Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 22

Le bord du lit.

-Attention ! Vous-

Sa main touche le vide et la seconde d'après il s'étale par terre dans un bruit lourd. L'impacte était si violent que j'en ai fermé les yeux.

Il ne fait pas un bruit et reste dans son étrange position. Ça dure assez longtemps pour que je me demande s'il ne s'est pas évanoui de nouveau.

-Chevalier ?

Je l'entend gémir de douleur et frotter la zone douloureuse avant qu'il ne se redresse lentement. La main derrière sa tête, il me regarde d'un air gêné.

-Désolé... Je... hum...

Maintenant que je sais qu'il va plus ou moins bien je fini par me lever. Lui remonte dans le lit pour s'asseoir.

-Vous avez fait un cauchemar ? Il hoche la tête. Ça vous arrive souvent ?

-Assez ouais...

Je contourne le lit pour pouvoir lui faire face.

-Ne vous en faites pas Chevalier... Vous êtes en sécurité.

Il hoche la tête quoi que très peu convaincu. Ses yeux gris finissent par se balader sur la pièce.

-On est dans votre chambre ? J'ai dormi ici ?

-Dormi ? Commaté vous voulez dire ? Ça fait des heures que vous êtes allongé là.

-Com...combien ?

Oh ?! Ça fait longtemps que je ne l'avais pas entendu bégayé.
Ça m'avait étrangement manqué...

-Je ne sais pas... hum... Cinq heures je dirais.

Il frotte une de ses mains sur son visage. Une odeur de sang me chatouille les narines et la très bonne idée de m'asseoir à côté de lui et de tirer sur sa manche me prend.

Ses bandages sont trempés... de sang...

Maintenant qu'il a vu l'état de son bras, la douleur monte et il grimace instantanément. Il m'oblige à le lâcher ce qui me surprend grandement avant de tirer sèchement sur sa manche. Le Chevalier se lève beaucoup trop rapidement mais ses jambes le lâchent évidemment. Je le rattrape et l'aide à s'asseoir.

-Vous ne voulez pas rester un peu tranquille ?

-Je n'ai pas envie que vous me demandiez ce qui m'arrive ou que l'on parle de mes amis. Je ne veux pas parler de ça d'accord ?! Et je n'ai strictement rien à faire ici !

Mais qu'est ce qu'il me raconte ?!

Je fais de mon mieux pour ne pas lui hurler dessus. La douleur qui tord son visage et cette peine qui mouille ses yeux m'en empêche. Maintenant que nous sommes assis là, je me permets de l'observer un peu plus en détail. D'importantes cernes, les joues légèrement creusées, ses cheveux à peine coiffer correctement, lèvres sèches, mains tremblantes et surtout son incapacité à se tenir droit.

-D'accord... Commençais-je en posant mes mains sur les siennes.

Elles sont gelées... Il est gelé.

-Je vous promet qu'on ne parlera pas de tout ça. Si vous êtes là c'est parce qu'il n'y avait personne d'autre pour vous surveiller. Calmez vous, Chevalier... Tout va bien.

Une chose est sûre c'est qu'il est loin d'être tout à fait sorti de peu importe ce qu'il se passe dans sa tête. Il me semble particulièrement anxieux et sensible. Je ne dois surtout pas me rater.

Fais attention Hayra... Fais attention.

-Je devrais p-partir. Je n'ai rien à faire là.

-Mais naannn... Vous pouvez rester ici pour vous reposer.