elle allait le gâcher.
Et qu'importe ce que les autres allaient penser d'elle, elle ne s'en était jamais soucié de toute façon. C'est son père qui faisait attention à comment le peuple l'a voyait. Astrid elle, elle trouvait ça absolument ridicule. Son pauvre père se faisait du soucie pour rien.

Astrid était belle. Et comme toutes belles femmes, elle avait un traitement différent. Différent des autres femmes.

Les gens ne se comportent jamais de la même façon en fonction de ta beauté.
Tu as beau être drôle ou très intelligent, si tu ne rentres pas dans les critères de beauté, les gens ne s'intéresseront jamais à toi, et ne comptent pas sur eux pour être gentil avec toi. Et si tu fais quelque chose de mal, attend toi à te prendre une rafale de haine. C'est ça la société.

Astrid, elle, elle pouvait frapper une personne âgée, voler, tuer, fumer, se droguer ou avoir une hygiène déplorable, qu'importe. Elle était belle.
Et ça, c'est ce qui faisait que quoi qu'elle fasse, tout le monde l'a pardonnait toujours. Injuste hein ?

Ne soyez pas naïf, pourquoi croyez vous que les héros des livres sont toujours beaux ? Personne ne s'intéresse à des darks romances où juste des romances normales, lorsque le héro ou l'héroïne est laid(e). C'est comme les méchants dans les films. S'ils sont beaux, même si ce sont de vrais ordures, il y aura toujours des tas de gens pour les aimer. C'est ça le privilège de la beauté. Et Astrid bénéficiait de ce privilège.

Alors même si elle ne faisait rien de vraiment horrible, elle avait quand même ce privilège. Et pour une fois dans sa vie, elle allait jouer avec lui.

Enfin bon, bref. Là, elle vient de mettre ses meilleurs créoles, et c'est partie.
Elle sortie de sa chambre, et arriva devant la porte de la grande salle.
C'était l'heure d'entrée...
Mais Astrid ne fit rien.

Enfin bon. Il était trop tard pour reculer. Et ça, Astrid le savait très bien. Mais elle restait figé là, se demandant comment son père allait réagir. Elle n'avait pas peur. Enfin... Peut-être un peu si. C'est vrai, son père la terrifiait depuis sa plus tendre enfance. Mais elle essayait toujours de ne pas se laisser faire face à lui et ses règles absurdes. Alors elle respira un bon coups et se souvint de pourquoi elle était là. Ah oui. C'est vrai. Elle était là pour choquer.

Ainsi, Astrid rentra dans la grande salle où attendait son père et ses invités, et leurs ignobles regards de serpents.

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Nda :

Bonsoir !

J'espère que votre rentrée s'est bien passée (enfin pour ceux qui ont eu leur rentrée aujourd'hui). Je vous souhaite bon courage pour cette année !

N'hésitez pas à voter si les chapitres vous plaise ! Ça me fait plaisir et ça me donne toujours un peu plus de motivation !

Sur ce je vous souhaite bonne lecture pour la suite,

Débizou !

Elle Était RousseWhere stories live. Discover now